Guillaume Martin : « Une excellente reprise »

Crédit photo Nicolas MABYLE / DirectVelo

Crédit photo Nicolas MABYLE / DirectVelo

Parmi les plus costauds du jour, Guillaume Martin a tenté sa chance dans les pentes du Mont Ventoux. Longtemps aux avant-postes, il a finalement été rejoint pas le futur vainqueur, Aleksandr Vlasov (voir classement). Le sociétaire de Cofidis n’a pas pu suivre le Russe, mais s’en sort finalement avec la 3e place pour sa course de reprise. Il revient pour DirectVelo sur sa journée au Mont Ventoux Dénivelé Challenges.

DirectVelo : Comment as-tu géré ta journée ?
Guillaume Martin : Toute la journée, on ne s'est pas affolé. Quand on voyait la liste des partants il y avait de très bons coureurs. Je pense que des équipes devaient rouler avant nous. Dans le final, je me sentais bien. Jesus (Herrada) était là aussi, donc on a pris nos responsabilités. Anthony (Perez) a roulé d'abord, puis Fernando (Barcelo) a fait le tempo derrière Pierre Latour. J'ai souhaité faire le saut et me tester dans la partie la plus raide. Je savais qu'après ces passages, avec le vent et une portion plus plate, c'était moins à mon avantage. Je préférais lancer la course dans le raide. Je suis donc parti tout seul et j'ai pris mon rythme.Il n'y a pas de regret, j'ai donné ce que je pouvais. J'ai été dépassé par deux coureurs plus forts dans le final.

As-tu eu le temps d'entrevoir la victoire ? 
C'est sûr que quand je me suis retrouvé seul devant, que les écarts avaient grandi... J'y croyais. Même si j'étais conscient que c'était encore long et que la dernière partie de la montée ne m'était pas forcément favorable. La victoire ne vient pas aujourd'hui (jeudi), mais ça reste une belle performance. C'est encourageant pour la suite de reprendre de cette manière.

Dans un premier temps, tu avais repris Pierre Latour, qui était parti seul... 
Il était à l'avant depuis le début de la montée. J'aurais bien aimé qu'on puisse collaborer un petit moment, mais ses relais n'étaient pas super appuyés. Il devait sentir ses efforts du début de montée. J'ai donc préféré m'isoler et prendre mon rythme. C'est sûr que pour la fin de la montée, ça aurait été mieux de tourner à deux pendant un moment mais avec des si, on peut faire beaucoup de choses. Je pense que j'ai fait une belle course. On peut toujours chipoter. Mais je suis plutôt fier de moi aujourd'hui (jeudi).

Quand tu as vu Aleksandr Vlasov revenir, as-tu senti que ça allait être compliqué de le battre ?
C'était l'un des très grands favoris du jour. On a vu ce qu'il a fait sur la Route d'Occitanie. Il était l'un des seuls à suivre Egan Bernal. Effectivement, il est revenu très vite, et quand je l'ai vu j'ai décidé de décélérer un peu avant pour essayer de me mettre dans sa roue et profiter des parties moins raides. Mais il était vraiment plus fort. Il m'a demandé un relais, mais bon (rires)... Mon jeu n'était pas de lui en donner un. Juste essayer de résister, mais il m'en a manqué un peu. Probablement à cause de l'effort que j'avais produit avant aussi. Il n'y a pas un écart énorme non plus. Lui, il a une course dans les jambes, moi c'était ma première. C'est peut-être ça aussi la différence dans le final. Je ne suis pas loin.

« JE SUIS DANS LA BONNE DIRECTION »

Tu t'es donc rassuré sur les pentes du Ventoux...

Oui, c'est un col mythique, avec un plateau de plusieurs prétendants à la victoire finale sur le Tour de France. Me retrouver sur le podium avec ces coureurs, c'est une excellente reprise.

Après quatre mois sans compétition, on imagine que tu cherchais des réponses... Et tu te retrouves finalement parmi les meilleurs ! 
Je savais que j'étais bien à l'entraînement. Mais la course, c'est autre chose. Je fais du vélo pour les courses. Après toute cette période d'entrainement, je suis content d'avoir retrouvé le peloton mais aussi d'être dans le match.

Que te reste-t-il à travailler avant le grand départ du Tour de France ? 
Je pense que je suis dans la bonne direction. Je sors de trois semaines de stage en altitude. Généralement, c'est quinze jours après que je ressens les effets positifs. Donc je pense que je serai encore mieux au Dauphiné. Puis il faudra entretenir la forme jusqu'au Tour. 

De façon plus générale, es-tu inquiet quant à la suite du calendrier, du fait de cette crise sanitaire ? 
Pendant la course, je n'y pense pas. Mais on est des sportifs et on n'est pas déconnectés du monde. On voit bien ce qui se passe. Mais on voit aussi toutes les mesures prises. Le masque généralisé, les distances, le peu de contact avec le public... C'est bizarre, ce n'est pas habituel sur une course de vélo. Mais on doit passer par là. Si tout le monde joue le jeu, il n'y a pas de raison qu'on arrête la saison à nouveau. 

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