Eddie Dunbar mieux que Sean Kelly

Crédit photo Joeri De Coninck

Crédit photo Joeri De Coninck

Edward Dunbar a écrit ce samedi une page d'histoire du cyclisme irlandais, en devenant le premier coureur de son pays à remporter le Tour des Flandres Espoirs. "C'est la première fois tout court qu'un Irlandais signe un résultat pareil sur une classique flandrienne. Ce n'est que la version Espoirs, mais c'est un grand moment pour le cyclisme irlandais. Notre pays confirme une place grandissante dans le cyclisme mondial. Je ne réalise pas encore", déclare l'Espoir troisième année à DirectVelo. "Quand je pense que Sean Kelly a pris trois fois la deuxième place du Ronde chez les pros, moi je pourrai toujours dire que je l'ai gagné et je pourrai en rire avec lui."

IL A FAILLI NE PAS VENIR

Ce matin à Audenarde, l'Irlandais avait encore en tête la frustration de l'an dernier. "Je fais vingtième alors que je n'avais pas eu de chance. J'ai connu des problèmes mécaniques. Sans cela, j'aurais pu me battre pour la victoire", rappelle le récent deuxième du Triptyque des Monts et Châteaux. Cette expérience décevante avait refroidi sa motivation pour courses pavées et les monts flamands. "J'ai hésité à m'aligner sur ce Tour des Flandres pour être honnête. Je pensais aller sur le Circuit des Ardennes. Avec mes 60 kilos tout mouillé, j'ai quand même plus le gabarit d'un grimpeur et d'un coureur par étapes, non ? Mais après avoir discuté avec le sélectionneur national Kurt Bogaerts, j'ai quand même pris la décision d'être ici. C'était le bon choix."

SENTIR LE BON MOMENT

Ce samedi, le vainqueur d'étape sur l'An Post Ras 2016 tablait sur une décision sur le circuit local. "Je sentais bien que ce serait une course d'usure avec des éliminations par l'arrière. Le but était de rester le plus frais possible avant le circuit d'Audenarde. Je savais que la course se débloquerait à ce moment-là, et que si j'avais les jambes, je tenterais quelque chose. Après, le plus dur c'est de sentir le bon moment pour sortir." L'Irlandais a donc bien lu la course. Il a démarré en compagnie du Français Alexys Brunel dans le Wolvenberg, peu avant le premier passage sur la ligne d'arrivée. "Nous avons directement creusé un bel écart. Le Français était très fort sur les portions plates.  Comme je suis également redoutable sur le plat, nous formions un beau duo. Quand j'ai entendu le speaker sur la ligne dire que nous avions 50 secondes d'avance, j'avais presque la certitude que je lutterai pour la victoire."

ET MAINTENANT LA DOYENNE ?

C'est alors que l'Irlandais a pris rapidement la décision de se débarrasser d'Alexys Brunel dans l'Eikenberg, à 17 bornes du but. "Je remarquais qu'il souffrait davantage que moi dans les ascensions où j'étais plus à l'aise.  Je savais ce que je devais faire à ce moment-là : démarrer et creuser un trou. Si j'y parvenais, j'étais sûr qu'il ne reviendrait pas. C'est ce que j'ai fait. J'ai pu savourer la dernière ligne droite."

Edward Dunbar s'offre à 20 ans un succès retentissant une semaine avant Liège-Bastogne-Liège Espoirs. "Je n'arrive pas à réaliser ce que je viens de réussir ce samedi. Je n'ose pas imaginer un doublé Ronde-Doyenne Espoirs, ce serait exceptionnel. On n'en est pas encore là, je veux savourer ce succès ce soir avec toute l'équipe et mon meilleur ami, Michael O'Loughlin et profiter de ces purs moments de bonheur", conclut-il.

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