Une longue journée pour les échappés et un statu quo à la Mirabelle

Crédit photo Alexis Dancerelle - DirectVelo

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Charles Quarterman a trouvé la route entre Pont-à-Mousson et Pagny-sur-Moselle longue et difficile. "Ce n'est pas ma journée la plus facile". Elle a même duré dix minutes de plus pour le Britannique de Philippe Wagner Cycling qui a croisé le peloton à 25 kilomètres de l'arrivée et terminé attardé. Le vainqueur du contre-la-montre du Tour du Loiret était contrarié depuis jeudi soir et le prologue de ce Tour de la Mirabelle (21e). "C'était une déception et je voulais prendre ma revanche. Mais la tête était un peu plus forte que les jambes", dit-il à DirectVelo.

Alors quand, après 50 minutes de bataille à plus de 45 km/h de moyenne, il voit deux coureurs y aller, Charlie Quarterman lève le cul de la selle. "J'ai vu le coureur français et le gars de Wiv SunGod sortir, comme c'était les équipes qui contrôlaient, j'ai saisi l'opportunité".

« JE LEUR AI DIT D'EN GARDER POUR LE FINAL »

Les deux coureurs en question sont Eddy Le Huitouze et Benjamin Perry. Le Français est le premier du trio à attaquer. "Ce n'était pas une attaque préméditée. Mathis Le Berre avait essayé d'y aller juste avant. Ça s'est posé et j'ai contré en arrivant de l'arrière". Le deuxième est Benjamin Perry, coéquipier des 2e et 3e du classement général après le prologue. "Je pense que beaucoup pensaient que nous allions contrôler le peloton. Nous avons une équipe très forte où tout le monde peut attaquer. Le final de cette étape n'était pas idéal pour moi donc j'ai préféré m'échapper et ça faisait moins de travail pour mes coéquipiers dans le peloton".

Voici donc les fuyards lancés devant le peloton qui va leur laisser jusqu'à 3'45" d'avance. "C'était long à trois devant avec le vent mais tout le monde passait ses relais", indique Eddy Le Huitouze. "Nous avons bien collaboré tous les trois", ajoute Benjamin Perry. Le Canadien est le plus costaud du trio et dirige la barque de l'échappée. "Je leur ai dit d'en garder pour le final car nous allions reprendre vent favorable sur la fin. Si on maintenait une vitesse de 55 km/h, le peloton était obligé de rouler à 60 pour reprendre deux minutes".

« AH, JE NE SUIS PAS LE DERNIER ? »

Après la côte de Vigneulles, le deuxième grimpeur de l'étape, les coureurs retournent vers l'ouest avec vent dans le dos. Mais c'est déjà trop long pour Charles Quarterman qui doit laisser ses compagnon de fugue. "Je ne sais pas ce qui s'est passé, ça m'a lâché d'un coup au milieu de l'étape. Si j'avais eu les jambes pour concrétiser...". À deux, le plan imaginé par le coureur de Wiv SunGod a du plomb dans l'aile. Puis à 20 km de l'arrivée, Eddy Le Huitouze laisse le Canadien seul en tête. Benjamin Perry est revu dans la dernière bosse, la côte du Chemin de Onville à 13 km de l'arrivée, et il trouve encore les forces pour passer en 2e position. "Je prends le maillot des mirabelles pour les grimpeurs et je ne perds pas de temps à l'arrivée donc c'est bon pour le classement général", analyse-t-il.

À Pagny-sur-Moselle, Benjamin Perry est donc monté sur le podium pour endosser son maillot distinctif au côté de Corentin Ermenault, premier surpris de conserver sa tunique jaune. "Si on m'avait dit ça au début de la course, je n'y aurais pas cru. J'ai tenté d'aller faire le sprint mais j'ai senti qu'à 200 mètres, il me manquait un peu de punch. Il m'en manque encore un peu dans les efforts très intenses". Tandis que Charles Quarterman s'étonnait de voir des coureurs arriver encore après lui. "Ah, je ne suis pas le dernier ?". Le coureur de Philippe Wagner est prêt à repartir à l'attaque et aider ses coéquipiers dans les deux derniers jours de ce Tour de la Mirabelle. "Je sais que j'ai la forme mais je vais tout faire pour récupérer".

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Portrait de Corentin ERMENAULT
Portrait de Eddy LE HUITOUZE
Portrait de Benjamin PERRY
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