Au départ du Grand Prix des Marbriers à Bellignies, ce mardi matin, Gordon De Winter et ses coéquipiers chez Color Code-Arden'Beef peinaient encore à digérer la déception du Tour de Flandre-Orientale. Cette fichue dernière étape, autour de Markedaal, où Lionel Taminiaux a perdu le classement général au profit du Canadien William Elliott. Mais ce mardi soir, en repassant la frontière franco-belge pour rentrer à Binche, De Winter avait retrouvé le sourire. "Pourtant, j'ai bien cru abandonner", avoue le deuxième du GP des Marbriers.

Le départ très rapide, sous ce cagnard de fin d'été, a usé l'Espoir 1 qui n'a bénéficié que d'une seule journée de repos entre la Flandre-Orientale et l'épreuve frontalière. "J'avais encore mal aux jambes. Mais une fois le peloton rentré sur la première échappée, je me suis remotivé puis replacé à l'avant."

Il restait moins de 60 bornes quand le Binchou a fait l'école buissonière avec un coureur de Nogent-sur-Oise, avant d'être rejoint notamment par Emiel Planckaert et ses coéquipiers Julien Mortier et Hugo De Winter. "On a vraiment dû batailler, car derrière l'Armée de Terre tentait de rentrer. A la cloche, on avait que dix secondes d'avance puis finalement l'écart a à nouveau grandi", raconte-t-il à DirectVelo.

RESISTE DE JUSTESSE

La flamme rouge pointe le bout de son drapeau, et son cousin Hugo tente de s'extirper de l'échappée en vue de l'usante arrivée, montante dans les 500 derniers mètres. "Quand Emiel Planckaert a attaqué, j'ai sauté dans sa roue. Malheureusement, il m'a distancé dans les dernières pentes puis j'ai craqué mentalement. Heureusement, je résiste de justesse au retour du peloton réglé par Robbe Ghys. Balancé entre la déception de perdre, car je me sentais bien mais ai été trop généreux dans l'effort quand il s'agissait de passer des relais. Et la satisfaction d'un podium sur une épreuve de classe 2."

Après son Top 10 d'étape au Tour de Namur, et sa quatrième position finale au Tour de Flandre Orientale, synonyme du maillot blanc de meilleur jeune, voici confirmée l'adaptation du fils de Gauthier De Winter à sa nouvelle catégorie. "Si la déception collective l'emportait dimanche soir, je ne pouvais pas me plaindre de mon résultat personnel, au-delà de mes attentes."

BINCHE EN TÊTE

Après une longue période compliquée, d'avril à juin, le cadet de Ludwig, professionnel chez Wallonie-Bruxelles s'est bien repris en mains afin de monter en condition et atteindre son meilleur niveau. "Mentalement, je me suis remotivé afin de décrocher des sélections pour les tours provinciaux et prendre du coffre. Finalement, je parviens à jouer pour des places d'honneurs, ce qui me surprend."

Place désormais à la Liedekerkse Pijl, avant le Mémorial Dejonckheere puisqu'il manquera les Trois Jours de Cherbourg à cause de deux examens de passage. "J'espère continuer sur la même lancée. D'autant que j'aurai quelques jours supplémentaires de récupération." Avec déjà, en tête, Binche-Chimay-Binche à domicile où il rêve de s'aligner aux côtés de son frère, Ludwig (Wallonie-Bruxelles), son cousin, Hugo (Color Code) et son père, Gauthier (DS chez Vérandas Willems).