Ce lundi matin, dans les rues de Saint-Gaudens (Haute-Garonne), Thibaut Pinot avait le visage fermé. Le leader de la Groupama-FDJ était déjà dans sa course une heure avant le départ de la 3e étape de la Route d'Occitanie (2.1), au moment de faire le point avec la presse. “C’est une journée importante. On ne sait pas trop où l’on se situe et c’est, je pense, le cas de tout le monde. C’est le premier gros effort de la saison alors il y a quand même un peu de stress. On veut valider la préparation en course. Ce que je veux ce soir, c’est voir que je suis dans l’allure face aux autres favoris du Tour”, lâchait-il avant de se tester dans le Port de Balès, le Col de Peyresourde mais aussi et surtout lors des 10,9 kilomètres de la montée finale - inédite - du Col de Beyrède. “Je veux savoir où j’en suis. Même si le résultat n’est pas super bon, j’espère qu’il n’y aura pas une marche trop importante avec les meilleurs. Et si les jambes sont vraiment bonnes, pourquoi ne pas essayer d’attaquer”.

CONTENT ET RASSURÉ

Six heures plus tard, c’est finalement à la 4e place que le Franc-Comtois a coupé la ligne d’arrivée, à 1417 mètres d’altitude (voir classements). “Je ne me suis pas senti trop mal. Il ne me manque pas grand-chose, juste un petit chouïa pour basculer avec les Ineos. C’est dommage mais je suis quand même rassuré. Je suis content”, résumait le coureur de 30 ans auprès de DirectVelo, alors qu'une poignée de supporters entonnait non loin de là une chanson dédiée à l'ancien vainqueur du Tour de Lombardie. Thibaut Pinot est d’autant plus satisfait qu’il s’est battu sur une montée qui ne convenait pas totalement à ses plus grosses qualités. “Ce n’est pas une montée que j’affectionne spécialement, puisque c’est raide et court, après une course peu rythmée. Je suis content de ce résultat même si j’aurais préféré jouer la victoire”, insiste celui qui considère manquer encore un peu “d’intensité et de jours de course”. Il lui reste désormais à “progresser jusqu’au top. L’important n’est pas d’être à 100% ici”.