Cyclo-cross : Les tests coûtent cher aux Elites sans Contrat

Crédit photo James Odvart - DirectVelo

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La semaine dernière a été riche en rebondissements pour les spécialistes des labourés. Belgian Cycling a annoncé mardi l'obligation de présenter un test PCR négatif, aussi bien pour les coureurs que leur entourage limité à trois personnes (deux mécanos et un accompagnateur) (lire ici). En outre, les conditions de participation ont été modifiées et ce en faveur des coureurs ayant des points UCI ou un contrat professionnel dans une équipe UCI (et ensuite le classement national des Elites sans  contrat), avec une limite de 75 participants. Le lendemain, l'UCI a annoncé que les coureurs conserveront leurs points marqués en 2019-2020 dans une épreuve annulée en 2020-2021 (lire ici). De quoi rassurer plusieurs coureurs en Elites sans Contrat qui avaient déjà quasiment fait une croix sur leur saison. "D'abord, je pensais que mon année 2020 était finie. Et me voilà de retour au classement UCI. Je suis ainsi de nouveau autorisé à prendre le départ des prochains cross", se réjouit Robin Alderweireld (24 ans), 493e au classement UCI, auprès de DirectVelo.

48 EUROS PAR PERSONNE

L'obligation des tests va débuter samedi avec l'Urban Cross de Courtrai. La formation Telenet Fidea Lions a dégagé un budget de 15.000 euros pour réaliser des tests rapides aux abords du lieu du cross, le jour de la course. L'équipe Pauwels Sauzen-Bingoal va procéder autrement. Au lieu de faire tester les coureurs le jour de la course, elle impose des jours fixes durant lesquels les coureurs sont obligés de passer chez leur médecin. Si dans les grosses équipes, les frais seront pris en charge, beaucoup de coureurs Elites sans Contrat devront payer eux-même ces tests. "Nous allons toujours à quatre au cross. Si je suis bien renseigné, un test coûte 48 euros par personne. Je ne peux pas toujours demander à mon employeur de me libérer pour passer le test. Les autres personnes de mon entourage ont aussi un travail. Ils ont le même problème. Nous sommes en train de regarder comment régler tout ça. Mais, en principe, je vais pouvoir continuer ma saison", ajoute le coureur de Cyclocross Team-MJ Wood.

De son côté, Ingmar Uytdewillingen, le sociétaire de Tarteletto-Isorex, 539e au classement UCI, ne sait pas encore comment ça va se passer. "Un test rapide est moins cher mais il doit être réalisé par un médecin. Les papiers doivent être remplis à temps. Nous sommes en train de voir comment résoudre le problème, mais ce sera de toute façon pour rouler un cross toutes les 2-3 semaines, dans l'optique d'un Championnat de Belgique Elites sans Contrat qui lui aussi est incertain." Le coureur de 29 ans regrette surtout ce qu'il juge comme un manque de cohérence des décisions. "Pas de contrôle de température, des membres du jury sans masque, personne ne porte des gants. Et après, on en arrive à de telles règles".

Ces tests seront également obligatoires pour la presse. "Je suis photographe indépendant. Je dois me battre pour avoir du travail actuellement. Si en plus, je dois payer pour faire un test, cela ne vaut pas la peine. Je préfère en rester-là pour cette saison de cyclo-cross", assure un photographe en marge de la manche de Superprestige à Merksplas.

VITE LE RETOUR DES CROSS B

Depuis le début de la saison, les cross de catégorie B ont été annulés. Ingmar Uytdewillingen espère que la situation va s'améliorer après le mois de janvier. "Rouler avec les pros est chouette mais ce n'est pas toujours une partie de plaisir. Quand tu démarres de la septième ligne, tu te retrouves bloqué au départ. Et ce n'est pas évident de pouvoir remonter."

Et sur la ligne de départ, tous les coureurs ne sont au même régime. Il est difficile de compter sur les primes de départ délivrées par les organisateurs. "Il n'y en a plus actuellement ou très peu. J'avais actuellement trois primes de départ pour les cross à Lokeren, Kruibeke et Merksplas, mais je n'ai rien d'autre en attente'', déplore Ingmar Uytdewillingen.

Cette saison calamiteuse repousse les plans de Robin Alderweireld. En effet, il avait l'ambition de monter une équipe avec ses propres sponsors. "J'avais acheté un mobilhome pour avoir plus de confort quand je fais un déplacement à l'étranger. Il va rester au chaud pendant un petit moment."

 

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Portrait de Robin ALDERWEIRELD
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