A l'occasion du Tour de France 2016, DirectVelo lance la rubrique "Sur les traces de". L'objectif ? Mieux connaître un coureur présent sur le Tour de France, grâce à un équipier, adversaire ou dirigeant qui l'a connu chez les Amateurs.
Rendez-vous avec Julian Alaphilippe (Etixx-Quick Step), 2e derrière Peter Sagan dimanche à Cherbourg-en-Cotentin.
Le témoin ? Cédric Barre, ancien coureur et actuel directeur sportif dans l'équipe de l'Armée de Terre. Il est à l'origine de la venue de Julian Alaphilippe dans la structure, en 2011.

« L'équipe cycliste de l'Armée de Terre s'est lancée en 2011, et nous recherchions des coureurs. Je connaissais bien Franck Alaphilippe, entraîneur et cousin de Julian, qui avait été mon directeur sportif à la Roue d'Or Saint-Amandoise. Je suivais les résultats de Julian depuis les Cadets. J'en ai parlé à David Lima Da Costa, le manager. Julian n'avait pas couru de la saison en 2010, en raison de soucis de santé. Nous avons tout de même tenté le pari. Il est venu nous voir en juin 2010, et il a de suite été séduit par l'idée de nous rejoindre. Ses parents étaient plus réticents du fait qu'il devait s'engager dans l'armée. Il a fallu leur expliquer le projet.

LE PETIT JEUNE DE L'ARMEE

Julian s'est de suite bien intégré car c'est un garçon poli et respectueux. D'ailleurs, j'ai encore revu Julian la semaine dernière lors du Championnat de France, et il est resté le même. A son arrivée, il sortait des rangs Juniors. Il était le petit jeune aux côtés de coureurs comme Yann Guyot ou Alexis Bodiot, qui avaient eux déjà gagné en Elite. Sportivement, il a également su faire sa place de suite. Il s'est imposé dès le mois de mars. Cela a été une bonne surprise.

UN APPRENTISSAGE RAPIDE

Son apprentissage a été rapide. En avril 2011, il a devancé Julien Gonnet au sprint lors de la Gainsbarre, en Elite. Chaque jour, il montrait qu'il avait des grandes qualités. Aujourd'hui, ce n'est pas surprenant de le voir à son avantage quand cela grimpe. Il avait été dans le coup sur le Tour du Piémont Pyrénéen 2011, où il avait remporté une étape. Il savait déjà tout faire. On ne termine pas 2e d'un Mondial Juniors de cyclo-cross par hasard. Il a beaucoup de qualité, et je pense qu'on n'a pas encore tout vu. Il pourrait être intéressant de le voir sur Paris-Roubaix et au Tour des Flandres.

LES TARTINES DE NUTELLA...

En revanche, en arrivant dans l'équipe, il n'avait aucune connaissance dans un domaine comme la diététique. Je me souviens avoir vu, aux logements, Julien Gonnet jeter par la fenêtre les tartines de Nutella que Julian voulait manger. C'était vraiment la découverte pour lui ! Julian n'a pas vraiment eu le temps de vivre la vie militaire. L'hiver, il disputait la saison de cyclo-cross et sur la route, il a de suite eu des résultats. Il a donc intéressé des équipes étrangères, et il a choisi de rejoindre Etixx-iHNed après deux ans dans notre structure. Mais Julian a bien porté le treilli ! 

« IL N'ENCOMBRE PAS SON FRERE »

Aujourd'hui, son frère Bryan évolue au sein de notre équipe Continentale. Julian suit ses résultats mais il ne veut pas être encombrant. La situation n'est pas toujours simple à gérer pour Bryan alors nous, on évite de parler de Julian à Bryan. Je sais que c'est aussi le cas pour Franck. Mais je sais que les journalistes aiment bien le faire (sourires). »