Ronde de l’Isard : « Rien de rédhibitoire mais... »

Crédit photo Vincent Rollin - DirectVelo

Crédit photo Vincent Rollin - DirectVelo

Scénario plutôt inattendu sur la Ronde de l’Isard. Alors qu’une arrivée au sprint était imaginée par beaucoup, 31 coureurs, sortis en deux temps, ont piégé le peloton dans la première partie de la première étape de l’épreuve internationale U23. L’Isard n’est pas le Tour de France, et il est difficile pour des Espoirs de contrôler un peloton avec des coureurs déchaînés. Alors le peloton n’a pas été en mesure de revenir sur tous les échappés. “C'est un scénario un peu fou, inattendu en tout cas. Ce (jeudi) soir, on va faire les comptes”, commente Léo Peters, le directeur sportif de Chambéry CF, pour DirectVelo.

DES FAVORIS À L’AVANT

Onze coureurs sont sortis vers le quinzième kilomètre. Derrière, ils sont 20 à être sortis en contre. Le peloton a tardé à réagir, personne ne voulant travailler pour les autres équipes. Et l’échappée finalement composée de cinq puis quatre éléments, sous la menace des 26 coureurs de contre, a compté près de 8’ d’avance sur cette étape plutôt courte, de 126 bornes.

Six équipes sont piégées : Lizarte, TaG Cycling RT, GSC Blagnac Vélo Sport 31, SCO Dijon, Océane Top 16 et surtout Bourg-en-Bresse Ain Cyclisme, venue avec des ambitions. “Un quart du peloton est parti sans un de nos coureurs. Forcément, ça nous met dans l'embarras d'entrée de jeu, regrette Vincent Garin. On a essayé de rouler assez vite pour essayer de limiter un peu l'écart qui était déjà énorme au bout de 20 kilomètres”. De son côté, le Chambéry CF compte Eric Voigt à l'avant, mais l’Américain n’est pas la meilleure carte des Savoyards pour les étapes à venir. “On s'est réellement fait piéger, dit Léo Peters. Il y a beaucoup de favoris de la course qui sont partis très tôt dans l'étape. Beaucoup d'équipes avaient placé des pions importants pour le classement général dès cette première étape plate”. Dans le contre, figurent notamment le Belge Sylvain Moniquet (Groupama-FDJ Continental) et l’Italien Marco Frigo (SEG Racing Academy).

PAS L'ECHAPPÉE IMAGINÉE

Ainsi, toutes les stratégies en place ont été chamboulées. “Le plan était de pourquoi pas essayer de prendre l'échappée. On n’imaginait pas forcément une échappée si importante, on le reconnaît, confie Vincent Garin. On avait des coureurs pour prendre les échappées, d'autres un peu plus en réserve pour l'arrivée en cas de sprint”.

De son côté, le Chambéry CF avait marqué certaines formations. “On est beaucoup de N1 à être piégées, mais ce n'est pas une excuse car on avait pisté quatre équipes, rapporte Léo Peters. S'ils étaient remuants, on devait être avec eux dans les échappées et à l'inverse se désintéresser de l'échappée s'ils n'y allaient pas. En l'occurence, toutes les équipes y sont sauf nous”.

Le CC Étupes a pu compter sur Maxime Richard, “un super coursier, qui va toujours de l'avant et qui se loupe rarement”. Mais avec un seul garçon sur 31, le scénario était loin d'être idéal pour les Erbatons. “Je ne peux pas en vouloir à Clément Braz Afonso et Yaël Joalland qui sont les deux coureurs protégés pour la montagne car c'était aussi un peu les consignes”, reconnaît Boris Zimine.

1’56’’ DE RETARD SUR SYLVAIN MONIQUET

Bourg-en-Bresse Ain Cyclisme, qui pourra notamment s’appuyer sur Thomas Champion dans la montagne, a pris ses responsabilités. Et a pu compter sur des formations qui n’avaient pas forcément les bonnes cartes à l'avant. “On a essayé de limiter les dégâts, heureusement ils ont roulé et ont ramené à un écart plus raisonnable”, observe Vincent Garin. Le Vendée U a notamment beaucoup travaillé.

Au final, le peloton est arrivé à 2’23’’ du vainqueur, Wessel Krul, et à 1’56’’ du contre (voir classements). “On a déjà beaucoup de retard au classement général, mais on ne sait jamais trop ce qui peut se passer avec les étapes difficiles qui arrivent, dit le directeur sportif des Bressans. Ça peut remélanger les cartes et on a de très bons coureurs dans l'équipe qui peuvent jouer les étapes".

Pour la suite de la course, il n'y a "rien de rédhibitoire" selon Boris Zimine. “Mais reprendre déjà deux minutes à Moniquet, ça va être compliqué quand même. On va déjà essayer de se rebaser sur une victoire d'étape. Naturellement, s'il y a une victoire d'étape, le général devrait être bon”.

Léo Peters attend de voir la réaction de ses coureurs ces trois prochains jours. “En tout cas, on a mal joué sur ce coup. On sait que deux minutes seront dures à boucher dans la montagne sur un Marco Frigo ou un Ben Healy. Il faudra être opportuniste et prendre ce qu'il y a à prendre, mais peut-être pas le général". Avec des coureurs désireux de refaire leur retard, le spectacle s’annonce haletant sur les prochaines étapes.

Mots-clés

En savoir plus