Aloïs Charrin : « On va aller chercher mieux »

Crédit photo Michaël Gilson - DirectVelo

Crédit photo Michaël Gilson - DirectVelo

Aloïs Charrin commence à bien connaître la maison Tudor Pro Cycling. Membre de l’équipe depuis 2021, lorsque celle-ci s’appelait Swiss Racing Academy, l’ancien coureur de Chambéry fait néanmoins ses débuts dans une ProTeam en 2023. Sur ce début de saison, il s’est déjà illustré en prenant des échappées, notamment à Milan-San Remo. Mais au Tour de Bretagne, en Classe 2, et en tant qu’unique ProTeam au départ, la formation suisse peut légitimement prétendre à une belle semaine. Aloïs Charrin est revenu avec DirectVelo sur la semaine qui l’attend, ainsi que ses débuts au haut niveau professionnel.

DirectVelo : Comment s’est passée ta journée hier ?
Aloïs Charrin : Hier, j'ai placé un peu l'équipe. J'ai eu du mal à remonter dans le circuit final, mais ça reste quand même une bonne journée pour l'équipe. Il manquait peut-être deux-trois places pour Seb (Kolze Changizi), pour qu'il puisse jouer la victoire. C'est lui notre sprinteur. Depuis le début de saison, il n'a pas trop sa carte. Du coup, ici, c'est sa chance pour lui de sprinter et d'aller chercher des résultats personnellement. On a vu qu'il était assez rapide dans les derniers mètres. Mais bon, c'est sympa pour l'équipe, c'est une place correcte. Maintenant, on va aller chercher mieux.

Quel est ton rôle sur ce Tour de Bretagne ?
On aura un peu tous notre chance, chacun son tour, dans l'équipe. Je ne pointe pas une étape en particulier. Il va falloir saisir les opportunités dès qu'elles s'ouvrent. Toutes les étapes sont vallonnées, peuvent s'ouvrir. Sur les grosses courses, c'est plus compliqué d'avoir sa carte. Mais là, c'est assez ouvert, il n'y a pas vraiment de scénario défini. Ça change des dernières courses que j'ai faites. C'est sympa de retrouver la bagarre pour prendre l'échappée, alors que sur les WorldTour, c'est plus compliqué, plus stéréotypé.

« C’EST SYMPA, ÇA CHANGE »

Tu préfères justement ces courses un peu débridées ?
Ici, c'est différent. On retrouve un peu plus l'esprit des courses amateur. Chez les pros, c'est différent. C'est tempo, avec de longues échappées, ça ne court pas pareil. Là, c'est très nerveux, tout le monde veut faire sa place alors ça frotte assez sale. Il faut toujours être vigilant, rester placé. Ça peut tomber à tout moment. Ce n'est pas comme chez les pros, mais c'est sympa, ça change. Ça fait du bien de faire tous les niveaux de course. Ce qui est cool quand on est jeune, c'est de voir un peu tout.

Quel est le plan de l’équipe pour le classement général ?
Pour le général, c'est compliqué de définir un leader. Sur le Tour de Bretagne, une échappée peut bien prendre une minute un jour et après, c'est plié. On n'a pas vraiment de leader défini. C'est une course ouverte, avec peu de grosses, grosses difficultés.

« ON VERRA SUR LA FIN DE SAISON S’IL Y A PLUS D’OUVERTURES »

Tu t’es déjà illustré sur le début saison, notamment avec une échappée sur Milan-San Remo…
C'était sympa d'être devant sur Milan-San Remo. Ça donne la caisse de faire pas mal de kilomètres devant. C'est toujours intéressant de faire les grosses épreuves. Après, j'ai eu du mal à trouver mes sensations sur le début de saison. J'essaie de faire le boulot au maximum pour l'équipe. Jusqu'à présent c'est mitigé, mais, disons que pour l'instant, je suis là pour apprendre. On verra sur la fin de saison s'il y a plus d'ouvertures.

Tu penses à certaines courses ?
Je n'ai pas encore de programme fixe après le Tour de Bretagne. Mais déjà, une petite période de repos pour encaisser le premier bloc. Après, j'aimerais bien retrouver un bon feeling sur le vélo. En enchaînant les courses, c'est compliqué. Peut-être que sur la fin de saison, il y aura plus d'ouvertures, que des échappées iront au bout.

« C’EST CE TEMPO QU’IL FAUT RÉUSSIR À ÉLEVER »

As-tu changé quelque chose cet hiver pour appréhender l’échelon ProTeam ?
Cet hiver, je n'ai pas forcément fait plus de kilomètres. Mais beaucoup plus d'allure tempo pour augmenter les zones d'endurance. Parce qu'on voit que le tempo World Tour est très élevé. Dès qu'ils mettent en route... On ne se rend peut-être pas toujours compte à la télé, mais quand on voit Pogacar attaquer, c'est déjà la moitié du peloton qui est mort par le tempo imposé. C'est ce tempo qu'il faut réussir à élever pour ne pas être déjà totalement à bloc quand la course se lance.

Quelles sont tes ambitions pour cette première année à ce niveau ?
Passer justement ce cap tempo en WorldTour et Classe 1. J'ai un contrat de deux ans, je n'ai pas le couteau sous la gorge. L'équipe me connaît, elle me laisse le temps. Cette année, c'est pour passer un cap, et j'ai l'année prochaine pour faire mes preuves.

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