Rentré lundi d'Estonie, Mathieu Van der Poel a ramené un trophée et quelques maillots dans ses valises. Non pas que le garçon de dix-neuf ans est collectionneur, mais il a tout de même déjà une belle armoire à trophées. Les derniers en date, une victoire d'étape ainsi que les maillots jaune, vert et blanc du Baltic Chain Tour, course de classe 2 disputée en Estonie la semaine dernière. "C'est toujours agréable de gagner", sourit le coureur de BKCP-Powerplus.

Le grand Mathieu n'a pas ménagé ses efforts tout au long de la semaine, puisque sur les cinq étapes, il en a terminé quatre sur le podium, sa moins bonne performance étant seizième d'étape. "C'est le premier jour que le classement général s'est joué, explique l'Espoir première année. On s'est retrouvé à quatorze en tête, et le peloton arrive à plus de treize minutes ! A partir de ce moment, on savait que ça se jouerait entre les hommes de tête, d'autant que le parcours était plat. Mais il fallait quand même rester attentif, car il y avait beaucoup de vent."

« J'AVAIS DEJA PRESQUE GAGNE »

A l'issue de cette première étape, Van der Poel pointait troisième du général, à sept secondes du maillot jaune. "Avant le départ, je pensais pouvoir gagner. Mais après la première étape, je savais que j'avais déjà presque gagné", analyse la cadet d'Adrie Van der Poel. Je visais la quatrième étape, car mes équipiers avaient déjà couru l'épreuve l'année passée et ils m'ont dit que ça me convenait. Ce qui s'est confirmé au vu des deux montées dans la finale."

Aussitôt dit, aussitôt fait. Le petit-fils de Poulidor ne se fait pas prier et prépare sa victoire. "Le maillot jaune était vulnérable car il avait déjà été mis en difficulté les jours précédents. Dans l'étape en montée, je savais qu'il aurait difficile de suivre." Conséquence, Mathieu attaque dans la dernière bosse. "J'arrive à faire la différence et je prends dix secondes sur un petit groupe où se trouvait mon équipier Philip Walsleben, qui fait troisième de l'étape."

« BON POUR LE MORAL »

Maillot jaune au terme de l'étape, Van der Poel compte 20 secondes d'avance sur l'Autrichien Fankhauser, ancien porteur du maillot jaune, au départ de la dernière étape dont il prendra encore ... la troisième place ! "C'est toujours bien de gagner, surtout un classement général, car c'est encore plus difficile, s'enthousiasme le Néerlandais. Mon objectif, comme au départ de toute course par étapes était de remporter une étape. Je l'ai fait et je prends le général, donc je ne peux être que satisfait."

Une victoire qui s'inscrit dans l'optique d'une préparation pour la saison de cyclo-cross. "Certes, la route me sert de préparation, mais c'est toujours bon pour le moral de pouvoir faire une résultat, positive le résident de Kapellen, en Belgique. En plus, ça reste une bonne expérience, et c'était ma dernière course par étape avant la saison de cyclo-cross."

« SE REHABITUER AU VELO DE CYCLO-CROSS »

Dernière course par étape qu'il a disputée sous les couleurs de BKCP alors que le sélectionneur des Pays-Bas des Espoirs le courtisait pour participer au Tour de l'Avenir. "J'avais déjà fait le Tour Alsace et je pensais que ça aurait fait beaucoup si j'enchainais encore le Tour de l'Avenir, justifie le Néerlandais. Puis c'est aussi très important de rouler pour mon équipe, pour les sponsors. Mais ça n'a rien avoir avec le calendrier par rapport au cyclo-cross."

Sa saison de cyclo-cross, il la recommencera le 5 octobre prochain, à l'occasion de la première manche du Superprestige à Gieten. "J'ai déjà recommencé quelques entrainements dans les bois, avec mon frère", raconte le petit frère de David. "Mais je ne fais pas encore de spécifique, il s'agit surtout de reprendre un peu de technique et de remonter sur mon vélo de cyclo-cross. J'ai encore quelques courses sur route prévues, essentiellement des kermesses pro en Belgique, plus de grandes courses."

ENTRE LES MONDIAUX ET LES LABOURES

La seule grande épreuve qui pourrait s'ajouter au calendrier serait les Mondiaux à Ponferrada, disputés le 26 septembre prochain. "J'aimerais bien les faire, mais c'est l'équipe qui décide", regrette Mathieu. Une décision qui dépend de sa préparation pour le cyclocross. "Je serais naturellement un peu déçu si je n'y vais pas, mais tant que je combine les deux, je devrai toujours faire un choix difficile. Il faudra que je prenne une décision dans le futur. Quoi qu'il en soit, le sélectionneur national est intéressé. Puis ça reste toujours une expérience bonne à prendre."

Une expérience qui lui permettrait de ramener un maillot arc-en-ciel supplémentaire à la maison, lui qui en compte déjà trois chez les Juniors : deux dans les labourés et un sur la route. "L'an passé, à Florence, j'étais favori et le parcours me convenait parfaitement", rappelle le vainqueur du Tour du Limbourg. "Ici, je ne serai pas un favori, et puis le circuit est un peu moins bien pour moi. Quoi qu'il en soit, si j'y vais, ça sera pour faire quelque chose de bien, car tu ne te présentes pas au départ d'une telle course pour faire deux ou trois tours puis arrêter."

Crédit photo : Maxime Segers - www.directvelo.be