Lindeman : « Après la descente, ça devait le faire »

Bert-Jan Lindeman. Ce nom est revenu dans les bouches de tous les spectateurs présents ce vendredi à l'arrivée du Tour de l'Ain à Lelex. Certains se demandaient d'où il sortait. Les plus connaisseurs se souviendront de son passage chez les professionnels, d'août 2011 à décembre 2013 au sein de la formation néerlandaise Vacansoleil. Sans contrat, il recevra finalement sa chance chez Rabobank Development, formation pour laquelle il a remporté ce vendredi l'étape reine de ce Tour de l'Ain cuvée 2014. DirectVelo.com a rencontré le Néerlandais quelques instants après sa victoire.

DirectVelo : Raconte-nous ta journée...
Bert-Jan Lindeman : Au début, l'équipe a bien travaillé. Nous étions dans toutes les attaques puis dans la première ascension, le peloton est arrivé groupé, au complet. J'ai compris que le peloton était à la limite donc j'ai attaqué et suis parti avec deux autres coureurs. Nous avons eu jusqu'à sept minutes d'avance. J'ai dit à ce moment aux deux autres qu'il fallait rouler à fond car je voyais qu'ils gardaient de la réserve. Puis dans la dernière ascension, j'ai lâché mes compagnons à 25 ou 30 kilomètres de l'arrivée. Puis je connaissais bien la descente pour l'avoir déjà faite deux fois au Tour de l'Ain ainsi qu'une fois au Tour de l'Avenir donc je suis descendu à tombeau ouvert. Puis dans la dernière partie en faux-plat montant, j'en avais heureusement assez pour prendre l'étape et le maillot jaune.

C'était vraiment la consigne d'être dans l'échappée ?
Oui, nous avions trois gars qui devaient chercher à s'y glisser et le reste devait en garder sous la pédale si c'était repris. Nous avons géré ça parfaitement. Nous avons choisi d'attaquer et d'y aller, de rendre la course attrayante. Puis parfois, tu as de la chance...

Tu as pensé directement à la victoire ?
Non, vraiment pas ! J'ai déjà été de nombreuses fois dans l'échappée sur des courses pros, et ce n'est que la deuxième ou la troisième fois que je peux lutter pour la victoire. Il faut aussi avoir de la chance. Aujourd'hui, la chance était là.

Tu n'as pas eu peur du retour de Bardet ?
Je savais que de toute façon, je devais arriver au sommet en tête, sinon il m'aurait lâché. Je suis arrivé en bas de la descente, à treize ou quinze kilomètres de l'arrivée avec deux minutes d'avance.

A ce moment, tu as compris que tu allais gagner ?
Normalement, ça devait le faire. C'est parfait. J'ai vu que ça remontait et on arrivait dans le brouillard. Je sentais que je perdais du terrain et qu'il revenait un peu. J'ai tout donné, et ça a suffit. Je pense qu'il ne revient qu'à une minute. C'est parfait.

« CA SERA TRES DUR MAIS IL FAUT ESSAYER »

Il reste 130 kilomètres avant de pouvoir prétendre à la victoire finale...
Ce sera difficile. Nous ferons tout pour conserver mon classement, c'est obligatoire quand tu es leader. Ce sera très dur, mais il faut essayer.

Ta condition est en tous cas au rendez-vous...
Ma forme était bonne. J'avais déjà remporté le Drielandenomloop dimanche dernier, ici je gagne à nouveau. Ca fait plaisir. Nous sommes partis deux semaines en Forêt Noire avec l'équipe, puis j'ai continué une semaine seul. On peut dire que travail a été récompensé.

En remportant cette épreuve 2.1, après avoir triomphé sur le Tour de Bretagne, tu montres que tu mérites ta place chez les pros...
En début d'année, je savais que je recevais une magnifique chance de Rabobank de disputer un tel programme. Je me suis entrainé dur. Je retrouvais une nouvelle équipe, un nouvel entraineur avec Grischa Niermann. On travaille avec les SRM et ça marche super bien. Ca permet de doser ses entrainements, ça porte ses fruits. Je profite depuis le début de l'année. J'aime le vélo, faire des courses, disputer des finales, ... C'est ça que je veux. J'ai appris de mes fautes du passé et j'espère pouvoir montrer que je mérite de refaire en pas vers le haut.

Un départ forcé de chez Rabobank, l'an prochain, un retour au plus haut niveau ?
Je serai à nouveau professionnel, mais je ne peux encore rien dire pour le moment. J'ai plusieurs contacts. Il y aura trois équipes pro l'an prochain aux Pays-Bas, mais je vise plus haut que la Continentale Pro.

Crédit Photo : Maxime Segers - DirectVelo.com
 

Mots-clés