Cian Uijtdebroeks : « J'ai hésité entre DSM et Bora »

Crédit photo Freddy Guérin - DirectVelo

Crédit photo Freddy Guérin - DirectVelo

Début octobre, Cian Uijtdebroeks avait déjà annoncé la couleur : il était fort probable que le Belge s'engage avec une grande équipe pour 2022 dès... la fin de cette année 2020 (lire ici). C'est donc désormais chose faite puisque l'équipe allemande Bora-Hansgrohe a annoncé, ce mercredi, avoir engagé l'actuel coureur d'Acrog-Tormans-Balen BC. Avant de rejoindre la WorldTour allemande dans treize mois, le lauréat de Kuurne-Bruxelles-Kuurne U19 disputera sa seconde saison dans les rangs Juniors au sein du Team Auto Eder-Bayern, qui n'est autre que l'équipe Juniors de Bora-Hansgrohe. Le Flamand de 17 ans explique son choix à DirectVelo.

DirectVelo : Si la saison 2021 se déroule normalement, tu auras donc disputé une année et demie dans la catégorie Juniors puisqu'il y a eu cette pause forcée en 2020 à cause du coronavirus. Est-ce suffisant pour ensuite rejoindre une formation WorldTour ?
Cian Uijtdebroeks : Je ne pense pas que ce soit un problème. L'équipe Bora va me concocter un programme adapté en fonction de mon évolution. Ils ne roulent pas qu'au niveau WorldTour. Il y a aussi des 1.1 et des ProSeries. Je ne me fais pas de soucis de ce côté-là. Avant les offres des équipes pros, je pensais toujours de la façon suivante : d'abord Junior, ensuite Espoir et pour finir, devenir pro. Mais toutes ces équipes sont arrivées et tout s'est accéléré. Quand tu peux signer chez les pros, c'est difficile de dire non.

Parmi les équipes qui t'ont contacté, ton coeur balançait-il ?
J'ai parlé avec une dizaine d'équipes : Jumbo-Visma, DSM (le nouveau nom de la Team Sunweb pour 2021, NDLR), Deceuninck-Quick Step, Israël-Start-Up Nation, Intermarché-Wanty Gobert, Groupama-FDJ, Arkéa-Samsic et Bora-Hansgrohe. De base, il fallait une équipe qui accorde beaucoup d'importance au développement des grimpeurs. De plus, j'étais plus sensible à une aventure à l'étranger. J'ai hésité entre DSM et Bora-Hansgrohe. Ils ont également une solide réputation dans l'accompagnement des jeunes. Au final, j'ai opté pour Bora-Hansgrohe.

Qu'est-ce qui t'a convaincu de signer là-bas ?
Je suis entré en contact avec un ancien de la maison, à savoir Christoph Pfingsten, via mon coach Mark Lamberts, qui est entraineur chez Jumbo-Visma. Ensuite, j'ai pu parler avec les dirigeants. J'ai ainsi rencontré Dan Loran, le coach de la performance avec lequel j'ai tout de suite eu un bon feeling. Nous avions le même avis sur ma progression. Cela m'a permis de prendre ma décision. Mes parents ont aussi joué un rôle important dans cette décision. Dans la mesure où j'ai décidé de ne pas recourir aux services d'un agent, ils se sont chargés, avec moi, des rendez-vous avec les différentes équipes. Ce sont les personnes les plus importantes à consulter pour prendre cette décision.

« TRACER MA PROPRE ROUTE »

En juin dernier, ton président Jef Robert disait que tu étais une version améliorée de Remco Evenepoel (lire ici). Depuis lors, tu es sans cesse comparé à lui. Comment gères-tu cette situation ?
Très bien. Je m'en fiche un peu, en fait, mais fuir cette pression ne me fera pas de mal. C'est un joli compliment. Mais pour le même prix, je ne deviendrai pas le même type de coureur que lui. J'essaie de tracer ma propre route.

Es-tu certain de devenir un véritable grimpeur ?
Je pense que c'est effectivement la qualité qui me définit le mieux. Mais j'ai grandi de deux centimètres l'an dernier. Je n'ai pas fini ma croissance. Imaginons que je continue de grandir et que derrière, je gagne en musculation. Peut-être qu'à ce moment-là, je m'orienterai vers les Classiques, même si, pour être honnête, j'en doute. En tout cas, ce qui est sûr, c'est que je ne serai jamais un sprinteur.

À quoi va ressembler ta saison 2021 ?
L'objectif principal sera d'en profiter un maximum et de gagner avant d'entamer les choses sérieuses. Je vais donner la priorité aux courses avec l'équipe nationale. Pour moi, les grands objectifs seront la Course de la Paix et le Tour du Pays de Vaud, où je viserai le classement général. Ce sont des courses avec de la grimpette et un chrono. Donc, c'est très bien pour moi. Je n'en oublie pas pour autant les rendez-vous avec mon équipe. Je vais démarrer en principe à Kuurne-Bruxelles-Kuurne. Je ferai le Tour des Flandres mais je ne sais pas si je serai aussi sur Gand-Wevelgem. Je ne connais pas bien le parcours, mais si ce n'est pas assez difficile, il est possible que je passe mon tour. Il y a des grandes chances que je sois également à l'Ain Bugey Valromey Tour. En fin de saison, j'aimerais être au Championnat du Monde, pas loin de chez moi, à Louvain.

« IL N'Y A AUCUNE PRESSION »

Ce passage dans une équipe étrangère signifie-t-il que tu vas déménager ?
Non, je reste en Belgique. Cela vaut également pour les prochaines années. Il y aura des moments d'absence pour les stages et les épreuves. Je pense que je ne suis pas prêt à quitter la maison, mes parents non plus d'ailleurs.

Quand rencontreras-tu tes futurs coéquipiers ?
Fin décembre, je partirai en stage hivernal à la montagne avec mes futurs coéquipiers d'Auto Eder, si la situation le permet. Chez Bora-Hansgrohe, ils pensent que ça peut avoir un impact positif. Je suis curieux. En janvier, il y aura un camp d'entrainement classique avec les pros. Nous aurons le même matériel et le même encadrement qu'eux. Par chance, j'ai déjà fait du ski. Donc, ça va, je ne pars pas de zéro.

Quel sera le plan à partir de 2022 ?
Tout dépendra de ma progression. Il n'y a aucune pression. Si je connais un développement spectaculaire, je peux directement envisager de disputer des épreuves WorldTour en 2022, voire un Grand Tour, qui sait... Si mon évolution est plus lente, je serai aligné sur les plus petites courses. Il faut voir comment mon corps va réagir à ce changement. 

Mots-clés

En savoir plus

Portrait de Cian UIJTDEBROEKS