Team Arkéa : « On vit un grand moment »

Crédit photo Nicolas MABYLE / DirectVelo

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C'est assurément une journée qui fera date dans l'histoire du Team Arkéa. La nouvelle formation UCI française a décroché, ce mardi, sa première victoire au niveau UCI par l’intermédiaire de Pauline Allin, lauréate sur les hauteurs de Rochemaure lors de la sixième étape du Tour de l'Ardèche (voir classements). Après l’arrivée, la Charentaise avait du mal à réaliser. Le directeur sportif, Franck Renimel, était lui aussi ravi du numéro de son athlète, et fier de ses troupes. “C’est un joli numéro, on est vraiment ravis : on jouait la victoire d’étape, on gagne, et en même temps on jouait un grosse place au général avec Sandra (Lévénez). Dès ce soir, on peut dire que notre Tour de l’Ardèche est réussi. On ne pouvait pas espérer mieux”, résume-t-il pour DirectVelo.

Pauline Allin a pris la bonne échappée du jour, dès les premiers kilomètres de course. Une échappée qui ne menaçait en rien le maillot rose de leader de l’Américaine Lauren Stephens et qui a ainsi pu prendre du champ. “On s’est vite douté que ça irait loin. Elles sont arrivées avec huit minutes en bas du col. C’est l’écart que j’imaginais suffisant pour aller au bout, ou pour que ce soit au moins jouable. Elles sont arrivées au sommet avec 3’30”. Et à partir de là, on a su que ça allait se jouer entre les filles de devant”. Dans le final, Franck Renimel a été un soutien important pour Pauline Allin, elle qui ne s’imaginait pas forcément pouvoir l’emporter ce jour (lire son interview d’après-course). “J’avais dit à Pauline ne pas s’énerver dans les relais. La Canyon (Christa Riffel) a anticipé mais on savait qu’on la retrouverait dans la montée, et ça n’a pas loupé. On se méfiait de l’Ethiopienne (Eyeru Tesfoam Gebru) car on savait qu’elle grimpe bien, on l’avait vu sur la première étape. Mais on savait aussi qu’elle descendait très mal et finalement, c’était une concurrente en moins dans la dernière ascension. La Rally (Heidi Franz) était dangereuse aussi car on la voyait plutôt pas mal, comme la Movistar (Alicia Gonzalez)”. Mais finalement, c’est bel et bien la sociétaire du Team Arkéa qui s’est imposée au terme d’un sprint à deux avec Heidi Franz.

FRANCK RENIMEL, LE GUIDE

Trois minutes plus tard, Sandra Lévénez - leader de la structure bretonne - coupait une nouvelle fois la ligne d’arrivée avec les toutes meilleures à la suite d’une belle bataille dans la montée finale. Elle conforte ainsi sa cinquième place au général. “La montée était raide, on le savait. Je termine un peu plus près des toutes meilleures. Pas encore devant, mais ça va venir”. Mais la double Championne du Monde de duathlon ne souhaitait pas parler de sa propre personne outre mesure après l’arrivée, préférant saluer la performance de ses coéquipières. “Il y a en a vraiment pour tout le monde dans cette équipe. C’est bien gentil de se mettre à la planche pour moi toute la journée mais c’est bien, aussi, de leur retourner l’ascenseur. Pauline gagne, c’est génial. Toutes les autres filles ont beaucoup travaillé et Pauline conclut un gros travail d’équipe”.

Bien que ce soit Pauline Allin qui lève les bras, tous au sein du Team Arkéa tiennent à parler de victoire collective, comme si ce succès était la récompense d’un travail accompli depuis des mois par l’ensemble du groupe. “On a toutes adhéré au discours de Franck. Il a une grosse expérience avec les garçons et il sait nous partager cet esprit et une certaine façon de courir. Ce n’est pas facile d’avoir des filles qui n’avaient jamais connu cette situation-là, dans une grosse équipe, avec des rôles bien définis. Là, c’est une réussite collective matérialisée par un résultat, c’est génial. On va vraiment savourer !. On vit un grand moment”, explique Sandra Lévénez. Franck Renimel, justement, voit en cette journée l’occasion de passer un nouveau cap, notamment d’un point de vue psychologique. “C’est notre première année mais on a déjà un vrai gros collectif et c’est une chance. Je leur répète sans arrêt qu’elles sont tout aussi fortes que les autres. Elles manquent parfois de confiance et de métier, en quelque sorte. Avec les années passées chez Arkéa-Samsic, ça me permet de leur donner des clefs pour avoir un peu plus de vice”.

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