Corentin Ermenault ne se cache pas derrière son petit doigt. Huitième des qualifications de la poursuite individuelle, il n'ira pas en finale du Championnat du Monde ce vendredi soir. "Je suis forcément déçu mais pas déçu comme si je pouvais jouer le titre, je suis déçu de faire 4'09" alors qu'en début d'année je fais 4'05" en revenant de nulle part, commente-t-il pour DirectVelo après en avoir terminé. Je suis parti pour faire un des deux meilleurs temps mais j'ai craqué à cinq ou six tours. Je ne venais pas pour faire 7e". Le recordman de France n'a pas pu enclencher la vitesse supérieure à 1,5 km de la fin. "J'ai suivi mon tableau de marche mais quand j'ai essayé d'accélerer je ne pouvais pas et je me suis écroulé dans les six derniers tours. Je n'avais pas les jambes", résume-t-il. 

Mais cette désillusion est moins forte que la déception du premier jour avec la poursuite par équipes, battue par l'Italie au premier tour et pas assez rapide pour jouer la petite finale. "J'étais plus déçu qu'aujourd'hui car c'est moi qui fais l'erreur, j'étais déçu pour les autres". Le sociétaire de l'AVC Aix-en-Provence détaille le tournant de la course. "Je vois que les Italiens sont en avance, c'est quitte ou double, j'accélère et quand je m'écarte, je suis en bout de course, je me vois encore tourner la tête et le temps de tourner la tête je redescends trop loin des roues et à cette allure là, je prends un mètre, deux mètres, trois mètres... Si je tiens les roues je pense qu'on matche avec les Italiens". 

Cette déception collective est à la hauteur du potentiel que Corentin Ermenault sait réel. "Je sais et nous ressentons qu'on a un très bon temps dans les jambes. Nous sommes déçus de ne pas concrétiser alors qu'on a largement de quoi jouer le titre mondial. Le public voit le résultat, nous aussi, mais on sait qu'à l'intérieur il y a de quoi faire de belles choses". Et le Picard retire même un bon côté de cette défaite à domicile. "Ce n'est pas plus mal que ça nous arrive là, j'ai senti l'osmose d'un groupe et ce mercredi 12 octobre a rajouté une belle et grosse fondation pour Paris 2024".