Melvin Rullière : « Analyser les différentes possibilités »

Membre de la formation continentale belge Veranclassic-Ekoï depuis le début de saison, Melvin Rullière a décidé de tout plaquer en juillet dernier, après la 1ère étape du Tour de Wallonie où il a dû abandonner. "J’ai perdu mon sang-froid : j’ai balancé mon vélo dans le fossé, je suis monté dans la voiture balai, et j’ai décidé que c’en était fini du vélo". Pour DirectVelo.com, le coureur de 25 ans revient sur cette période difficile, mais évoque également l’avenir, qu’il n’imagine tout de même pas loin du cyclisme.
 
DirectVelo.com : Pourquoi as-tu décidé de quitter la formation Veranclassic-Ekoï en plein milieu de la saison ?
Melvin Rullière : C’est une addition de plusieurs choses. 2015 n’a pas été une année facile pour moi. J’ai toujours couru après mes meilleures sensations, mais je n’ai jamais réussi à m’exprimer pleinement, à me sentir au top de ma condition physique. Je n’ai jamais réussi à retrouver mes jambes d’avant et à force, cela a fini par me mettre un coup. C’était dur dans la tête. Le fait de vivre en Belgique n’a pas aidé non plus. Cela peut sembler tout bête mais ne serait-ce qu’au niveau du climat, il faut s’habituer. Et puis, j’étais également loin de ma copine. Bref, ça faisait beaucoup et j’ai préféré tout arrêter, quitter l’équipe et rentrer en France.
 
« J’AVAIS TRAVAILLE TRES DUR »
 
Pourtant il y a peu de temps - début juillet - tu nous confiais être très motivé pour cette fin de saison malgré des débuts difficiles (lire ici). Y a-t-il eu un événement particulier qui ait provoqué cette décision brutale ?
C’est vrai, j’étais encore motivé cet été, j’y croyais. Je me disais que ça allait finir par payer. Mais rien ne s’est arrangé. J’avais travaillé très dur, je me suis énormément entraîné pour marcher sur la fin de saison. J’avais notamment très bien préparé le Tour de Wallonie, qui représentait l’un des grands rendez-vous de ma saison. Mais dès la 1ère étape, ça a été la catastrophe. J’ai été victime d’une crevaison après 30 bornes, à un moment où ça faisait la course à bloc. Je suis resté dans les voitures pendant de nombreux kilomètres, puis les commissaires ont décidé de faire barrage. Je n’ai jamais pu rentrer. Là, j’ai perdu mon sang-froid : j’ai balancé mon vélo dans le fossé, je suis monté dans la voiture balai, et j’ai décidé que c’en était fini du vélo. J’ai discuté avec les dirigeants le soir-même, et je pense qu’ils ont compris ma décision.
 
Tu dis avoir perdu ton sang-froid ce jour-là. Avec du recul aujourd’hui, ne regrettes-tu pas cette décision ?
Pas du tout. Ça n’allait de toute façon pas depuis le début de l’année. Dans la tête, j’avais déjà décroché. Je pense qu’il fallait que je me fasse une raison. Je ne voulais pas rouler pendant 20 ans dans ces conditions-là. Après, c’est vrai que la compétition pourrait vite me manquer. D’ailleurs, depuis que j’ai quitté l’équipe, je continue de rouler pratiquement tous les jours du côté de Dijon. On ne peut pas arrêter le vélo comme ça du jour au lendemain, j’aime ça, j’en ai besoin.
 
« QUELQUES CYCLO-CROSS CET HIVER »
 
Cette fin d’aventure avec Veranclassic-Ekoï signifie-t-elle également la fin de ta carrière de haut-niveau ?
Je ne sais pas du tout pour le moment ! Je vais me laisser quelques mois pour réfléchir, et analyser les différentes possibilités qui s’offrent à moi. Je vais sûrement disputer quelques cyclo-cross cet hiver. Pourquoi ne pas aller même participer à des manches de la Coupe de France, mais on n’en est pas encore là. Je me déciderai sûrement au dernier moment.
 
As-tu des projets précis en tête ?
Je m’occupe toujours du SCO Dijon VTT Team Haibike. On va monter de DN3 à DN2 cette année. J’ai envie de faire encore grandir l’équipe. Je ne suis pas seul à gérer l’équipe, et puis aujourd’hui nous avons un mécanicien, un assistant... mais nous sommes tous bénévoles. Si j’arrive à pouvoir gagner ma vie avec ça, pourquoi pas m’y consacrer pleinement à l’avenir. Sinon, pourquoi ne pas essayer de devenir directeur sportif sur la route, ou bien entraîneur. Je pourrais aussi devenir commercial dans un magasin de vélo, ou pour une marque. J’ai plein d’idées. Ce qui est certain, c’est que je resterai dans le monde du vélo. Je n’ai pas pu m’exprimer comme je l’espérais cette année en compétition, mais je ne suis pas du tout dégoûté du vélo. J’aime ce sport, et je continuerai de l’aimer.

Crédit photo : www.velofotopro.com
 

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