Il n’y avait qu’un incident pour arrêter les Juniors français

Crédit photo Nicolas Berriegts - DirectVelo

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Les Bleus n’ont pas démérité, mais c’est un imprévu pour Matys Grisel, dans le dernier kilomètre, qui les a privés d’une Marseillaise (lire ici). Heureusement, la catastrophe a été évitée et le clan tricolore s’en tire finalement avec une belle médaille d’argent. Pas assez pour consoler un Ugo Fabriès qui a eu besoin d’un peu de temps seul pour retrouver le sourire. "Le titre était jouable pour Matys, c'est dommage de passer si près. Le titre était le plus important, mais c'est toujours satisfaisant de repartir avec une médaille qui était aussi l'objectif", parvient-il à relativiser, après plusieurs minutes et quelques larmes. Comme le nouveau vice-Champion d’Europe, qui a pu compter sur ses coéquipiers pour vite passer à autre chose. "On s’en fout nous", lui glisse l’un de ses coéquipiers, en référence au titre manqué. Avant que Matys Grisel ne prenne le temps de remercier chacun d’eux avec une accolade.

Et parmi eux, il y avait Léo Bisiaux. Le spécialiste du cyclo-cross a vécu une mauvaise journée au VAM-berg. "Je suis tombé après 10 kilomètres. J'ai mis un peu de temps à repartir et j'avais près de deux minutes de retard sur la ligne. Après, j'ai heureusement repris ma place dans le peloton. Ça s’est bien passé pendant un tour, mais dans une descente, je n'avais plus de freins à l'avant. J'ai roulé dans le fossé et j'étais à deux doigts de tomber. Je me suis alors arrêté au poste pour trouver une solution avec eux. J'avais déjà changé un vélo avant et cette fois, j'en ai reçu un qui n'était pas le mien", raconte-t-il. Il l’avait bien compris, sa course s’arrêtait là. "J'ai continué mais j'étais très loin du peloton, loin aussi de la file des voitures. Boucher un trou comme ça sans abri, c'était impossible. Donc, j'ai été arrêté. Mais je ne suis pas le seul à avoir connu mon lot de malchance. D'autres favoris sont tombés, comme Jorgen Nordhagen et Theodor Storm".

« IL AVAIT LES JAMBES POUR ALLER GAGNER »

En plein dans le secteur pavé, le coureur d’AG2R Citroën U19 Team a pris le temps de discuter avec son sélectionneur, Julien Thollet. "Je me suis arrêté près de lui. Je lui disais que c'était une drôle de manière de terminer chez les Juniors. Ce n’est pas grave de tourner la page comme ça puisque mes coéquipiers ont assuré". Lui-même s’est mué en assistant, puisqu’il a distribué les bidons tout en encourageant ses coéquipiers de l’équipe de France. Parmi eux, Clément Sanchez, qui avait la tâche de suivre des coups. "J'essayais de prendre au max les coups pour que les autres aient le moins d'efforts à faire, sans rouler. J'ai roulé un moment pour reprendre une échappée. Puis je suis allé devant à un moment donné". Avant de coller son leader dans le dernier tour. "À la fin j'étais complètement mort, je n'étais plus hyper bien placé, c'était galère".

Alors Ugo Fabriès a pris le relais, notamment dans l’emballage final. "Dans les derniers kilomètres, j'étais avec Matys, on était tous les deux. On attaque le dernier tour de circuit placé là où on voulait". Jusqu’à ce que Matys Grisel déchausse. "Je vois qu’il a un petit souci, je ne comprends pas trop ce qui se passe. On se fait un peu déborder sur la gauche et on perd vite des places. Nous étions vraiment loin au pied de la dernière bosse. Je n'avais plus les jambes pour le remonter dans la dernière bosse mais Matys fait un effort... Je ne sais pas d'où il le sort", sourit-il. Et la suite, c’est donc cette médaille d’argent qui laisse des regrets. "Heureusement, ça se termine bien, Matys aurait sans doute gagné s'il n'avait pas eu son problème. Il était très bien placé, il avait les jambes pour aller gagner", pense Clément Sanchez. On ne le saura jamais, mais ce dont toute l’équipe de France est sûre, c’est que les Juniors ont réussi leur course.

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