C’était le meilleur résultat possible ce vendredi soir. Sur la piste de Saint-Quentin-en-Yvelines, Melvin Landerneau est devenu vice-Champion du Monde du kilomètre, derrière l’intouchable Jeffrey Hoogland. "Hoogland était l'ultra favori, il a répondu présent. C'est difficile d'aller le chercher pour l'instant, il y a un grand gap. Mais on va travailler et l'objectif est de le combler", admet le Français. Le Néerlandais avait déjà passé la seconde d’avance sur Melvin Landerneau au passage du tour et demi.

« REFAIRE AU MOINS LE MÊME TEMPS QUE CE MATIN »

Mais à titre personnel, il y a de quoi être fier d’une médaille d’argent. "C'est une belle performance, Hoogland est sur une autre planète pour l'instant. On va essayer d'aller le rejoindre sur cette planète. C'est la première médaille pour le sprint, j'espère que ça va libérer les esprits des autres pour enfin finir notre Championnat de belle manière". Après un keirin achevé à la 5e place et une vitesse par équipes avec laquelle il s’est qualifié en 3e position, avant de céder sa place à Rayan Helal, le coureur de Madinina Bikers a obtenu sa consolation. "Le keirin n'était pas une déception en soi. La vitesse par équipes oui, parce que le résultat final n'était pas le reflet de notre niveau".

Avant de finir son Mondial sur la borne, le keirin faisait office de très bon apprentissage. "Au keirin je visais la finale, mais une fois qu'on y est on vise plus. Malgré tout ce n'était pas une déception, j'ai beaucoup appris, comme cette année globalement dans cette discipline, c'est la première année que j'en fais à très haut niveau". Au-delà de cette médaille, il a aussi atteint l’objectif qu’il s’était fixé au niveau du chronomètre. "Dès le départ je savais que ça serait très difficile d'aller chercher Hoogland, je voulais juste refaire au moins le même temps que ce matin. Hormis Hoogland, il n'y en a pas beaucoup qui allaient être en dessous de mon temps du matin". 

« UNE PROCHAINE FOIS ÇA PASSERA »

Après son 59’’549 de l’après-midi, il est parvenu à signer un 59’’568. Un temps qui le satisfait. "Aujourd'hui c'est une très belle performance, j'arrive à faire deux bornes identiques". À quelques millièmes près, il est parvenu à rester régulier. Contrairement à ses adversaires qui sont pour certains repassés au-dessus de la minute. La récupération était d’ailleurs différente de celle du Championnat d’Europe. "Par rapport aux Europe, il y avait pas mal de temps entre les deux manches, j'ai pu rentrer à l'hôtel, me poser quelques heures. C'était assez long, juste ce qu'il fallait pour ne pas trop cogiter et bien se reposer. J'essayais de ne pas trop me faire la course avant la course, juste de me vider l'esprit et penser à autre chose".

Lorsqu’il s’est élancé, il devait battre l’Espagnol Alejandro Martinez pour s’assurer une place sur le podium. Après un départ à peine moins vite que celui des qualifications, Melvin Landerneau n'a pas arrêté de reprendre du temps à ses adversaires dans les 500 derniers mètres et de fournir un gros dernier 250 mètres. Il ne restait plus qu'un Jeffrey Hoogland stratosphérique pour monter en piste pour s'envoler en 58"106 au niveau de la mer. Il faut dire que le public était tout acquis à la cause du Français. "J'avais mes amis, ma famille, le club France, ça donne des ailes". Il ne restera qu’à franchir ce dernier pas la prochaine fois. "L'or ne passe pas pour cette fois mais je vais retourner au travail et une prochaine fois ça passera".