Paul Hennequin : « On n’est pas ridicules »
Paul Hennequin est le plus jeune coureur du Team Nice Métropole Côte d'Azur cette saison. Le Girondin, né à Bordeaux mais qui vit au Cannet, dans les Alpes-Maritimes, depuis six ans, fait ses débuts chez les pros avec la nouvelle Continentale maralpine. Préservé durant un mois de février particulièrement exigeant, il commence à enchaîner les compétitions et a pointé le bout de son nez en prenant l’échappée lors de la Classic Loire-Atlantique. DirectVelo fait le point avec le coureur de 19 ans, ancien membre de l'OCC Antibes, avant la Route Adélie de Vitré (1.1).
DirectVelo : Comment se déroulent tes débuts chez les pros ?
Paul Hennequin : Ça me fait un bon gros cap à passer en rejoignant cette catégorie. Mais je trouve que ça se passe plutôt pas mal, collectivement comme d’un point de vue plus personnel. Je suis content des résultats, même s’il n’y a rien d’extraordinaire sur le papier. Je fais mon travail dans l’équipe. Je remplis mon contrat. J’espère quand même performer de plus en plus. Pour l’instant, je prends encore mes marques. Je vois une différence par rapport aux premières courses, ça va de mieux en mieux. C’est positif.
Tu as pris part à l’échappée du jour lors de la Classic Loire-Atlantique…
Ça m’a permis de voir ce que c’était d’être dans l’échappée. J’ai pu apprendre et j’avais de bonnes jambes ce jour-là, c’était agréable. J’espère qu’il y en aura d’autres.
« ON EST LÀ POUR PERFORMER, PAS POUR LES REGARDER FAIRE »
Tu n’as pas beaucoup enchaîné au mois de février, sur des courses d’un très haut-niveau. Était-ce un choix de l’équipe pour te préserver, en quelque sorte ?
Oui, c’était l’idée. Dans le staff, ils savent que je suis jeune, le plus jeune, même. Il faut y aller doucement. C’est mieux d’y aller étape par étape. Il fallait me ménager sur le début de saison. En plus, je ne suis pas du genre à marcher très fort d’entrée de jeu. Même chez les amateurs, j’ai toujours été mieux en fin de saison que sur les premières compétitions de l’année.
Comment as-tu abordé cette arrivée chez les pros et te sens-tu d’ores-et-déjà pleinement à ta place dans ce peloton ?
Il y a eu un long cheminement et une vraie préparation tout au long de l’hiver. C’était de la bonne pression. Il y avait de l’appréhension mais j’étais surtout content d’arriver à ce niveau-là. J’étais plus motivé qu’autre chose, dès le début, et j’avais hâte d’y être. Il n’y avait pas de crainte particulière. Pour ce qui est de ma place dans ce peloton, bien sûr, au tout début, quand j’ai vu un gars comme (Julian) Alaphilippe à côté de moi au départ, je me suis dit : « Wahou ! ». Mais tu passes vite à autre chose. Pendant la course, tu n’y penses plus du tout et tu changes complètement ta façon de voir les choses. Tout ça se fait naturellement. Si tu te retrouves à frotter à côté des grands noms du peloton, tu ne te poses pas de questions. Ils ont tous deux bras et deux jambes comme nous. On est là pour performer, pas pour les regarder faire.
« IL NE FAUT PAS FAIRE DE COMPLEXES »
Qu’est-ce qui t’a le plus surpris jusque-là ?
L’organisation sur les courses. Par rapport aux amateurs, c’est vraiment carré. On sait qui fait quoi, le peloton est beaucoup plus structuré et tu sens que chacun a un rôle bien précis dans chaque équipe. Dans les montées, j'ai été marqué de la différence entre les grimpeurs et les non grimpeurs. C’est quelque chose qui m’a vraiment impressionné sur la Drôme Classic notamment. Le niveau était vraiment élevé. Mais, encore une fois, il ne faut pas faire de complexes. J’ai été agréablement surpris par le niveau de l’équipe sur les premières courses. C’était beau de voir les copains marcher comme ça. Et de voir qu’on a notre place chez les pros. On n’est pas ridicules.
Quel sera l’objectif de l’équipe pour la Route Adélie, ce vendredi, et pour les épreuves à venir ?
Personnellement, j’ai été un petit peu malade récemment et je n’étais pas en super condition sur les dernières courses. Il faudra voir comment j’ai récupéré mais je reste ambitieux. Au niveau du groupe, on s’est déjà bien montré en début de saison mais maintenant, on veut commencer à aller chercher des résultats. Je pense que c’est possible en Coupe de France, notamment. Le groupe est ouvert et homogène. En cas de sprint, plusieurs coureurs peuvent tenter leur chance, comme Maxime (Urruty), Jonathan (Couanon) ou Tristan (Delacroix). On a plusieurs possibilités et de l’ambition.