Boris Vallée : « On ne se rend pas compte à la TV »

L'année dernière à pareille époque, Boris Vallée annonçait sa signature dans l'équipe Lotto-Belisol. Un an plus tard il fait le point sur sa première saison chez les pros. Les bons moments mais aussi les mauvais, l'ambiance dans l'équipe, l'expérience des courses WorldTour ou encore ses objectifs pour l'an prochain. Il s'est livré à DirectVelo.be.

DirectVelo.be : Quel bilan tires-tu de ta première saison chez les pros ?
Boris Vallée : Je suis vraiment content de ma saison et le staff est aussi content donc ce n’est que du positif. En début d’année, je ne m’attendais pas à courir autant de grosses épreuves. A la base j’avais un programme axé sur des plus petites courses, des petites courses pas trop difficiles où je devais rouler pour André (Greipel) et Tony (Gallopin). Je faisais plus que ce qu’on me demandait et sur les courses, je donnais toujours le maximum. Au fil de la saison, le staff a donc décidé de me mettre sur de belles épreuves World Tour comme le Tour de Catalogne, le Tour de Pologne ou encore le Tour de Pekin. Cela m’a apporté une belle expérience.

« LA PREMIERE ETAPE, J’ETAIS COMPLETEMENT A L’OUEST »

Que retiens-tu justement du Tour de Pékin ?
On était venu avec pas mal d’objectifs. On visait une victoire d’étape mais aussi le classement général avec Hansen. C’était une belle épreuve mais les conditions n’étaient pas toujours optimales. La première étape, j’étais complètement à l’ouest avec le vent, le jet lag et le SMOG. Puis après, plus les étapes passaient et mieux je me sentais. A côté de ça, ce n'était pas évident au niveau de l'alimentation. Avec le risque dû au Clenbutérol, je n’ai pas voulu manger une seule bouchée de viande. Je me suis contenté de manger des barres céréales et ça a suffit. Au final ça a été, on s’habitue à ne manger que ça pendant une semaine.

Et au niveau du public ça donnait quoi ?
C’était assez particulier. En Chine, les supporters n’ont pas l’occasion de voir souvent passer les grands coureurs. Donc à certains endroits, près des villes notamment, il y avait une foule monstre. C’était inondé de monde. Et puis par moment, dans les montagnes, il n’y avait quasi personne car il n’y avait pas une seule maison à l’horizon. Ça dépendait vraiment des zones.

« J’ETAIS UN HOMME DE L’OMBRE »

Ton rôle cette année était essentiellement cantonné à celui d’un équipier...
Oui c’est en ce sens que je me suis préparé. J’avais un entrainement spécifique en tant que deuxième ou troisième sprinteur mais aussi pour apprendre à rouler et contrôler les échappées. J’étais un homme de l’ombre. C’est quelque chose dont on ne se rend pas compte à la TV mais je n’ai jamais rechigné à la tâche. Je me suis consacré à 100% pour l’équipe cette année. L’année prochaine j’aurai un rôle un peu plus important. Je serai dernier lanceur ou premier sprinter, cela dépendra de la course.

Vers quel profil de coureur t'orientes-tu ?
Dans le futur, j’aimerai devenir un bon sprinter et un bon coureur de prologue. C’est sur ce style d’exercice que mon entrainement sera basé. Le prologue c’est un de mes grands regrets. En Junior et en Espoirs, j’étais très bon dans cet exercice mais cette année j’ai eu un peu plus de mal à m’exprimer dans ce domaine. Mais je vais m’entrainer pour tenter de bien performer l’an prochain. C’est important surtout dans les petits tours d’une semaine car cela permet d’être directement bien placé au général.

REPRISE DE LA SAISON AU TOUR DOWN UNDER

Tu connais déjà un peu ton programme pour 2015 ?
Je devrais commencer la saison en Australie au Down Under. Puis normalement, je serai sur pas mal de courses par étapes de cinq ou six jours comme le Tour de Catalogne. Ce sont des tours qui me conviennent assez bien car la concurrence pour les sprints n’est souvent pas énorme. Et puis je passe assez bien les petites bosses donc quand ça arrive dans des groupes d’une soixantaine de coureurs je peux laisser ma puissance s’exprimer. Je devrais aussi faire les classiques dont Paris-Roubaix. Je ne disputerai pas de Grand Tour. Je pense que je serai capable d’être performant sur trois semaines mais l’équipe m’attend surtout sur les courses d’une semaine. J’aimerai gagner une voire plusieurs épreuves UCI si j’en ai l’occasion. Et pourquoi pas un classement de meilleur jeune aussi. Mais surtout, j’aimerai montrer de quoi je suis capable dans les sprints massifs pour devenir un sprinter à part entière.

D'ici-là, tu vas d'abord prendre un peu de repos ?
Oui je vais couper entre 20 et 25 jours au total mais je vais étaler ça sur tout l’hiver. Je ne vais pas tout faire en une fois. Ici je vais faire une semaine sans vélo puis je recommencerai tout doucement la musculation, la natation, le VTT et même un peu de ski de fond. Mais je ne peux pas trop traîner sur ma préparation pour 2015 car le Tour Down Under recommence dès janvier et j’espère y arriver en forme.

Crédit photo : Marc Van Hecke - sportfoto.be
 

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