Le Tour de l'Avenir reste « un rêve »

"En ce temps-là, nous devions acheter notre combinaison 4 livres à la fédération britannique de cyclisme. Nous emportions nos propres vélos, notre propre matériel, les boyaux compris". Le Tour de l'Avenir 1974 avait quelque chose d'une aventure. Disputé quelques heures avant le passage du Tour de France, il accueillait une équipe de jeunes professionnels français, selon la formule des épreuves « open » (lire ici). 
 
Quarante ans plus tard, Jack Kershaw est revenu sur l'épreuve. C'est la première fois depuis sa paticipation en tant que coureur de l'équipe nationale britannique. Aux petits soins de Tao Geoghegan Hart et des autres jeunes (lire ici), cet ancien du VC Metz Woippy (bientôt imité par un certain Sean Kelly) a travaillé comme « assistant », la semaine passée, entre Saint-Flour et La Toussuire. "Ca fait drôle de retourner ici”, lâche-t-il.
 
Heureux mais pas complètement nostalgique non plus. Kershaw, 64 ans, a emporté avec lui le programme officiel d'il y a quatre décennies - désormais appelé « road book ». Souvenir de l'étape 8, entre Mont-de-Marsan et Bordeaux. Traversée des Landes puis sprint sur le ruban rose du vélodrome. Premier : Jean-Louis Danguillaume. Sixième : Jack Kershaw.
 
"La foule était impressionnante, mais moins qu'à la Course de la Paix'', tempère-t-il, lui qui s'est frotté aux vedettes du « bloc de l'Est » la même année. Ce sprint bordelais, qu'il était censé lancer pour un coéquipier et non pas mener pour son propre compte, reste son meilleur résultat du Tour de l'Avenir. Le classement général final sera remporté par l'Espagnol Enrique Martinez Heredia.
 
Autre émotion : ''J'ai vu Merckx''. Comme ça, le matin d'une étape, dans la salle du petit déjeuner. Impossible rencontre aujourd'hui que le Tour de France et son petit-frère se disputent séparément, à un bon mois d'intervalle.

La course a-t-elle changé ? ''fondamentalement, non. Elle est toujours aussi énorme pour les coureurs. Pour eux, comme pour nous aujourd'hui, c'est l'accomplissement d'un rêve.''

Crédit photo : Pierre Carrey - www.directvelo.com

 

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