Dylan Teuns, profil chasseur d'étapes

"Aujourd'hui, cette étape est pour toi !" Ses copains américains de la BMC, coéquipiers à l'année et adversaires pendant le Tour de l'Avenir, ont vu clair. Dylan Teuns s'est en effet dressé sur les pédales jeudi pour s'imposer au Carroz-d'Araches, huit secondes devant le peloton des favoris. Avec son succès sur les routes du Tour de Bretagne ou cet autre en plein Tour du Val d'Aoste, le coureur de 22 ans s'est fait une spécialité des victoires d'étapes. Un véritable tour de force quand on n'est ni pur grimpeur ni pur sprinter.
 
"Pour ça, tu dois être un peu malin", glisse-t-il à DirectVelo.com. Et de raconter par le menu la façon dont il a construit ses victoires. Intarissable, Teuns se souvient des moindres détails. En Bretagne, il rejoint les échappées en ayant calculé qu'il roulait environ trois fois plus vite qu'eux dans le mur final, puis il démarre à 300 mètres de la ligne. Au Val d'Aoste, il s'extrait d'une échappée et se lance dans un solo de 20 km, sur les conseils de son directeur sportif Rik Verbrugghe, comme lui un amoureux des parcours ardennais, comme lui un esprit roué dans le final des courses.
 
Sur le Tour de l'Avenir, il a dû changer ses plans. "Le matin, je voulais prendre l'échappée, retrace-t-il. Mais quand je vois comment les Colombiens ont maintenu l'écart, je me dis que j'ai bien fait de rester dans le peloton. En plus, j'étais plus frais qu'en courant à l'avant." Nouvelle adaptation forcée dans la montée vers les Carroz. Teuns poursuit son récit : "Je pensais faire le kilomètre, mais je suis sorti du peloton à deux kilomètres de l'arrivée, quand j'ai vu bouger un concurrent espagnol."
 
En résumé, "il faut être patient", dit-il.
 
"C'est vrai, Dylan ne panique jamais, analyse l'entraîneur des Espoirs belges, Jean-Pierre Dubois. Il est même taiseux dans son caractère. Ce matin, il ne nous a pas dit clairement qu'il allait attaquer, même si l'on s'en doutait. En tout cas, c'est très bien pour lui et pour l'équipe qu'il enlève cette victoire. Nous en avions besoin. Et il la mérite."
 
Teuns est en effet le dernier relais en montagne pour Louis Vervaeke, en remplacement de Tiesj Benoot, blessé et malade. Mercredi, il a tenu jusqu'à 5 kilomètres du sommet du Plateau de Solaison. Sur les deux prochaines étapes, il espère accompagner son leader avec la même efficacité.
 
Grimper, c'est son autre spécialité. Les cols certes, puisqu'il fut 3e de la Ronde de l'Isard l'an passé. Mais Dylan Teuns aime plus encore les côtes de type « ardennais ». Il a ainsi terminé 2e de Liège-Bastogne-Liège Espoirs en avril. "J'espère disputer cette classique avec les pros de BMC dès l'année prochaine, confie-t-il. Mais je sais aussi que ce sera difficile de gagner ma sélection dans l'effectif."
 
D'ici là, associé à Vervaeke et Benoot, il sera l'un des trois atouts principaux de la Belgique aux Championnats du Monde Espoirs, fin septembre, à Ponferrada (Espagne). "Nous aurons une belle équipe mais sur ce circuit, Caleb Ewan sera un très gros client", prévient Dubois. Sauf si Teuns réussit à ajuster son tir avec la même précision que sur une course à étapes.

Crédit photo : James Startt / Agence Zoom
 

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