David Menut : « Ça fait beaucoup de bien »

Crédit photo Francis Spruyt - DirectVelo

Crédit photo Francis Spruyt - DirectVelo

David Menut a égalé sa meilleure performance sur un rendez-vous international. Le sociétaire du Cross Team Legendre s’est classé 12e ce dimanche à Tabor (voir classement), comme près de six ans après Hoogerheide (Pays-Bas) lors de sa première année en Élites et l’an passé au Championnat d’Europe à Silvelle (Italie). Le coureur de 28 ans revient pour DirectVelo sur sa belle performance lors de la première manche de la Coupe du Monde en République tchèque.

DirectVelo : Quelle saveur a cette 12e place à Tabor ?
David Menut : Psychologiquement, ça fait beaucoup de bien. C’est un petit soulagement. J’avais à cœur depuis le début de l’année de montrer que j’étais toujours en cannes et présent. Cette année, j’ai obtenu des placettes sur des C1 et C2, en Suède et en Tchéquie, et un résultat correct au Championnat d’Europe. Mais j’avoue que j’en attendais un peu plus depuis le début de la saison que ce soit pour moi ou pour l’équipe qui m’a fait confiance. Je clos cette première partie de saison en terminant sur une bonne note, c’est toujours mieux pour la suite. Ça va bien me motiver et bien lancer la seconde partie.

« AVEC UN PEU D’AIDE, IL AURAIT ÉTÉ POSSIBLE DE REMONTER SUR LE TOP 10 »

Tu es parti en troisième ligne…
J’ai réussi à me placer tout à gauche. C’était vraiment la bonne option. Raymond Chainel (directeur sportif du Cross Team Legendre, NDLR) nous avait fait passer l’info, il n’était pas sur le site. Il a vu que ça passait pas mal à gauche. Honnêtement, il a eu raison. Je n’ai pas fait un excellent départ mais je n’ai pas été gêné. Je n’ai pas eu besoin de mettre un coup de frein, ça s’est plutôt bien ouvert. C’était la bonne tactique. Raymond est très bon pour analyser ça, j’ai donc écouté ses conseils.

Comment s’est passée la suite ?
Sur la moitié du premier tour, j’étais aux alentours de la 20-23e place. J’ai réussi à remonter à la fin du premier tour et à accrocher le Top 20. Je me sentais bien. J’avais de la force sur les parties montantes du circuit. J’arrivais à rester en danseuse et à être efficace. J’ai repris groupe par groupe, coureur par coureur. Ma tactique était de rester à mon train et d’essayer de remonter le plus possible. Dès que je reprenais un groupe, j’essayais de souffler un bon petit coup. Je restais un petit demi-tour dans la roue des coureurs du groupe que j’arrivais à reprendre. Il fallait faire redescendre le cœur sur ce circuit hyper exigeant. Je refaisais ensuite un effort et j’essayais de remonter encore, de façon à aller chercher cette 12e place.

Le Top 10 était-il jouable ?
Oui, si je n’avais pas eu un “super“ partenaire dans ma roue, avec Vincent Baestaens... Il est resté quatre tours dans ma roue… Deux fois par tour, je lui demandais de collaborer. Il n’a pas voulu le faire, il s’est juste contenté de me disputer le sprint à l'arrivée. Je l’avais mauvaise sur le coup. Avec un peu d’aide, il aurait été possible de remonter sur le Top 10.

« PAS MAL DE MONDE CRITIQUE SUR LES RÉSEAUX SOCIAUX […] ILS SONT BIEN CONTENTS DE NOUS FÉLICITER QUAND ON FAIT UNE PETITE PLACE COMME HIER »

Tu as enchaîné les épreuves en Belgique. Est-ce que ça t’a aidé à réaliser cette belle performance ?
Clairement, c’est même sûr et certain. Il n’y a pas de secret, les bonnes jambes du week-end, ça vient aussi de là et également de l’entraînement. Le fait d’avoir fait des courses relevées avec un niveau d’engagement comme c’est le cas en Belgique, ça ne peut qu’aider. Ce n’est pas en restant sur des cross régionaux et en dominant son sujet qu’on progresse. C’est certain que ça fait du bien, même si mentalement c'est un peu dur chaque début de semaine en se voyant parfois à des places anecdotiques quand on regarde les classements.

Étais-tu confiant malgré tout ?
J’étais convaincu que physiquement, j’étais plutôt dans le coup. Ce qui est intéressant, c’est de regarder les temps au tour. Je n’ai pas eu de bol sur la quasi-totalité de mes départs en Belgique. Les circuits ne sont pas larges du tout. Tout se fait beaucoup sur le départ. Si on ne prend pas les bons wagons, c’est très compliqué d’aller faire une place. Pour remonter, il faut rouler deux fois plus vite que nos collègues qui sont devant. C’est chose impossible. J’ai réussi à rester concentré et motivé pour Tabor. Je savais que le circuit pouvait plus me convenir, avec moins de coureurs au départ. Je savais que je pouvais essayer de remonter et choper des bons wagons. L’objectif était de travailler à fond même si c’est dur à accepter de prendre des tôles. Il faut passer par là. Pas mal de monde critique sur les réseaux sociaux les Français qui vont se prendre des tôles en Belgique. Ils sont bien contents de nous féliciter quand on fait une petite place comme hier (dimanche). C’est rigolo.

« ACCROCHER UN TOP 15 AU GÉNÉRAL SERAIT GÉNIAL »

Quelle est la suite de ton programme ?
Je vais couper cette semaine. Je quitte la bulle de l’équipe, en Alsace, pour retourner chez moi. Je vais essayer de me reposer au mieux et de repartir sur un petit bloc de fond. On n’a pas le choix, tous les week-ends de fin décembre et de janvier, on n’aura pas le droit de se louper. Toutes les échéances seront importantes. Il va falloir faire des choix car on ne va pas pouvoir courir partout non plus. C’est le bloc de l’année où il faudra être présent, d’où le fait que je souhaite me reposer à présent.

Le classement général de la Coupe du Monde devient-il un objectif avec ta place ?
Complètement, c’est sûr. Avant Tabor, on en avait parlé avec l’équipe. On était dans l’optique de se focaliser sur la Coupe du Monde. Accrocher un Top 15 au général serait génial. Après, il faut rester les pieds sur terre, le niveau est incroyable. Mathieu Van der Poel n’est pas encore là et Tom Pidcock était en reprise à Tabor.

La prochaine manche de la Coupe du Monde à Namur ne t’a jamais trop réussi...
C’est vrai, je n’ai jamais réussi à performer là-bas, je ne suis pas très bon en course à pied. Il y a 90 % de chance que ce soit boueux comme tous les ans. Ce n’est pas un circuit qui m’avantage contrairement à Tabor. Mais ce n’est pas pour autant que je n’aime pas y aller. Il est typé VTT, il y a de l’engagement, il est très dur. C’est hyper sympa et ludique. En plus, il est magnifique dans la Citadelle, le décor est génial. Avec l’équipe, on va travailler en fonction pour obtenir le meilleur résultat possible.

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