Antonio Pedrero ne pensait qu’à l’étape

Crédit photo Zoé Soullard / DirectVelo

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Antonio Pedrero a fait trembler les favoris du classement général, ce jeudi, lors de la troisième et dernière étape du Tour de l’Ain (2.1). Décevant la veille sur les pentes du Col de Portes, l’Espagnol était pointé à plus de deux minutes de Guillaume Martin au classement général avant le départ de cette ultime bataille de la semaine. Mais au terme d’un sacré numéro en solitaire dans le final vers la montée de Lélex-Mont Jura, il a bien failli renverser la course. Il se contente finalement d’un beau succès d’étape (voir classements) et c’est, évidemment, bien plus qu’un simple lot de consolation. “Je n’ai pas pu gagner le général mais remporter l’étape, c’est déjà bien. Gagner est toujours plaisant, que ce soit une étape ou un général. Je ne sais pas combien de temps il y a entre le vainqueur du général et moi au final mais ce qui est sûr, c’est que je n’étais pas bien hier (jeudi). Je n’étais pas capable de suivre les meilleurs, tout simplement. À partir de là, je ne pensais plus vraiment au général, en fait”, promet l’Espagnol au moment de revenir, pour DirectVelo, sur ce succès. Quelques minutes après cet entretien, Antonio Pedrero apprendra finalement qu'il lui a manqué... 17 secondes pour remporter le Tour de l'Ain. Beaucoup et si peu à la fois. 

“L’idée, c’était d’abord de jouer l’étape. C’est comme ça… Je veux surtout profiter de la victoire d’étape. Je n’ai pas de regrets pour le général”, ajoute celui qui a pourtant pris le soin d’attendre de couper la ligne d’arrivée pour lever les bras, comme pour ne pas perdre la moindre seconde dans quelconque célébration préalable. Après l’arrivée, le grimpeur de la Movistar semblait un tantinet agacé qu’on évoque avec insistance la lutte pour la victoire finale. Il faut dire qu’à 30 ans, le Catalan - natif de Terrassa - ne décroche là que son troisième succès chez les pros, après son double succès (étape et général) sur la Route d’Occitanie l’an passé. En France, déjà. “Ce sont des courses que j’apprécie et qui conviennent très bien à mes qualités”.

UNE PLACE SUR LE TOUR D’ESPAGNE ?

Alors que la WorldTeam espagnole est à la peine depuis le début de saison - onze succès avec celui du jour dont les titres nationaux au Brésil et à Porto Rico au milieu d’un peloton que l’on qualifiera d’hétérogène -, les points apportés par Antonio Pedrero au classement UCI pourraient peser dans la balance en fin de saison pour une équipe qui joue le maintien en première division. “Les points UCI, c’est important, bien sûr. Mais l’essentiel, c’est cette joie de lever les bras sur la ligne… Je me sentais bien depuis quelques semaines et je suis heureux de le concrétiser de cette façon. C’est bien pour moi mais aussi pour l’équipe, avec les points UCI en effet”.

Si Antonio Pedrero ne boude pas son plaisir, c’est aussi parce qu’il a mis longtemps à réaliser qu’il allait bel et bien l’emporter, malgré une avance conséquente et clairement suffisante dans les derniers hectomètres. “La victoire, je n’y ai pensé qu’à la fin. J’ai attendu de couper la ligne pour m’assurer que c’était bon”, sourit-il lorsqu’on lui demande quand a-t-il réalisé qu’il allait s’imposer. Pour le reste de la saison, Antonio Pedrero assure être dans le flou. Disputera-t-il le Tour d’Espagne ? “Honnêtement, je n’en sais rien. Je ne connais pas mon calendrier”. Sa victoire du jour pourrait peut-être changer bien des choses. 

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