Tour du Loir-et-Cher : Déjà une belle option pour trois attaquants

Crédit photo Céline Lazennec / Tour du Loir-et-Cher

Crédit photo Céline Lazennec / Tour du Loir-et-Cher

La première étape du Tour du Loir-et-Cher a peut-être déjà bien dessiné le classement général de l’épreuve. Le Néerlandais Tim Marsman (Metec-Solarwatt) - lauréat et premier leader -, le Letton Alekss Krasts (Tartu2024) et le Britannique Callum MacLeod (A Bloc), partis dès les tout premiers instants de la course, n’ont jamais été revus par un peloton incapable de bien s’organiser (voir classements). “On s'était dit que s'il y avait une échappée à l'entrée du circuit final, ça avait des chances d'aller au bout (...) Les trois-quarts du circuit étaient sur des petites routes qui n'étaient pas propices aux équipes de sprinteurs pour mener la chasse”, explique Stéphane Foucher, le directeur sportif du Guidon Chalettois (lire son interview ici).

“On ne s’attendait pas trop à ça, on imaginait plutôt un sprint, c’est sûr, clame pour sa part Pierre-Henry Basset, pour DirectVelo. Le coureur du VCP Loudéac a été piégé comme l’ensemble de sa formation. On avait de belles cartes pour le sprint, c’était notre intention et notre première envie”. Léo Peters, directeur sportif d’AG2R Citroën U23, peste aussi de la situation : “les échappés ont pris une très bonne option pour le général. 1'16" et les bonifs, ça fait lourd, quand on sait que c'est généralement une course qui se joue, justement, aux bonifs. On a raté le contre quand le gars de Soudal-Quick Step (Warre Vangheluwe, NDLR) est sorti alors que physiquement, j’imagine que nos coureurs avaient tous les moyens d’y aller”.

À CHARGE DE REVANCHE

Jérémie La Grenade ne s’attendait pas à un tel scénario. “Franchement, c’est surprenant. Notre directeur sportif (Jean-François Rodriguez, NDLR) nous a dit que c’était l’une des premières fois qu’il voyait ça sur cette course. L’étape a été très rapide, les grosses équipes de sprinteurs semblaient bien organisées, je m’attendais vraiment à ce qu’on rentre. Mais les attaquants ont déjoué les plans du peloton, bravo à eux”, admet le sociétaire de l’AVC Aix-en-Provence. Lucas Boniface est sans doute l’un des coureurs les plus frustrés par cette première journée. Bien décidé à jouer la gagne de l’étape, il a dû se contenter d’un accessit, dans le Top 10, après avoir fait le sprint pour les places d’honneur, dans le premier peloton. “On n’a pas vraiment eu de chance dans l’équipe avec trois mecs vite hors-jeu à cause des chutes, notamment Yanis Seguin qui en a pris une bonne (double fracture de la clavicule, lire iciNDLR). En étant trois dans le premier peloton, c’est compliqué de peser sur la course. On ne pouvait pas décider du scénario de la course, qui dépendait clairement des autres. On a fait ce qu’on avait à faire, sans avoir vraiment le choix”, explique le coureur du Vendée U.

Outre cette échappée qui a su résister jusqu’au bout, cette étape a également été marquée par la pluie, le vent et les bordures. Le peloton s’est scindé en plusieurs parties sans jamais se reconstituer. Ainsi, sur les 155 athlètes qui ont pris le départ à Blois, ils ne sont déjà plus que 75 dans le coup pour une éventuelle place au général. Ça s’est couru comme une Élite, c’était très débridé avec beaucoup de mouvements et plusieurs phases de course”, analyse Léo Peters, qui a emmené dans le Loir-et-Cher cinq des six coureurs qui disputeront le prochain Chrono 47, avec un groupe en reprise qui lance la deuxième partie de sa saison. On risque quand même d'avoir une course de mouvements jusqu'au bout”, ajoute-t-il.

LUTTER FACE AUX GOLGOTHS DES CONTI

Alors, justement, à quoi s’attendre désormais pour les jours à venir ? Dans les N1, toutes piégées ce mercredi, on n’a qu’une hâte : prendre sa revanche. “Vu les écarts, le général est sûrement déjà fait… On va jouer les étapes. On veut montrer notre force collective mais il faudra voir à quel point on va pouvoir jouer, avec un gars à l’hosto et deux autres qui sont blessés. En tout cas, on ne lâchera rien. On va repartir avec la même envie que sur la première étape”, promet Lucas Boniface (Vendée U), le récent vainqueur de Nantes-Segré. “Après une première étape débridée, ça risque de l’être encore ces prochains jours. On a une position de challenger maintenant, il va falloir chasser les étapes”, déclare Léo Peters pour AG2R Citroën.

“On va essayer de jouer les étapes en prenant des coups, et pourquoi pas de faire un bon général avec Alex (Konijn), détaille pour sa part Jérémie La Grenade (AVC Aix-en-Provence). On ne sait jamais, ce n’est pas forcément perdu même si ce sera compliqué. Il reste encore de la route…”. Une chose est sûre : tous s’apprêtent à vivre des étapes encore musclées ces prochains jours, sous l’impulsion de formations Continentales très solides, qui imposent un rythme d’enfer, à l’image des Colo Quick, qui ont assumé la poursuite une bonne partie de la journée ce mercredi. “Dans les bosses, on n'était pas trop mal mais sur le plat, ça pique… il y a de sacrés golgoths. À un moment, j'ai sauté dans un faux-plat descendant, sourit Pierre-Henry Basset. C’est sûr qu’ici, on comprend parfaitement ce que l’on appelle prendre de la caisse !”

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