Julian Alaphilippe (Omega Pharma-Quick Step) a remporté ce samedi la 4e et dernière étape du Tour de l'Ain (2.1), courue sur 130,7 kilomètres entre Nantua et Arbent. Le Français a devancé Dan Martin (Garmin-Sharp) et son coéquipier Carlos Verona. Bert-Jan Lindeman (Rabobank Development Team) s'adjuge le classement général du Tour de l'Ain. Le Néerlandais succède à Romain Bardet (AG2R La Mondiale) au palmarès. Retrouvez ci-dessous les réactions recueillies par DirectVelo.com.

 

« Nous étions tous fatigués. L'étape de hier a fait très mal à tout le monde, avec la pluie et les difficultés. La Rabobank a fait le tempo en tête de peloton. Nous avions Carlos Verona devant donc c'était l'idéal. Il y a eu la grosse bagarre à partir du 5e GPM. J'avais la consigne d'épauler le plus loin possible Gianni Meersman. Mais il a été distancé. J'ai suivi une attaque de Romain Bardet. Nous sommes partis à quatre (Bardet, Martin, Sicard et lui, NDLR). Quand Dan Martin est sorti dans le final, je ne me suis pas affolé. Nous avons tous collaboré derrière lui. Romain Bardet pensait à la victoire finale, moi à un succès d'étape. Nous l'avons repris à 3 kilomètres de la ligne. Je l'ai contré de suite. J'ai réussi à résister au retour du groupe. Je suis très heureux. C'est une super semaine pour Omega Pharma-Quick. Il y a eu le quadruplé sur le prologue, la victoire de Gianni sur la 2e étape, le maillot jaune plusieurs jours, mon étape aujourd'hui, le maillot blanc toute la semaine pour moi... 

J'essaie de faire de mon mieux dans cette équipe, qui est l'une des meilleures formations du monde. Je côtoie de très grands coureurs. Je tente de faire mon travail du mieux possible.

Je vais maintenant disputer Hambourg puis les deux épreuves WorldTour au Canada. 

Je n'irai pas au Championnat du Monde. J'ai parlé avec Bernard Bourreau. Je suis encore trop moelleux pour une course de 260 kilomètres. Il y a de très bons coureurs qui peuvent prétendre à une sélection. Pour moi, ça serait super d'être présent dans le futur. »

 

« C'était une journée très éprouvante. J'ai fait de mon mieux et ça a suffit. Je suis très content. Au début, il y a eu l'attaque de quatre hommes et l'équipe a très bien contrôlé. L'écart s'est stabilisé entre deux et trois minutes. Puis il y a eu une contre-attaque avec Bardet. Lennard Hoofstede et Sam Oomen on super bien roulé. Je remercie vraiment mon équipe. Les dix derniers kilomètres, j'ai roulé seul en tête. Je n'ai pas reçu d'aide. C'est vraiment une victoire de l'équipe. On n'a reçu l'aide de personne. On a tout fait nous-même. J'en suis très fier ! Tout mon respect pour mes équipiers. C'est une équipe très jeune, c'est simplement génial. On montre qu'on est sur la bonne voie pour former les jeunes. C'est le genre de terrain où on est le plus fort. Quand c'est plat comme sur les classiques, ça va, mais quand ça monte, on a une équipe qui se débrouille très bien. Sam Oomen, qui n'est que première année et grimpe si bien, c'est vraiment super. C'est de loin la plus belle victoire que j'ai remportée. »

 

« Personne n'a roulé mais c'est le jeu. Avec l'étape que j'avais faite hier, je me doutais bien que je serais fort surveillé et que personne n'allait passer. J'ai pris mes responsabilités et je n'ai même pas chercher à demander des relais. J'ai roulé puis Martin m'a sorti à un kilomètre du sommet de la dernière bosse. Je l'ai tenu à distance puis quand on est revenu sur lui, j'ai fait un gros tempo et Julian a attaqué à ce moment. C'est quelqu'un que j'apprécie beaucoup. J'ai pas cherché à aller le rechercher car je roulais pour le général. De toute façon, je ne pouvais pas. Après, je regrette un peu qu'il n'y ait pas eu plus d'entente dans le groupe, mais les autres pensaient à la victoire d'étape. C'est normal. Derrière, il y a d'autres équipes qui m'ont roulé dessus. Je ne vois pas l'intérêt de défendre une place d'honneur au général, mais c'est toujours comme ça les guéguerres internes. Je n'ai rien à regretter. Avec le parcours proposé, c'était le maximum. On savait que ça allait être difficile de faire des écarts. C'est hier qu'on a perdu la course. On aurait du mettre en route plus tôt. On savait que le classement général allait se jouer hier. Je ne peux m'en prendre qu'à moi-même de ne pas avoir pris mes responsabilités plus tôt hier. On a un beau vainqueur qui a bien défendu ses chances. Bravo à lui et à son équipe. Moi, je vais prendre un peu de repos. Puis je ferai Plouay, les Grand Prix canadiens, les Championnats du Monde et le Tour de Lombardie. »

 

« Dans le livre de route, ils parlaient d'une descente raide et étroite mais en fait c'était une ligne droite, vent de face. Avec le groupe derrière, c'était impossible de rester à l'avant. Alaphilippe a bien joué. Dès que je suis repris, il attaque puis je n'ai pas les jambes pour le suivre. J'ai fait le maximum. J'ai attaqué car je n'étais pas certain de battre Alaphilippe au sprint car je savais qu'il allait vraiment vite. Je suis content. Tous les jours, je vais mieux. Le premier jour, j'allais mal, mais maintenant, je marche bien. Pour la Vuelta, c'est super. Je suis content. Je veux avant tout finir ! Ca fait deux grands tours que je tombe ! Je veux finir la Vuelta, on verra bien où. »

 

« J'étais vraiment bien. Dans l'échappée, je me sentais pas mal. Depuis le Tour ça a été assez difficile car j'ai terminé avec une blessure à la cuisse. Je suis venu ici avec quatre ou cinq sorties à vélo seulement. C'était un peu limite. Musculairement, j'avais encore une petite douleur gênante. Après, quand on joue la gagne on n'y pense pas trop. Il faudrait que j'opère encore deux ou trois jours de repos consécutifs. Sinon, j'avais de bonnes jambes. Je suis plutôt satisfait car ce n'est jamais évident après un Tour de France. Hier, je lâche pour presque rien, c'est dommage. J'ai essayé de me rattraper aujourd'hui. Malheureusement, c'est rentré sur nous dans la finale. Quand j'ai vu qu'Alaphilippe était avec, je me suis dit que ce serait dur d'aller le chercher. Sinon, on a bien géré notre échappée, rien à regretter. Quand on était à quatre devant, ça pouvait aller au bout car l'équipe du maillot jaune n'avait pas d'intérêt à rouler. Mais AG2R a bataillé ce qui n'était pas pour nous faire du bien. C'est plutôt positif pour les courses à venir. »

 

« Je suis surtout déçu pour Romain car il s'est battu comme un beau diable pour décrocher la victoire. Malheureusement, ça ne le fait pas que pour quelques secondes. C'est le sport. Je pense que les regrets, on doit les avoir ailleurs. J'espère que ça nous apprendra des choses pour l'avenir. Il faut rester constructif. Evidemment, c'est une déception. Je pense qu'on a bien couru. C'est sûr que si on avait eu un FDJ devant, on aurait été plus tranquilles car ils ont été bien actifs sur le final. On aurait peut-être dû essayer de filtrer pour avoir un FDJ et un Cofidis devant. Maintenant, je vais faire la Classique de l'Indre à Châteauroux et le Tour du Poitou-Charentes. »

 

« C'était prévu de partir en échappée car j'étais loin au général. L'étape était belle et vallonnée donc le but était de prendre la bonne échappée. Bagot était protégé pour le général puis les autres devaient prendre l'échappé. J'avais des bonnes jambes donc j'étais pas mécontent d'être avec un beau groupe devant. On a bien géré puis un autre groupe est rentré et j'ai dû me faire mal pour m'accrocher. Puis j'ai pu finir quatrième. Je ne suis pas déçu car le vainqueur était fort. C'est une belle journée pour moi. En plus, je suis en fin de contrat donc il faut que je me montre. Je ne suis pas conservé chez Cofidis donc il faut que je me trouve une autre équipe pour 2015. Je pars pour la Vuelta. Il me reste trois semaines de courses à faire, je veux m'y montrer. Essayer de prendre une bonne échappée en espérant qu'elle ait au bout pour décrocher un contrat pour l'an prochain. J'ai quelques contacts mais rien d'abouti. »

 

« J'étais dans le dur au cours de l'étape, notamment au pied des différentes difficultés. Ça allait mieux au sommet. L'équipe m'a bien aidé pour me replacer. Nous n'avions personne dans l'échappée. Hélas, Quentin Pacher a manqué de peu le contre qui est revenu sur la tête. Il était à 20 mètres de Jordi Simon, mais le peloton roulait encore, et l'a repris avant de faire rideau. 

Quand c'est parti dans le 5e GPM, je n'ai pas pu y aller. Les autres coureurs de l'équipe m'ont encore bien aidé, notamment Quentin, Lilian (Calmejane) et Julien (Loubet). Pour le sprint, j'ai replacé Quentin. 

Il reste cinq jours pour bien récupérer du Tour de l'Ain, avant le Tour de l'Avenir. Il va falloir bien gérer cette période. »

 

« C'est une très bonne journée. J'étais parti troisième du classement de la montagne. J'étais parti dans l'esprit de lutter pour le maillot. Je pensais que c'était fini car il y avait des coureurs devant mais à la mi-course, je suis reparti avec d'autres coureurs. Je suis passé en tête au sommet de deux côtes. Je suis juste un peu déçu car j'ai lâché à deux kilomètres du sommet du dernier GPM sinon j'aurais terminé à l'avant. C'est très important de gagner ce maillot. Les courses en France me conviennent bien. J'avais remporté le classement de la montagne au Tour des Pays de Savoie en juin, puis ici à nouveau. J'aime la France. Au Tour de Gironde, j'étais deuxième du classement de la montagne aussi. Les montagnes de France me réussissent bien. Mes prochaines courses seront les Tour de Chine 1 et 2 à la fin de ce mois. A vrai dire, je n'ai aucun contact chez les pros jusqu'à présent. J'espère que ce maillot et mes deux victoires au Tour des Pays de Savoie me permettront de trouver une équipe professionnelle. C'est vraiment mon objectif de trouver une place en Pro Tour ou en Continentale Pro. »

 

« On a fait le maximum. Après, on a vu des choses bizarres derrières, avec notamment certaines équipes françaises en train de relancer sans arrêt alors qu'il n'y avait pas lieu d'être je pense. Chacun a ses intérêts, mais on a vu des choses qui paraissaient bizarres. Comme convenu, on a essayé d'agresser le maillot jaune. Romain est sorti mais malheureusement JC n'était pas dans un grand jour aujourd'hui car il aurait pu l'accompagner pour avoir un point de soutien dans le groupe. Romain s'est retrouvé un peu isolé dans l'échappée, personne ne voulait trop collaborer. On s'y attendait un peu. C'était important d'avoir un équipier avec, mais ça n'a pas été le cas. Félicitations au vainqueur car il s'est bien battu et il fallait avoir un bon niveau physique pour conserver son maillot. Son équipe aussi a été à un bon niveau et a bien géré. On aurait forcément préféré un parcours plus exigeant, mais on savait dès le départ que des puncheurs pourraient gagner. C'est à nous de s'adapter au parcours. Romain a su surfer sur son excellente condition d'après-Tour. C'est dommage pour lui car il aurait largement mérité la victoire. C'est la course, on a des regrets mais on a animé le Tour de l'Ain tout au long de ces cinq jours. Hier, on a commencé à rouler un peu tard, aujourd'hui, il nous manque de la réussite. On était venu ici pour gagner, donc on ne va pas dire qu'on est content de la deuxième place. On s'est battu, mais on est tombé sur plus fort que nous. »

 

« C'est super qu'Alaphilippe gagne son étape. C'est un jeune qui va continuer à progresser de course en course. Nous sommes content. C'est la révélation de notre Tour de l'Ain. Il avait déjà fait troisième à la London Surrey Classic dimanche passé. Là, il nous a fait remarquer que sa condition était bonne. Je pense que terminer le Tour de l'Ain avec une victoire, ce doit être spécial pour nous. L'équipe a bien travaillé. Uran et Cavendish faisaient leur retour à la compétition, c'est bien pour eux. »

 

« J'avais des douleurs au genou. Je l'ai déjà senti hier dans les 30 derniers kilomètres mais j'avais eu froid donc je pensais que c'en était la cause. J'avais espéré que ce soit fini aujourd'hui. Au début, ça allait. Je me sentais fort donc je me suis glissé dans l'échappée. Puis c'est devenu de pire en pire. Je ne pouvais plus me mettre debout et mettre de la force. Donc j'ai estimé que ça n'avait plus de sens donc je me suis arrêté. Malheureusement. Ce n'est pas une tendinite. C'est dans le muscle lui-même, à côté de mon genou. Demain, je vais passer des examens pour comprendre de quoi il s'agit. J'espère que ça ne perturbera pas ma fin de saison. »

Propos recueillis par Maxime Segers et Nicolas Gachet. 

Crédit Photo : Florian Fortier