Benoît Cosnefroy : « Ça fait du bien d’exister »

Crédit photo Arnaud GUILLAUME / DirectVelo

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Dans un autre contexte, Benoît Cosnefroy aurait sans doute beaucoup de mal à se contenter d’une place en fin de Top 10. Mais cette fois-ci, après des mois de galère et d'incertitudes quant à sa condition physique et son problème de genou, le Normand ne peut être que satisfait de sa performance sur la Flèche brabançonne (voir classement), ce mercredi, lui qui a été actif jusqu’au dernier kilomètre de l’épreuve dont il avait pris la 3e place l’an passé. DirectVelo était présent en zone mixte pour recueillir la réaction du puncheur d’AG2R Citroën après l’arrivée.

DirectVelo : Te revoilà aux avant-postes !
Benoît Cosnefroy : Franchement, ça fait du bien. Je suis content de cette course. Bien sûr, j’espère toujours mieux, mais bon… Je vais être honnête, il y en avait trois bien plus forts que moi aujourd’hui (mercredi). Et après, j’ai fait la course que je devais faire. Je me suis fait plaisir. Il n’y avait pas de problème au niveau du genou, même si j’ai encore quelques douleurs au dos. Je sens que c’est loin d’être parfait, mais ça fait du bien.

Au-delà du résultat brut, tu es parvenu à faire la course en sortant à la pédale dans l’une des principales difficultés du parcours…
Ce n’était pas du tout prévu. Mais ça frottait beaucoup, je me suis retrouvé bien placé au pied d’un mont et j’ai vu Dylan Teuns attaquer. Je me suis dit que je n’allais peut-être pas être placé comme ça à tous les tours alors j’y suis allé. De toute façon, il y avait encore Greg (Van Avermaet) derrière. J’avais plus confiance en lui qu’en moi-même. J’ai tenté.

Dans le dernier kilomètre, tu as failli rentrer comme une balle sur le trio de tête en mettant ta dernière grosse cartouche !
Face à ces trois gros clients (Tom Pidock, Matteo Trentin et Wout van Aert, NDLR), je ne sais pas si je peux dire que j’y ai cru mais j’ai joué mon va-tout, on va dire… Je suis peut-être revenu comme une balle mais eux, à ce moment-là, se regardaient. Quand ils ont lancé leur sprint, c’était une toute autre histoire. Devant, il y avait les trois plus forts de la course, ça se voyait. Pour espérer les battre, il fallait être dans une superbe condition, ce qui n’était pas mon cas aujourd’hui (mercredi).

« APRÈS LA PÉRIODE QUE JE VIENS DE VIVRE... »


On t’a vu renoncer à prendre le départ de la 5e étape du Tour du Pays basque à cause d’une nouvelle alerte au niveau de ta blessure au genou. Où en es-tu physiquement ?
Je galère depuis quelques mois. Ce n’est jamais facile quand ça va physiquement mais qu’on a des problèmes de santé. Quand je n’ai pas pris le départ, ce n’était pas pour me préserver mais parce que j’avais mal. J’avais pas mal d’interrogations après cet abandon au Tour du Pays basque. Tout n’est pas encore nickel. Pour l’instant, c’est positif mais c’est loin d’être parfait d’un point de vue physique. Ça fait du bien d’exister. Mais il y a encore quelques petites choses à régler. Après les Ardennaises, je vais sûrement devoir faire quelques réglages pour, ensuite, ne plus être embêté du tout d’un point de vue physique. Ce qui est sûr, c’est que ce résultat me met en confiance mais au-delà de la confiance, c’est le fait de prendre du plaisir… Je n’avais pas pris de plaisir comme ça depuis longtemps. C’est hyper positif.

Place aux Ardennaises désormais !
J’espère faire de belles choses. J’ai beaucoup d’envie sur ces courses. C’est quasiment que pour ça, pour ce genre de Classiques, que je m’entraîne. Je prends du plaisir sur ces courses. J’espère faire de gros résultats mais après la période que je viens de vivre, si je peux jouer les premiers rôles comme je l’ai fait aujourd’hui, ce sera déjà très bien. Le but est bien sûr d’aller chercher des résultats mais vu la période que je viens de passer, c’est assez compliqué. Si ça peut continuer comme ça, ce sera parfait.

Auras-tu, malgré tes pépins physiques, un rôle de leader N°1 dans l’équipe ou peut-on par exemple voir un Bob Jungels en rôle de co-leader à Liège-Bastogne-Liège ?
Sur une course aussi longue que Liège, un leadership peut se partager. Ça va se faire naturellement. Il y a une très bonne cohésion dans l’équipe. Pour le reste, il faudra poser la question à mes directeurs sportifs.

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