Eva Maria Palm, déjà tournée vers l'an prochain

"Il faut être honnête, on attendait mieux", lance Laurence Melys quelques minutes après la fin du contre-la-montre d'Eva Maria Palm. Le chrono ne trompe pas : 21'38,34", soit 1'29" de plus que la nouvelle Championne du Monde Macey Stewart et une 31e place. "Elle est déçue aussi et elle se rend compte qu'elle était capable de faire mieux, surtout quand on regarde par rapport aux filles des Championnats d'Europe qui sont passées devant elle", ajoute la coach nationale. "Je suis quand même assez déçue, mais je n'ai rien à me reprocher", reconnait Eva Maria Palm. "J'ai bien abordé les virages, j'ai repris du temps dans la bosse,... Mais j'ai tout perdu dans la première partie..."

Le constat est le même du côté de la sélectionneuse nationale. "Au vu des résultats aux Championnats d'Europe, je pense qu'elle était capable de faire entre quinze et vingtième", rappelle Melys. "Maintenant, après l'avoir vue rouler, on peut dire que la première partie du parcours était vraiment à son désavantage, même si on le savait déjà avant le départ. Elle y a perdu beaucoup trop de temps, ce qui la pénalise pour le classement. Car elle a très bien négocié la deuxième partie avec la côte et la descente. Là, elle était à son niveau."

TRAVAILLER LA PUISSANCE

La germanophone évacue les conditions météo comme excuse. "J'aime bien la pluie. C'était même plutôt à mon avantage car j'ai une bonne technique quand il pleut." Car les causes de cette contre-performance semblent déjà trouvées du côté de la principale intéressée elle-même. "Il me manque de la puissance. On sait que c'est ce que je dois travailler pour l'an prochain." Et son entraineuse de compléter. "On se rend compte que les autres sont capables de rouler beaucoup plus vite et de pousser un braquet beaucoup plus gros dans les parties plates. Elle a maintenant un an pour travailler à sa position et à la puissance pour pouvoir mieux négocier ce genre de parcours. Pour elle, l'idéal aurait été un parcours plus technique, avec des virages, car on se rend compte que dans la deuxième partie, plus technique, elle se débrouille bien."

Déjà tournée vers le futur, Palm garde tout de même un goût amer de sa première sur un Championnat du Monde. "C'est une belle expérience mais j'aurais aimé faire mieux car je suis la seule Belge qui ait eu la chance d'être sélectionnée. Je voulais vraiment faire quelque chose de bien, je n'ai pas réussi, voilà. Je suis déçue, mais c'est comme ça", regrette la Junior de 16 ans. "Maintenant, elle n'est que première année, c'est une expérience en plus, elle l'a fait de manière correcte. Il reste à travailler et à remettre les idées en places pour aborder vendredi au mieux", avance Melys.

AU CARACTERE

Pour la course en ligne, vendredi, Palm sait que sa condition ne sera pas idéale. "Aujourd'hui, je sentais que je n'étais pas dans un super bon jour, mais ça allait. Je n'étais pas non plus dans un mauvais jour. Mais bon, c'est clair que je ne suis pas à mon meilleur niveau, mais je ne peux rien y changer." Pourtant, sa directrice sportive reste positive. "On verra le jour de la course-même comment ça va de passer, suivant ce qui est décidé, dans quelle forme elle sera, ... Les conditions sont incomparables pour la route et pour le chrono. Vendredi, c'est une autre course qui s'annonce." Une course qu'Eva Maria Palm abordera sans objectif chiffré. "J'avais dit que je voulais faire top vingt au chrono, je n'ai pas réussi donc je ne vais rien dire pour la route (rires). Si je roule au caractère, on pourrait me voir à l'attaque. Mais physiquement, je ne pense pas que je suis prête pour. Ca ne me poserait aucun problème de rouler pour Lenny ou Saartje", termine la Belge.

Crédit photo : Maxime Segers - www.directvelo.com
 

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