Mathias Le Turnier : « Tout est encore possible »

Crédit photo Zoé Soullard

Crédit photo Zoé Soullard

"Chez nous, c'est travail et humilité", annonce Michel Bauchaud, le directeur sportif de l'Oceane-Top 16. Pas question de fanfaronner avec le début de course fracassant de Mathias Le Turnier, qui est désormais installé en deuxième position de la Ronde de l'Isard, à 8 secondes du Belge Bjorn Lambrecht (Lotto-Soudal U23). Pas question non plus de jouer le complexe d'infériorité : "D'après ce que j'avais vu à l'Essor Breton dans sa manière de courir, je savais que Mathias était capable d'une très grande performance sur la Ronde de l'Isard", explique Bauchaud. Son coureur, 21 ans, revient sur sa prestation remarquée dans les cols des Pyrénées.

DirectVelo : Lorsque les équipes citaient des noms de favoris, tu n'en faisais pas forcément partie. Es-tu surpris de jouer les tous premiers rôles dans l'épreuve ?
Mathias Le Turnier : La Ronde de l'Isard est une course qui crée des surprises et des révélations. En 2014, c'est là que j'ai pris conscience que je pouvais bien me débrouiller dans la montagne. En 2015, j'avais pris le départ le lendemain de mes examens de BTS, je n'étais pas dans une forme optimale. Mais je m'étais dit que, si je revenais en ayant arrêté mes études, en ayant mis toutes les chances de mon côté, je pouvais obtenir un bon résultat. Une deuxième place, je n'y pensais pas vraiment. Etre au contact des meilleurs, c'était par contre tout à fait possible.

Et donc, tu te retrouves face à des représentants d'équipes Continentales ou de réserves d'équipes professionnelles ?
Il faut se dire que ce sont des coureurs comme les autres. Ils ont des moyens supplémentaires, c'est tout. Pour le reste, je travaille pour être au même niveau. C'est le travail qui fait la différence.

Comment t'entraînes-tu du côté du Bassin d'Arcachon où tu habites ?
Je fais mes intensités sur de longues lignes droites. Et je pars faire quelques stages en montagne. Ces dernières semaines, je suis allé du côté du Pays basque pour grimper quelques cols. J'ai aussi reconnu les trois étapes de montagne de la Ronde de l'Isard.

Tu es maintenant tout proche du maillot jaune. As-tu l'habitude de te battre pour un classement général ?
Pas franchement. La dernière fois, c'était en Junior, sur la Ronde des Trois Vallées, dans les Pyrénées. Bruno Armirail [actuel membre de l'Equipe de l'Armée de Terre, NDLR] avait gagné, j'avais terminé deuxième. C'était en deuxième catégorie. La Ronde de l'Isard est au niveau au-dessus...

Comment vois-tu la suite de l'épreuve ?
Tout reste possible. Il faudra se méfier de l'étape de samedi, qui ne comporte pas de col, mais qui peut être piégeuse. Et dimanche, ce sera une belle bagarre. Les écarts sont serrés, beaucoup de coureurs ont encore des chances de prendre le maillot jaune. Je sais que notre équipe n'a pas l'expérience de certaines grosses structures ici, mais tout le monde est motivé pour faire de son mieux. Les gars vont se donner à 100%. Et moi, je voudrais me montrer à la hauteur de leur confiance...

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