Simon Guglielmi : « De grandes émotions toute la saison »

Crédit photo Michaël Gilson - DirectVelo

Crédit photo Michaël Gilson - DirectVelo

Si ce dimanche marquait le clap de fin de la saison sur route pour de nombreux coureurs du peloton, c’était encore une autre fin pour Simon Guglielmi. Non conservé par la Groupama-FDJ, le futur coureur d’Arkéa-Samsic mettait un point à son histoire avec la formation de Marc Madiot, après deux années dans la WorldTeam, et une saison avec la Conti. Sur les Boucles de l’Aulne, le coureur de 24 ans s’est offert un départ en fanfare, puisqu’il est parvenu à intégrer l’échappée de quatre coureurs, avant de redonner de sa personne pour ses leaders en fin de course. Pour DirectVelo, Simon Guglielmi revient sur cette dernière journée, mais aussi sur son année riche en émotions et évoque son futur avec la ProTeam bretonne.

DirectVelo : Tu t’es offert une journée à l’avant pour la dernière !
Simon Guglielmi : Je n'avais pas couru depuis un mois et demi, hier (samedi) c'était dur, ça m'a remis en jambes. Aujourd'hui (dimanche), j'avais à cœur d'être devant pour ma dernière avec l'équipe, donc je me suis vraiment fait plaisir toute la journée. J'étais un peu juste donc j'ai tout fait pour Valentin (Madouas) qui était en train de rentrer. Je n'ai pas trop roulé, c'est la course. Il fait deux, pas de regrets. Je me suis sacrifié à bloc pour lui pour essayer de revenir devant, j'ai mis mes dernières forces.

Tu n’as pas pris de relais dans le groupe de quatre en tête de course, pourquoi ?
Devant, je n'avais pas les jambes pour gagner. Donc j'ai préféré dire dans l'oreillette que je ne roulais pas devant, et que les gars pouvaient relancer derrière. Valentin m'a dit qu'il était bien donc je n'ai pas roulé. L'objectif n'est pas de rouler à fond et de faire gagner les trois avec moi. Donc tant pis, c'est le vélo, ils vont m'insulter un peu à chaud (rires), mais Valentin fait deuxième ensuite. On aurait aimé gagner mais pas de regrets. Si j'avais été super bien, j'aurais roulé avec les autres, mais rouler pour faire gagner les adversaires, ce n'est pas le vélo. Ils vont peut-être être un peu énervés contre moi, mais là ils partent tous en vacances donc ils vont oublier, je pense (rires).

« UNE PAGE SE TOURNE »

Pour quelle raison n’as-tu pas beaucoup couru ces derniers temps ?
Je m'étais bien entrainé quand même, j'avais fait une coupure d'une semaine ensuite. Après je suis resté tranquille car j'avais des problèmes au ventre, c'est pour ça que je ne courais pas. Là je suis là, c'est très dur mais j'avais à cœur de la faire, je ne voulais pas m'arrêter sur une mauvaise course au Tour du Jura, où j'avais été malade. Finir en échappée, devant, aider une dernière fois l'équipe... ça montre aussi mon tempérament, même si je ne suis pas gardé et que je pars. Je ne pouvais pas gagner alors j'ai aidé les copains, ils ont toujours été super cool avec moi. Donc j'espère que l'année prochaine on se croisera et qu'on se dira bonjour, mais je ne me fais pas de soucis, ce sont des super mecs (sourire).

Émotionnellement, tu as eu des hauts et des bas cette saison. Que ressens-tu au moment de fermer un chapitre ?
C’est vrai que maintenant ça s'arrête. Ça fait huit ans que la Groupama-FDJ me suit, une page se tourne. C'était des super années, maintenant j'ai un nouveau défi qui arrive avec Arkéa-Samsic, ça va être top. C'était quand même une émotion particulière, notamment là en disant au revoir à tout le monde. Je suis un peu triste quand même. Ça se passait super bien. Mais j'ai aussi hâte d'aller avec Arkéa. Je suis allé les voir mardi dernier, ils m'ont très bien accueilli. Ça va être cool l'année prochaine aussi !

« COLLECTIVEMENT, J’AI VÉCU DE BELLES CHOSES »

Entre ta recherche d'équipe et maintenant ces problèmes de santé, y a-t-il une forme de soulagement de mettre cette année derrière toi ?
Je suis un peu déçu de ma saison. J'ai été pas mal embêté avec mon ventre après le Championnat de France. Sur toute la fin de saison, j'avais pas mal de courses qui me correspondaient. Ma 5e place d'étape au Giro rattrape un peu, mais l'année prochaine j'ai quand même à cœur de faire mieux. Je vais repasser quelques examens dans les prochaines semaines, pour mon ventre, pour trouver de quoi ça vient. Puis je vais récupérer pour repartir frais.

Quel bilan tires-tu de ta saison ?
Je ne vais pas dire que mon bilan est super bon, mais collectivement j'ai vécu de belles choses avec le maillot rose au Giro (d’Attila Valter, NDLR), la deuxième place de Rudy (Molard) au France, c'était sympa aussi. J'étais là pour quelques victoires, comme avec David (Gaudu) en début de saison, j'ai pu faire le stage à Teide avec tous les grimpeurs... C'était quand même une super année. Je remercie l'équipe, même s'ils ne me gardent pas, c'était quand même de grandes émotions toute la saison, avec un super staff et des super coéquipiers. Pas de regrets.

« JOUER LA GAGNER SUR UNE COUPE DE FRANCE »

Comment as-tu atterri chez Arkea-Samsic ?
On a bien échangé avec Manu Hubert. Il m'a expliqué le projet qu'il avait pour moi, ça s'est bien passé. Je n'ai pas pu trop leur parler en dehors de la semaine dernière où je suis allé à Rennes pour les voir. Mais là, on va faire un stage au mois de décembre. J'ai hâte aussi, mais je vais bien me reposer parce que c'est ma première saison pleine en WorldTour, ça m'a bien cramé. Tout le monde est fatigué mentalement et physiquement. Puis on va repartir pour de belles émotions l'année prochaine.

Quel est justement ce « projet pour toi » dont tu parles ?
L'année prochaine, j'aimerais progresser pour jouer la gagne sur une Coupe de France, sur des courses comme aujourd'hui (dimanche) où il ne me manque pas grand-chose pour être devant. Je vais essayer d'être performant et de temps en temps courir en WorldTour pour progresser. J'aimerais bien refaire les Strade, découvrir les Ardennaises… Ça va être un peu de WorldTour de temps en temps en me mettant au service des leaders comme Nairo Quintana, Warren Barguil ou Nacer Bouhanni. Et revenir sur les manches de Coupe de France pour jouer un peu plus ma carte, ou jouer dans le final avec les coéquipiers en surnombre. C’est ce qui est bien dans le vélo, on peut être coéquipier mais aussi jouer sa carte de temps en temps.

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