Les poursuiteurs belges veulent séduire leur fédération

Crédit photo James Odvart - DirectVelo

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Le Championnat du Monde sur piste à Roubaix se dispute cette semaine, de mercredi à dimanche. Les qualifications de la poursuite par équipes ouvriront le bal et c'est déjà un moment important pour la Belgique. Le quatuor Tuur Dens, Gianluca Pollefliet, Brent Van Mulders et Noah Vandenbranden tentera d'arracher une place parmi les huit premiers pour continuer l'aventure au tour suivant. Cet objectif est lié au temps réalisé. Au Championnat d'Europe, il y a deux semaines, ils ont réalisé un temps de 3'58"781. Ils espèrent réaliser un temps plus ou moins similaire. "Ce ne sera pas facile car sur le papier, la piste de Roubaix est plus lente que celle de Granges en Suisse", tempère Tuur Dens auprès de DirectVelo. De son côté, Noah Vandenbranden pense même au record de Belgique - qui appartient au quatuor Robbe Ghys, Sasha Weemaes, Fabio Van den Bossche et Gerben Thijssen - réalisé en 2019 lors du Championnat d''Europe Espoirs à Gand en 3'56''758. "Le plus important est qu'ils fassent une belle course. S'ils font cinq minutes, on pourra dire qu'ils ont mal roulé, mais si tu vois qu'ils tournent autour des quatre minutes en commettant par exemple des petites erreurs, on ne pourra pas leur en vouloir. Le record de Belgique ? Il a été réalisé sur une piste lente par définition au vélodrome à Gand. Pourquoi pas à Roubaix ?", lance le sélectionneur Peter Pieters.

Le plus important pour ce quatuor est surtout de prouver à la fédération belge qu'elle doit de nouveau investir dans un projet de poursuite par équipes masculine. Pour les filles, l'idée est rangée au placard, mais chez les hommes, la motivation est présente. Les quatre coureurs se sont promis d'aller jusqu'au bout d'autant qu'ils se connaissent par cœur. "Nous avons été à l'école ensemble. Donc, il n'y aura pas de problème entre nous. On se voit souvent. Je pense qu'on se voit plus que nos familles". Outre ces quatre coureurs Espoirs (ils ont tous moins de 23 ans), d'autres sont prêts à entrer en action comme Fabio Van den Bossche, Gerben Thijssen et Lindsay De Vylder. "Cette concurrence nous motive également. Ça nous poussera à toujours donner le maximum à l'entrainement. Et puis pour réaliser le long parcours de qualification, il faut être plus que quatre. En trois ans, l'un d'entre nous peut bien être blessé, malade ou moins en forme", explique Tuur Dens. Toutefois, "ça dépend comment la fédération va nous soutenir dans ce projet. Si on s'aperçoit qu'ils n'y croient pas, la motivation va chuter, c'est certain", avertit Gianluca Pollefliet. "A nous de montrer que nous méritons cet investissement", assure Tuur Dens.

« ÊTRE À PARIS SERAIT DÉJÀ EXCEPTIONNEL »

L'équipe semble avoir trouvé l'ordre adéquat : Tuur Dens au départ, suivi de Gianluca Pollefliet, Brent Van Mulders et Noah Vandenbranden. "Gianluca et moi sommes les plus explosifs des quatre. Noah a les capacités pour faire la différence dans les derniers tours", estime Tuur Dens, le démarreur. Par rapport au Championnat d'Europe Espoirs à Apeldoorn en août dernier, l'équipe de Belgique a donc inversé les rôles de Tuur Dens et Gianluca Pollefliet, ainsi que ceux de Brent Van Mulders et Noah Vandenbranden. "Pour le moment, ça semble être la bonne combinaison, mais il faut pouvoir rouler à toutes les places car quand Gerben Thijssen ou Fabio Van den Bossche arriveront dans l'équipe, il faudra pouvoir s'adapter", avertit le premier de cordée.

Reste à savoir quels seront les chances de qualification des Belges pour les Jeux de Paris. C'est le gros problème qui risque de se poser. "Il y a le Danemark, l'Italie, la Suisse, l'Allemagne, l'Australie, la Nouvelle-Zélande, la Grande-Bretagne. La France va certainement mettre le paquet à domicile. Ce sera dur s'il n'y a que huit places qualificatives". Le sélectionneur Peter Pieters espère d'ailleurs voir les règles changer pour les Jeux Olympiques de Paris 2024. "Huit pays aux Jeux pour une poursuite, ce n'est pas une compétition. Ce sont des quarts de finale, ce n'est pas un premier tour. On est passé de douze à dix pays, puis huit. Le problème, ce sont les quotas olympiques. Aux Jeux Olympiques, il y a un nombre limité d'athlètes. Il faudrait revoir les choses à mon sens". Toutefois, les Belges savent bien que l'ambition doit être uniquement de se qualifier. "Être à Paris serait déjà exceptionnel. Quand on voit l'investissement des Danois depuis les Juniors, il n'y a rien à faire contre eux pour ainsi dire. Nous pouvons nous qualifier. Nous avons une grosse marge de progression, mais pour aller à Paris, il faudra faire en-dessous des 3'50"",  termine Brent Van Mulders. Soit bien en-dessous du record de Belgique.

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Portrait de Tuur DENS
Portrait de Gianluca POLLEFLIET
Portrait de Brent VAN MULDERS
Portrait de Noah VANDENBRANDEN