Valentin Ortillon : « J'ai mûri »
Pour sa dernière saison dans la catégorie Espoirs, Valentin Ortillon ne nourrissait pas d’ambitions démesurées au regard d’une carrière qui alterne plus de bas que de haut depuis son titre de Champion de France Cadets sur route en 2012. "C’est une saison réussie car je reviens de loin. Une victoire en toutes catégories et un podium en Coupe de France (au Grand Prix Christian Fenioux, NDLR), je pense que c’est pas mal pour quelqu’un qui a repris il y a deux ans après avoir arrêté deux ans", déclare-t-il à DirectVélo.
« JE L'AI MAL VÉCU »
Une satisfaction globale d’autant plus forte qu’après un bon début de saison, le sociétaire de Team Peltrax est à nouveau passé par une période de doute quand son Directeur sportif décide de ne pas le sélectionner pour les Boucles Nationales du Printemps, support à la deuxième manche de Coupe de France DN2. "Je l’ai mal vécu. Quand tu fais tout ce qu’il faut pour avoir ta place et que tu n’es pas récompensé par l’équipe, c’est difficile à comprendre", explique-t-il. Touché, mais pas coulé, le coureur retrouve la motivation après quelques semaines. "Cela joue sur la confiance, d’autant que je peux avoir tendance à me renfermer quand je ne suis pas d’accord. Mais je suis reparti comme il faut, et ça a été jusqu’aux Championnats de France".
Même s'il a connu un désaccord avec les choix de son Directeur sportif, le natif de Sedan n’a pas pour autant envisagé de quitter son équipe. "Je leur ai montré que j’ai ma place et je pense qu’ils me font plus confiance que l’année dernière". Selon lui, le Team Peltrax devrait faire des courses inscrites au calendrier de la Coupe de France une priorité pour leur première année en DN1. "Je pense que ce sera l’objectif de l'équipe et j’aimerais performer dessus. Je veux au moins y faire un Top 10. Même si je sais que ce sera compliqué, la motivation est là", glisse-t-il.
« PRET DÈS LE DÉBUT DE SAISON »
Pour le reste, le coureur de 22 ans ne se fixe pas de limites. "Je peux être capable de beaucoup de choses, notamment sur des parcours pour les sprinters-puncheurs, avec des bosses pas trop longues. Il faut juste que j’en ai l’envie". Juste. Car si le cycliste a eu l’occasion de prouver ses qualités, il sait qu’il reste pour l’instant marqué au fer rouge de l’inconstance. "Quand on est jeune, qu’on fait des sacrifices pendant les copains sortent… J’ai arrêté deux ans et j’ai fait beaucoup de bêtises", concède celui qui considère avoir fait des mauvais choix en Juniors. "Je n’aurais pas dû rester dans le club du coin pour leur faire plaisir. Et ensuite, j’ai choisi d’aller à l’UV Aube à côté de chez moi, et ça s’est très mal passé. J’avais plusieurs propositions en DN1 : j’aurai dû dire oui pour être mieux encadré. Je n’aurais sûrement pas arrêté le vélo. Mais désormais, j’ai mûri".
Et pour son entrée en Elites, Valentin Ortillon va pour la première fois faire l’impasse sur la saison de cyclo-cross. Une décision prise à la suite à la suite d’un "couac" sur son engagement pour la première manche de Coupe de France à Razès. "Je n’ai pas été engagé et donc pas pu courir. Du coup, j’ai décidé d’arrêter ma saison". Décision radicale pour l’Ardennais qui avait pourtant remporté deux régionales dont une devant Florian Trigo en septembre. "J’en ai profité pour couper trois semaines et reprendre l’entrainement début novembre. Je vais préparer la saison route comme jamais je ne l’avais fait. Je serai prêt dès le début de saison", conclut-il.