Ce mercredi, Tony Martin a terminé sa carrière avec une médaille d'or au relais mixte. L'Allemagne a battu l'Italie et les Pays-Bas (voir classement). "Je ne pouvais pas imaginer de meilleurs adieux à la compétition", avoue-t-il à DirectVelo. Le coureur de 36 ans sait très bien à qui il doit son succès. "C'est surtout grâce aux filles que nous sommes Champions du Monde. Nous devions limiter la casse. Ensuite, elles ont fait la différence". Toute l'équipe d'Allemagne voulait rendre un dernier hommage à Tony Martin. "Quand nous avons appris la nouvelle de sa retraite, nous avons convenu que nous donnerions vraiment tout pour le pays mais aussi pour lui. Il a réalisé une telle carrière. Elle devait se terminer par une breloque en or", concède Lisa Brennauer.

Prendre sa retraite sur ce 100e anniversaire du Mondial avait tout son sens pour l'homme aux 67 succès UCI. "J'ai toujours adoré l'ambiance des Championnats du Monde. C'est là que j'ai connu les plus grands moments de ma carrière. En plus, cette année en Belgique, l'ambiance est folle. C'était l'endroit parfait pour dire au revoir." L'occasion de jeter un coup d'oeil dans le rétroviseur. Tony Martin a remporté 37 contre-la-montre individuels, dont 4 titres de Champion du Monde (2011, 2012, 2013, 2016) et 10 sacres nationaux. "Mon premier titre mondial en 2011 à Copenhague restera le plus grand moment de ma carrière. Je n'ai pas encore pris le temps d'accrocher tous mes maillots au mur, mais j'ai en tête chaque victoire. Je me souviendrai des duels avec Fabian Cancellara. Il m'a permis de ne pas me reposer sur mes lauriers. Bradley Wiggins a également été un grand adversaire."

SÉCURITÉ : « RIEN N'A CHANGÉ EN DIX ANS »

Quand on voit la passion qui l'animait lors de ce relais mixte, on peut se demander s'il est vraiment prêt pour cette retraite. La raison de son départ se situe autre part. L'Allemand a perdu le goût pour les courses en ligne dans lesquelles il ne sent plus en sécurité. "Cette saison, j'ai terminé à deux reprises dans l'ambulance. J'étais plein de sang. J'ai 36 ans. Est-ce que ça en vaut la peine ? Je ne me sens plus à l'aise dans le peloton. Les courses se résumaient à comment éviter les chutes. Je ne voulais pas prendre le risque qu'il m'arrive quelque chose de grave. La manière dont les coureurs roulent, prennent des risques, est insensée." Le désormais ancien sociétaire de Jumbo Visma espère que la sécurité va s'améliorer. "Pour moi, clairement, rien n'a changé en dix ans. Il faut absolument que les fédérations aient un oeil attentif sur ce point. Les prochaines générations pourraient en pâtir. J'espère qu'il y aura du changement dans les mentalités du peloton".

Tony Martin en retraite, à partir de maintenant, Max Walscheid devient la référence du chrono en Allemagne. Le coureur de Qhubeka-NextHash en a bien conscience. "Je vais encore plus me concentrer sur cette discipline. Je regrette de ne pas l'avoir fait plus tôt. Tony Martin a toujours été un modèle pour moi. Il m'a battu tellement souvent mais c'est un grand homme. Il m'a toujours donné des conseils. J'espère que je pourrai maintenant marcher sur ses traces. L'an prochain, je vais déjà essayer de reprendre le flambeau à l'échelle nationale. Ensuite, on verra car j'ai toujours envie de progresser comme sprinteur."