Relais des comités : une première pleine de secrets
Grande première ce samedi matin à Liévin. À l’occasion du Championnat de France de cyclo-cross, la Fédération Française de Cyclisme a instauré un relais des comités. Le principe est simple : quatre coureurs sont alignés par équipe, et chacun doit effectuer un tour. Au départ, chaque sélection doit aligner deux garçons - un coureur Espoir ou Elite, et un coureur Cadet ou Junior - et deux filles, avec les mêmes critères de catégorie. “Nous avons des Cadets, Cadettes et Espoirs qui auraient pu prétendre à la sélection mais ils courent trois-quatre heures après, ce n’était pas compatible”, indique à DirectVelo Emilian Broë, CTR de Bourgogne-Franche-Comté. Comme ses collègues, il a retenu des Juniors et des Élites qui auront leur épreuve individuelle le dimanche (voir les engagés).
DES COUREURS INTÉRESSÉS
Les staffs n’ont pas eu de difficultés à établir des équipes compétitives. “J’ai contacté les deux-trois premiers de la Coupe de France par catégorie, rapporte Aurélien Vauléon, pour la Bretagne. Je voulais savoir s’ils voulaient le faire, et au final nous avons quasiment les meilleurs par catégorie, je n’ai eu qu’un refus”. Emilan Broë, qui a eu rapidement l’accord du professionnel Fabien Doubey, a lui dû rappeler le principe de cette nouvelle épreuve avant d’avoir l’accord des coureurs. “Tous n’en avaient pas connaissance, ne savaient pas vraiment quand c’était positionné et en quoi ça consistait. C’est comme en VTT, on démarche les coureurs pour savoir si ça les intéresse, si ça rentre dans leur programme etc…”. Quentin Navarro n’a pas hésité. “J’ai dit oui de suite quand le CTS m’a proposé de m’aligner. Ce n’est pas le jour de ma course alors ça ne me pénalise pas, ça me fait un bon déblocage”. Le coureur du comité Auvergne-Rhône-Alpes y voit également un avantage sur le plan mental. “Ça évite de se poser des questions la veille de son Championnat. Ça enlève de la pression quand on arrive dès le jeudi soir”.
Et au bout, il y a une médaille à aller chercher. Les neuf comités engagés ont de quoi bien lancer les hostilités avant les sept courses individuelles du week-end. “Il y a une valeur symbolique, ça montre la force d’un comité… C’est gratifiant. Il y a un résultat collectif au bout”, dit Emilian Broë. Habituée à briller sur les différents Championnats de France, la Bretagne accorde beaucoup d’importance à ce rendez-vous. “Nous, les Bretons, on aime tout ce qui se fait par équipe. C’est notre marque de fabrique. Si on pouvait être les premiers au palmarès comme on l’avait fait sur la route en contre-la-montre en 2019, ça serait parfait”. Pour Quentin Navarro, “c’est un second objectif” et une belle compensation “si jamais ça se passe mal le dimanche”.
« C’EST UN SECRET »
Les comités sont libres de choisir l’ordre de passage des coureurs. Ils auront jusqu’à 30 minutes avant le départ pour le donner aux arbitres. Ce vendredi, jour de la reconnaissance du circuit, difficile de savoir quelle tactique sera adoptée par les différents comités. “C’est un secret, sourit Aurélien Vauléon. C’est très stratégique et très important de bien choisir l’ordre”. La Bourgogne-Franche-Comté a mis chaque coureur au centre du projet. “Ça a été réfléchi avec les athlètes et leurs entraîneurs. On voulait savoir comment ils se sentaient, pour être les plus à même d’être performants. On s’est appuyé sur les forces de chacun”. Avec un seul tour par concurrent, l’effort sera très particulier. “Il y a pas mal de choses qui entrent en jeu, confie Quentin Navarro. Ce n’est pas spécialement les meilleurs sur le papier qui seront les plus efficaces sur cet exercice car un tour, c’est vraiment court”. Et plus que jamais, les athlètes n’auront pas le droit à l’erreur. “La seule petite pression, c’est de décevoir les autres”, reconnaît le coureur du Team Motrio Safir Ganova.
Avant même que cette course ait eu lieu, tous espèrent la voir perdurer - un relais par pays est prévu au prochain Championnat du Monde et d'autres pays le mettent en place ce week-end dans leur Championnat -. “C’est une course tendance, c’est intéressant de participer à de nouvelles épreuves”, se réjouit Emilian Broë. Ça met en lumière la formation, ça apporte un vent de fraîcheur. Il faudra peut-être réfléchir au positionnement dans le programme. J’aimerais plus d’épreuves de ce type”. Peu importe le résultat, pour Aurélien Vauléon il faudra une suite. “J’espère que c’est appelé à durer même si on fait 5e ou 10e. C’est l’entité régionale qui est mise en avant. Ça restera toujours une épreuve importante pour nous. Pour lancer un week-end, c’est l'idéal. Rien de tel qu’une victoire par équipe”.