Sylvain Georges : « J’arrêterai quand je l’aurai décidé »

Douze victoires en 2015 dont la moitié sur des Elites Nationales (voir son palmarès ici) Sylvain Georges a retrouvé le goût de la passion et de la réussite pour son retour dans le peloton (lire ici). Cinquième du Challenge BBB-DirectVelo la saison dernière, uniquement devancé par des coureurs passés professionnels en 2016, l’Auvergnat surveillera de nouveau le classement. "Au fil de la saison, on se prend au jeu même si ce n’est pas un objectif en soi. Une nouvelle place dans le top 10 serait synonyme d’une bonne saison. Par contre Nicolas Roux prête une grande attention au classement par équipe, c’est vrai qu’il est très représentatif". A 31 ans, le coureur qui a rempilé avec le Team Pro Immo-Nicolas Roux revient pour DirectVelo sur ses ambitions et ses attentes à l’aube de la prochaine saison.

UNE PREPARATION SOUS LE SIGNE DE LA COHESION

« Mercredi 3 février, je suis rentré d’un stage en Espagne. On a pu rouler dans d’excellentes conditions. C’est vraiment plaisant de s’entrainer avec des jeunes motivés, qui ont de l’ambition. Les nouveaux sont arrivés avec beaucoup d’envie. On a bien travaillé au cours de ce stage et, je sens que tout le monde est prêt à bosser pour l’équipe. On a plusieurs cartes majeures, ça peut-être un gros avantage dans le final. C’est aussi gagnant-gagnant. Un coureur qui fait son job d’équipier sur une grosse épreuve, peut espérer bénéficier du travail de l’équipe sur d’autres courses.

Personnellement, j’aime partager. C’est agréable de sentir que tu parles à des gens qui t’écoutent et qui sont demandeurs de conseils. Que ce soit sur l’entrainement, la nutrition, la tactique, je suis là pour les aider. C’est important de travailler dans une bonne ambiance. On passe une semaine au soleil, entre amis, c’est aussi un moment de vie géniale. Après l’entrainement, je pense qu’il faut savoir discuter d’autres choses, se détendre pour évacuer la pression ».

OBJECTIF BLEU-BLANC-ROUGE

« Cette saison, mon principal objectif sera le Championnat de France du contre-la-montre. Avec la douceur de l’hiver, j’ai décidé de moins rouler pour décaler mon pic de forme vers le mois de juin. L’année dernière, je n’ai pas disputé le chrono. Cette saison je vais mettre toutes les chances de mon côté et, je peux compter sur le soutien de l’équipe mais aussi des partenaires. Que ce soit pour la préparation physique ou tout ce qui concerne le matériel. J’espère quand même être compétitif sur la première partie de saison. Le triplé sur le Circuit du Bédat me donne des idées. Sinon j’aiderai mes coéquipiers.

Un petit point noir pour moi, c’est le Championnat Auvergne-Rhône Alpes. Je suis déçu qu’il n’y ait pas un maillot avec une véritable course. C’est très dommage  que les comités n’aient pas trouvé un terrain d’entente car on passe à côté d’une course magnifique, sur un beau circuit avec du monde sur le parcours. C’est dommage.»

UNE PAGE DEFINITIVEMENT TOURNEE

« Je suis passé par de longs moments de solitude (lire ici). Je ne pouvais pas accepter d’avoir fait tous ces sacrifices pendant des années pour que tout s’arrête sur une négligence. (Après sa suspension, le Tribunal Arbitral du Sport indique dans son jugement être : « intimement convaincu M. Georges n’avait pas l’intention de tricher ou d’améliorer ses performances sportives ».) Aujourd’hui, je regarde vers l’avant. Après ma victoire au Bédat, je me suis effondré. C’était deux ans de galère que je laissais derrière moi. Mais le véritable déclic, je l’ai eu après mon deuxième succès. Le lendemain dans la presse, il n’était plus question de retour de suspension mais uniquement de mon résultat. C’est à ce moment que je me suis dit : "ça y est c’est fini". J’arrêterai quand je l’aurai décidé et personne ne me l’imposera. Ça c’est important pour moi ».

UN RETOUR CHEZ LES PROS, SOUS CERTAINES CONDITIONS

« Aujourd’hui, je continue parce que j’aime l’effort. Ce qui me plait dans le vélo, c’est la sensation ressentie quand tu atteins ton objectif. Chacun a son Everest, pour moi cette année, c’est le Championnat de France du contre-la-montre. Etre professionnel signifie ne vivre que du vélo et se concentrer uniquement sur le vélo. Si l’on me propose un statut d’équipier dans une WorldTour ou Continental Pro, je suis intéressé. Sinon je préfère rester au Team Pro Immo-Nicolas Roux. Je suis entouré par des personnes qui m’ont soutenu, et j’ai trouvé un équilibre.

Physiquement, je ne roule plus autant que lorsque j’étais chez AG2R et le rythme des courses n’est pas le même mais je serais capable de m’imposer des charges de travail plus conséquentes. D’ailleurs, la période où j’ai réalisé mes meilleurs tests a été 2013. Je partais rouler et j’enchaînais les intensités tous les jours. J’avais besoin de me vider et de rentrer chez moi complétement cuit pour ne pas passer la soirée à gamberger ».

Crédit photo : Freddy Guérin - DirectVelo.com
 

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