Stefan Küng : « J'avais le public de mon côté »

Stefan Küng a revêtu le maillot de ses rêves, le maillot arc-en-ciel de Champion du Monde de la poursuite après avoir rétabli la situation dans le dernier tour, face au recordman du monde Jack Bobridge. Il répond aux questions de DirectVelo.com, sa tunique irisée sur le dos.

DirectVelo : Qu'as-tu ressenti à l'arrivée ?
Stefan Küng : C'est un rêve qui devient réalité, devenir Champion du Monde ici à Paris. J'ai senti que j'avais le public derrière moi, ça m'a aidé. C'était vraiment super. Je suis vraiment allé au bout.

Ce matin tu te disais que c'était possible ?
Non, je dois avouer. Depuis quelques jours, j'étais malade, je toussais. Mais quand je suis arrivé au vélodrome, je me suis concentré sur la course, j'ai mis tout le reste de côté, comme si j'étais dans un tunnel. Je n'entendais plus rien.

Comment fais-tu pour finir si fort ?
C'est mon profil du coureur. Je ne suis pas trop explosif. Je suis plutôt un gros moteur qu vient à la fin. 4 km, c'est presque un peu trop court pour moi.
Dans le dernier kilomètre je reviens à chaque fois quand les autres coincent. Avec le soutien de Daniel Gisiger qui me donnait les informations importantes, je savais que j'étais sur la bonne voie. Il me disait "Allez, allez ! Jusqu'au bout !" Il m'a dit "l'autre il meurt, il meurt". J'ai vraiment tout donné

« DANS LA POURSUITE INDIVIDUELLE, C'EST LE PLUS FORT QUI GAGNE A LA FIN »

A la cloche, tu étais encore derrière...
Mais je ne le savais même pas. Je voyais seulement que le public était de mon côté. Pendant la course je ne connaissais pas exactement mon retard sur Bobridge. J'ai tenu mon tableau de marche et je me suis tenu à ma stratégie.
Dans ma tête j'avais le résultat de l'an passé où j'ai raté le maillot arc-en-ciel de 2/10e. Cela m'a motivé d'aller encore un peu plus loin. Cette année l'écart est inversé

Cette année, les 2/10e sont de ton côté
Il n'y a pas de coïncidence dans le sport. Dans la poursuite individuelle, c'est le plus fort qui gagne à la fin. J'ai bien dosé ma course. Je suis debout ici avec le maillot arc-en-ciel et la médaille d'or, ça veut tout dire.

3e en 2013, 2e en 2014, 1er en 2015. Tu as pensé à cette suite avant de venir ?
On pense toujours à ça, en rigolant. Mais c'est toujours plus difficile à faire. Le sport n'est pas logique. Je suis encore plus heureux qu'après trois médailles de bronze et une d'argent au Championnat du Monde, j'obtiens enfin l'or.

Crédit photo : Cédric Congourdeau - DirectVelo.com
 

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