Gianni Marchand : « Etre derrière Remco, c'est rouler derrière un scooter »

Crédit photo Didier Fourez

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Première étape du Tour de Belgique (2.Pro) ce mercredi entre Beveren et Maarkedal et c'est presque prévisible : Gianni Marchand prend place dans l'échappée matinale. Si le coureur de Tarteletto-Isorex espère à chaque fois aller au bout, il était quand même loin de s'imaginer qu'il allait disputer la victoire à Maarkedal avec des coureurs comme Remco Evenepoel ou Robbe Ghys, vainqueur du jour (voir classement). "Tout s'est bien passé. J'ai déjà été tellement de fois dans une échappée où ce n'était pas passé de justesse... Mais je savais qu'un jour, ça pourrait le faire. Je n'ai pas gagné, mais dans ma tête, c'est quand même pas loin d'un succès", se réjouit-il auprès de DirectVelo.

Les huit échappés, dont Jan-Willem Van Schip (BEAT Cycling Club) et son coéquipier Julian Van den Brande, n'ont jamais eu plus de trois minutes d'avance. À 50 kilomètres de l'arrivée, les coureurs sont entrés dans les trois tours de circuit local, avec les montées de l'Ellestraat et du Berg Ten Houte. L'occasion d'un premier écrémage dans le groupe de tête. "J'ai eu un petit moment difficile car les gars avaient commencé à monter le Berg Ten Houte de manière explosive, car il y avait un sprint intermédiaire à ce moment-là. Ce qui ne me convient pas mais je suis revenu relativement facilement". Dans le deuxième tour, quand il a vu le retour de Remco Evenepoel et de Victor Campenaerts, la confiance de Gianni Marchand a augmenté. "Je les voyais se rapprocher. J'ai directement pris la décision de garder des forces en les attendant. Deux locomotives de cette envergure pour vous emmener, c'est génial. Tout ce qu'il me restait à faire, c'était de garder le contact. Au final, rester dans la roue d'Evenepoel, c'est comme un entraînement derrière le scooter". Pour entamer le dernier tour, ils n'étaient plus que deux de l'échappée matinale, à savoir Gianni Marchand et Robbe Ghys, à tenir compagnie au duo Evenepoel-Campenaerts. Surprise à six bornes du but, Victor Campenaerts est victime de crampes. "Il a sans doute subi les premières chaleurs. Le rythme d'Evenepoel dans les bosses était élevé. J'étais à 400-450 watts. Donc, ça peut se comprendre".

OBJECTIF TOP 10

À quatre kilomètres de l'arrivée, la course a failli tourner en faveur de Remco Evenepoel. Dans un virage, Robbe Ghys part légèrement à la faute, laissant un trou de dix mètres au coureur de la Deceuninck-Quick Step. "J'ai eu peur de perdre la course à ce moment-là. Mais j'avais encore un peu de force pour boucher ce trou. Ensuite, le problème, c'était la dernière ascension du Berg Ten Houte, 500 mètres plus loin, j'étais vraiment à la limite car j'avais laissé une sérieuse cartouche en rattrapant Remco". Et c'est donc à trois qu'ils se sont présentés dans cette arrivée en faux plat montant. Le vainqueur de la Flèche du Sud 2018 a lancé en premier avant de se faire déborder par ses deux adversaires. "Là, clairement, j'ai eu un excès d'enthousiasme, mais j'étais déjà tellement content d'être là et d'avoir une belle avance sur les concurrents. Après, même en gérant mon effort correctement, je n'aurais pas gagné. Je n'ai pas cette explosivité. Le sprint n'a jamais été mon point fort. Au mieux, j'aurais fait deuxième mais Robbe Ghys est un vrai finisseur que je ne suis pas".

Le 11e du Tour du Rwanda (2.1) n'a pas beaucoup de temps pour savourer car ce jeudi, place à un moment-clé de ce Tour de Belgique, avec le contre-la-montre de 11 kilomètres à Knokke-Heist. Un exercice dans lequel il s'estime être dans la moyenne. "Je ne suis pas le meilleur, mais je ne suis pas le pire. Je vais donner le maximum. Je me fixe surtout sur les gars qui sont à 35 secondes de moi au général. Certains peuvent me dépasser, mais je pense que je suis capable de bien limiter la casse, surtout sur 11 bornes". L'objectif est clair, finir parmi les dix premiers du général. "Remco Evenepoel a déjà construit les bases d'un éventuel succès. Il va creuser encore plus demain (jeudi). Il y aura l'étape-reine à Hamoir où il faudra également suivre et se battre. Je passe très bien les bosses. Maintenant, je dois veiller à bien boire et m'alimenter durant le reste de la semaine. Si je ne connais pas de mauvais jour ou de coup de chaleur, un Top 10 doit être envisageable".

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