David Gaudu : « C'est fantastique »

Crédit photo Zoé Soullard - DirectVelo.com

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Tout au long de l’ascension finale vers le col de la Croix-de-Fer, David Gaudu n'a ce samedi jamais tremblé. Quatre ans après son compatriote Warren Barguil, le Français inscrit son nom au palmarès du Tour de l'Avenir. Le Breton, futur pro à la FDJ, a raconté son bonheur à DirectVelo.

DirectVelo : Qu'est-ce que ça fait de gagner le Tour de l'Avenir ?
David Gaudu : C'est exceptionnel. Je n'en reviens pas. C'est fou ! J'ai gagné la Course de la Paix ce printemps mais là ça n'a rien à voir. Le début de semaine a été compliqué, la fin est extraordinaire !

« J'AI JOUE AVEC EDWARD RAVASI »

Comment as-tu vécu cette dernière étape ?
L'échappée a mis du temps à sortir comme on le pensait. Au pied de la montée de la Toussuire, nous avons commencé à faire un tempo. Le Colombien (Bernal) est sorti avec son coéquipier Daniel Martinez et Powless (Etats-Unis). Pierre-Yves Chatelon était bloqué à cause des barrages mais il y a beaucoup de gens qui nous donnaient des indications au bord de la route. David Han (entraîneur de la FDJ) nous a dit à un moment "pas plus de quatre minutes les gars". Nous avons fait une bonne descente de la Toussuire. Au bas, nous n'étions plus qu'à deux minutes. Dans le final, le Colombien a coincé. Je voyais qu'on revenait seconde par seconde dans la Croix-de-Fer.

Puis il y a eu ce duel avec ton dauphin au général, Edward Ravasi...
Au début, j'ai joué un peu avec lui. Je ne voulais pas lui montrer que j'étais fort mais je souhaitais courir en patron. Il m'a attaqué à plusieurs reprises mais j'ai toujours répondu. Ça m'a fait rire lors de ses premières attaques car Léo (Vincent) mettait un gros coup de vis pour monter à sa hauteur. Il regardait l'Italien histoire de dire "toi tu ne bougeras pas aujourd'hui". Nous avons joué l'insolence mais ça a marché. A deux kilomètres, j'ai attaqué, il n'a pas suivi. J'ai compris à ce moment-là que j'allais gagner le Tour de l'Avenir.

« UNE SEMAINE D'ANTHOLOGIE »

Tout s'est passé comme vous l'aviez imaginé au stage en juillet...
C'est vrai que Nans m'avait dit lors de la montée de la Croix-de-Fer : "je te déposerai à Saint-Sorlin et après tu n'as plus qu'à gérer". On s'était tirés la bourre avec Nans dans les replats du col. Je lui ai dit aujourd'hui de faire comme au stage. Ça l'a boosté. (sourires)

Que retiendras-tu de ta semaine ?
Ça restera une semaine d’anthologie. C'est énorme d'avoir inscrit mon nom au palmarès de cette course. C'est fantastique. J'étais l'un des favoris. J'ai chuté sur la 2e étape, je ne savais du coup pas trop comme ça allait se passer mais ça l'a fait ! C'est génial. Je gagne devant ma famille. Je connais ces routes par cœur. Dès que j'ai vu le parcours, il m'a plu. Beaucoup de journalistes me disaient que le chrono allait me désavantager. J'ai finalement réussi à limiter la casse sur Adrien Costa et les autres favoris. On savait que la montagne allait être difficile les trois derniers jours. Il y a eu finalement des gros écarts. C'est fantastique !

« LES COMPTEURS SERONT REMIS A ZERO »

Et tu vas prendre la tête du Challenge BBB DirectVelo...
Ça aussi c'est génial ! (rires)

Quels sont tes prochains objectifs ?
Je vais décompresser pendant une semaine. Je vais reprendre au Grand Prix de Fougères. Il y aura ensuite le Championnat d'Europe. Je ferai auparavant le Tour du Doubs avec la FDJ.

Tu seras forcément attendu chez les pros l'an prochain...
J'en ai conscience mais les compteurs seront remis à zéro. Ce n'est pas parce que j'ai gagné le Tour de l'Avenir que je vais marcher chez les pros. Je ferai ce qu'on me dira de faire.

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