Stefan Küng : « Vraiment extraordinaire »

Crédit photo Nicolas Mabyle / DirectVelo

Crédit photo Nicolas Mabyle / DirectVelo

Déjà vainqueur du contre-la-montre vendredi, Stefan Küng a remis ça ce dimanche en devenant Champion d'Europe sur route Espoirs. Il est le premier à réaliser le doublé dans cette catégorie et, cerise sur le gâteau, à domicile. Le futur professionnel de la BMC Racing Team s'est confié à DirectVelo.com quelques minutes après l'arrivée.

« C'est incroyable ! Je suis soulagé. J'avais fait le vide depuis ma victoire sur le contre-la-montre. Hier (samedi), je n'avais pas vraiment pensé à cette course. On avait été boire un café avec mes équipiers, tranquillement. Aujourd'hui non plus, je n'étais pas stressé. J'ai dormi jusqu'à 10h d'ailleurs (sourires). Je ne voulais pas me prendre la tête.

« JE ME DISAIS QU'UNE MEDAILLE SERAIT DEJA PAS MAL »

Sur ce Championnat d'Europe, on a essayé de gérer au mieux. En début de course, ça allait. Je suis resté vigilant. J'ai fait une petite chute mais je ne me suis pas fait mal. C'était au moment du déluge. Il y avait tellement d'eau sur la route que j'ai juste glissé (rires). J'ai commencé à me sentir mieux dans le final. J'avais de superbes jambes. A 3 tours de l'arrivée, je suis sorti dans la descente. J'étais presque dans tous les coups. Dans le dernier tour, le Français est sorti tout seul (Anthony Turgis). A ce moment-là, je vois que personne n'y va alors je vais le chercher. Je lui ai dit - allez, à deux on peut le faire -. J'ai eu l'impression qu'il ne voulait pas rouler avec moi mais finalement, il a bien collaboré. Moi, je tirais de gros relais. Dans la descente et la dernière bosse, j'ai fait le forcing. Un Italien revient alors sur nous (Iuri Filosi). Ils ont commencé à jouer tous les deux. A un moment, je me suis dit qu'une médaille serait déjà pas mal si l'on arrivait à trois.

« JE N'AI PAS OSE LEVER LES BRAS »

Aux 600m, j'ai fait semblant d'être mort. Je suis resté en troisième position. J'ai vu que le peloton n'était pas loin. Je suis parti à 400-500m, sur la droite de la route. J'ai vite vu qu'il n'y avait personne dans ma roue. J'ai vu la ligne d'arrivée et j'ai tout donné. Je n'ai pas osé lever les bras. J'ai attendu le dernier moment, après la ligne car mes poursuivants n'étaient pas loin. Gagner encore, après le chrono, c'est vraiment extraordinaire.

« LA SUISSE, L'UNE DES MEILLEURES EQUIPES »

L'esprit d'équipe est superbe en Suisse. Tout le monde était fort dans l'équipe sur ce Championnat. Je l'ai vraiment réalisé à un tour et demi de l'arrivée. Tous les Suisses étaient avec moi à l'avant du peloton. On a montré que l'on était l'une des meilleures équipes. Théry (Schir) a fait un sacré truc. J'ai toujours dit qu'il était très fort. Grâce à lui, j'ai pu rester au chaud dans le peloton une grande partie de la course. Je suis le vainqueur, mais mes équipiers méritent autant de gagner que moi. D'ailleurs, j'avais parlé aux gars hier. J'ai dit à tout le monde - Je me fou de qui gagne demain, je veux juste que ce soit un Suisse -.  

« NE PAS ME COMPARER A CANCELLARA »

Gagner ici est d'autant plus spécial que ce sont mes derniers Championnats d'Europe U23.  Décrocher les deux titres, en Suisse, il n'y a pas mieux. Mais il faut relativiser. C'est bien d'être double Champion d'Europe. Mais je ne veux pas que l'on me compare à Fabian Cancellara par exemple comme cela peut être dit. Là tout de suite, si je disais à Cancellara que je suis double Champion d'Europe U23, il me répondrait qu'il a gagné trois fois Paris-Roubaix... (rires).

« ILS ME FONT TOUS CONFIANCE »

Maintenant, je vais enchaîner avec les Championnats d'Europe sur piste au Portugal. C'est un rendez-vous important pour moi. Mais le gros rendez-vous, ce sera le Mondial sur route à la fin de saison. A partir de l'an prochain, je serai coureur professionnel sur la route. Il va falloir gérer entre la route et la piste. Cela peut être difficile, mais je ne suis pas inquiet. J'en ai déjà parlé avec l'équipe BMC et l'équipe sur piste. Ils me font tous confiance. Ils sont à 100% derrière moi pour que je fasse les JO à Rio. Je crois que ça ne posera pas de problème. Faire de la piste, ça va me donner du rythme. Et puis après tout, je suis encore jeune. Le fait de ne pas faire que de la route, ça permet de varier. Même physiquement, je travaille différemment du coup. 200 kilomètres au train sur la route ou quatre kilomètres à fond lors d'une poursuite sur piste, ce n'est pas la même chose. A Rio, je n'aurai que 22 ans. J'aurai le temps de me concentrer pleinement sur la route dans le futur ».

Crédit Photo : Nicolas Mabyle - www.directvelo.com
 

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