Alexis Gougeard : « Beaucoup de haine et de colère »

Crédit photo Freddy Guérin / DirectVelo

Crédit photo Freddy Guérin / DirectVelo

Il aura assurément marqué de son empreinte ce Championnat de France Amateurs sur route 2023. Parti seul à l’avant à quelque 140 kilomètres de l’arrivée sur le très exigeant circuit de Cassel, Alexis Gougeard a bien failli réaliser un exploit monumental. Mais le Normand du VC Rouen 76 a finalement cédé dans les 20 derniers kilomètres et se contente d’une anecdotique place dans le Top 10 de la course au maillot bleu-blanc-rouge (voir classement). DirectVelo a recueilli sa réaction après l'arrivée. 

DirectVelo : Que t’est-il passé par la tête en sortant seul si loin de l’arrivée ?
Alexis Gougeard : J’en avais besoin. Je venais de faire un chrono merdique alors que je l’avais bien travaillé avec mon entraîneur et avec toute l’équipe. J’étais passé au travers (42e du classement scratch, NDLR). Cette fois-ci, même si je n’ai pas gagné, j’ai montré que j’étais fort. Voilà… J’avais encore des choses à prouver. Peut-être pas à moi-même car je sais ce que je vaux. Il n’y a pas la gagne au bout, c’est dommage pour l’équipe. J’avais les jambes pour gagner. Il y avait beaucoup de haine et de colère. 

« IL FALLAIT ASSUMER »

Pourquoi ?

Le fait de me retrouver ici (sur l’épreuve Amateurs, NDLR)... J’avais besoin de montrer que je n’ai rien à faire ici. Et le chrono m’était resté en travers de la gorge.

As-tu eu le temps de te voir gagner à un moment donné dans la course ?
J’essayais de toujours rester focus sur mon effort, sans m’enflammer. J’ai eu plusieurs sauts de chaîne qui m’ont, à chaque fois, coupé dans mon élan. Je suis aussi tombé sur plus fort que moi, et je me suis fait plaisir. 

Avais-tu annoncé, dès le briefing, que tu tenterais ta chance d’aussi loin ?
Non, pas du tout. On savait que ce serait une course engagée dès le départ. J’ai réussi à garder mon calme dans les premières montées mais j’ai vite vu que ça commençait déjà à s’éparpiller dans les montées alors j’ai voulu y aller. Cela dit, je ne comptais pas partir tout seul. Mais une fois devant, je me suis dit qu’il fallait assumer. Ce n’est pas tous les jours que l’on vit ce genre de moments. Je pensais qu’un groupe rentrerait plus vite que ça. Finalement, c’était long tout seul devant. J’ai creusé l’écart sans me faire trop mal. J’ai coincé dans le final mais j’ai quand même pu rester dans les roues et je m’y sentais plutôt bien. Forcément, je me dis donc que si j’étais resté tout le long dans les roues, il y aurait peut-être eu moyen de jouer le titre. Mais j’avais besoin de me faire plaisir et c’est chose faite.

« IL M’A FALLU LE TEMPS DE DIGÉRER »

Que t’a-t-il manqué pour l’emporter ?

J’aurais dû courir plus intelligemment. Lorsqu’ils sont rentrés, j’étais bien entamé mais j’y croyais encore. Je me suis reconcentré, je me suis dit que ce n’était pas fini, qu’ils allaient peut-être se regarder. On ne sait jamais… Je me suis accroché jusqu’au bout, pour l’équipe et aussi pour moi.

On te sent retrouver tes meilleures jambes depuis quelques semaines !
Il m’a fallu le temps de digérer cet hiver difficile. Et j’aime les beaux jours. J’avance et je me fais plaisir.

Crois-tu toujours en un retour chez les pros ?
Oui, j’y crois toujours. Je me fais plaisir sur les courses avec l’équipe. On a un bon groupe, on gagne de belles courses, on peut jouer la gagne en Classe 2 face aux pros. Je m’amuse. Il m’en a manqué un peu dans le final mais malgré tout, j’ai kiffé. Maintenant, j’ai envie de briller sur le Tour des Deux-Sèvres puis il y aura encore plein de belles courses par étapes où j’ai envie de marcher, sans oublier le Périgord que j’ai en tête. J’ai envie de gagner en Coupe de France. J’essaierai d’être au rendez-vous.    



Mots-clés

En savoir plus

Portrait de Alexis GOUGEARD