Jean-Louis Le Ny : « C’est magique ! »

Crédit photo Michaël Gilson - DirectVelo

Crédit photo Michaël Gilson - DirectVelo

Quel final ! Pendant une dizaine de minutes, Anthony Delaplace a été annoncé vainqueur de la 54e édition du Tour de Bretagne (2.2). Mais Jean-Louis Ny, intenable sur le circuit final de Dinan avant une chute à 500 mètres de la ligne, a finalement été reclassé dans le même temps que le coureur d'Arkéa-Samsic (voir classements). Ce qui permet au Morbihannais de s'offrir à 23 ans le succès le plus prestigieux de sa carrière. “C’est un cadeau pour l'investissement des coureurs de WB-Fybolia Locminé, du staff et même des salariés de l'entreprise Fybolia. C’est une récompense pour une centaine de personnes”, savoure-t-il au micro de DirectVelo. Entretien.

DirectVelo : Tu es passé par toutes les émotions sur cette fin d’étape !
Jean-Louis Le Ny : Je ne sais pas trop ce qu’il s’est passé sur la chute. J’ai perdu l’équilibre en touchant la bordure, sur les pavés. Je déraille sur le coup, le guidon était aussi de travers... J’étais au fond du trou. J’étais en pleurs après la ligne.

Et finalement, tu remportes ce Tour de Bretagne !
Quand j’ai su que j’avais gagné le général, il y avait beaucoup de joie. Après la chute, j’ai pensé qu’il y avait peut-être la règle des trois kilomètres qui allait s’appliquer. Je n’avais pas regardé le règlement. Mon entraîneur m’a dit de regarder mon téléphone au cas où j’étais classé dans le même temps qu'Anthony Delaplace. Ça a été le cas, c’est vraiment du bonheur !

Avais-tu imaginé gagner un jour une telle course ?
Je pense au Tour de Bretagne depuis le début de saison. Je m’étais préparé pour faire un résultat mais de là à gagner, c’est magique ! C’était ma première course de sept jours. Je n’avais jamais fait plus long que cinq jours, au Tour des Deux-Sèvres où c’est le niveau Élite...

« J’AI GRANDI À MON RYTHME »

Comment as-tu géré cette dernière étape ?
Toute la semaine, j’ai quand même essayé d’en garder sous la pédale. Je ne voulais pas mettre des cartouches dans tous les sens. Je savais que tout allait se jouer dans les deux-trois derniers tours. J’ai mis une attaque et j’ai vu que les autres avaient du mal à suivre. Je me suis dit que si j’en remettais une dans le tour suivant, ça allait peut-être être possible de sortir. J’ai lâché les chevaux et je suis rentré sur l’échappée. 

Étais-tu confiant à ce moment-là ?
En passant, j’ai dit au gars de DSM (Tobias Lund Andresen, NDLR) que je lui laissais la victoire si on arrivait ensemble. Je devais rouler jusqu’à la fin sans réfléchir. Le peloton a été annoncé à 30’’ à un moment et c’était tout bon pour moi. Quand Anthony (Delaplace) est rentré, je savais que Yannis (Voisard) allait rouler. C’était une bonne chose pour moi.

Maintenant, tu dois espérer passer chez les pros...
J’ai regardé rapidement mon téléphone et j’ai vu que j’avais un message qui me disait que j’allais recevoir un appel demain (lundi). J’ai grandi à mon rythme. En gagnant une Classe 2 de sept jours, j’ai montré que je pouvais passer au-dessus. Je me suis retrouvé devant dans l’étape de 217 kilomètres, je ne sais pas trop ce que je faisais là mais au final je n’ai pas laissé plus de cartouches que les coureurs qui étaient derrière. Je pense que j’ai passé un palier énorme. Sur les prochaines épreuves Élite, je vais être surveillé. 

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