Kevin Deltombe : « Pas en tournée d'adieu »

Crédit photo Maxime Segers / DirectVelo

Crédit photo Maxime Segers / DirectVelo

La fin des examens, une place de stagiaire chez Lotto-Soudal et puis... une fracture de la clavicule fin juin. L'été de Kevin Deltombe avait bien mal commencé. L'Espoir 4 de Lotto-Soudal U23 a évolué dans l'ombre durant l'été, pour finalement émerger au Memorial Jonckheere, les poings tendus vers le ciel en signe de délivrance. Le Brugeois évolue pourtant dans l'attente (désespérée ?) d'un contact chez les professionnels. Alors stop ou encore ? Kevin Deltombe s'est livré à DirectVelo.

DirectVelo : Une victoire en interclubs, ça apporte un vent de fraicheur ?
Kevin Deltombe : J'en avais besoin. La veille, j'avais longuement parlé avec mon père. Mentalement, je devais me reprendre en mains. Je suis parvenu à éliminer tous les doutes et à les transformer en énergie positive. Certes, le niveau n'était pas très élevé mais une victoire reste une victoire et booste le moral.

Tu parles de doutes, mais as-tu vraiment retrouvé la confiance ?
(Il réfléchit). Pas vraiment non. Le temps presse. On est en septembre, il reste moins de deux mois avant l'hiver et je n'ai toujours pas le moindre contact. Ca commence à peser. Parfois, je me demande pourquoi je continue à m'entrainer pour au final, peut-être, ne rien avoir... 

GAGNER DES CHEVAUX 

On te sent abattu...
Ce n'est pas simple car j'ai eu beaucoup de malchance dans mes années Espoirs avec à chaque fois, de petits accrocs qui ont retardé ma progression. Ici, j'ai dû me battre contre le temps pour effacer mon retard face aux concurrents qui sont actifs depuis le début de l'été. Ca n'a pas été simple. Mais je veux me tourner vers le futur et profiter de ces dernières semaines en Espoirs...

Justement, tu alternes les sorties dans le World Tour comme stagiaire et sur les courses Espoirs...
J'ai découvert de belles courses comme la Brussels Cycling Classic. Certes, j'ai souffert mais avec Michael Goolaerts, j'ai pu tenter de me glisser dans l'échappée. Finalement, ça n'a pas fonctionné mais j'ai énormément appris aux côtés des professionnels. Je sens aussi que mon moteur gagne quelques chevaux.

Tu retrouves ce vendredi le Tour de Moselle, dont tu avais remporté une étape l'an dernier !
C'est vraiment motivant et agréable de pouvoir revenir où l'on a bien performé. Ca donne encore plus envie de se dépasser. D'autant que j'ai encore besoin d'une petite course par étapes pour revenir à 100%. J'espère déjà parvenir à lutter pour une victoire d'étape.

PLUS RIEN A PERDRE

Et ensuite ?
Mon programme n'est pas encore défini. J'ai déjà en tête le Tour de Lombardie et Paris-Tours Espoirs, pour me montrer. Mais ne sera-t-il pas déjà trop tard pour décrocher un contrat pro ?

Tu n'es pas sélectionné pour les Championnats d'Europe, c'est une déception ?
Quand même, oui. Certes, j'ai été perturbé durant mon été. Mais je suis surtout déçu du manque de communication avec le coach fédéral. J'espère désormais obtenir une place pour le Mondial, où je n'hésiterai pas à me mettre au service d'un compatriote.

Et si tu ne passes pas pro ?
Ce sera la fin. Si je ne passe pas cette année, ce ne sera pas l'année suivante non plus. Je deviendrai alors Elite-sans-contrat, et alors tu es catégorisé. Il faut savoir passer à autre chose dans la vie. Mais je ne préfère pas penser à la fin. C'est étrange de se dire qu'on épingle peut-être ses derniers dossards. Je ne veux pas parler d'une tournée d'adieu. Je veux garder confiance, prendre du plaisir, ne plus calculer et tirer le maximum car je n'ai rien à perdre. On verra ce qui en découlera...

Mots-clés

En savoir plus

Portrait de Kevin DELTOMBE