Simon Pellaud : « Ce maillot sera lourd à porter »

Crédit photo Michaël Gilson / DirectVelo

Crédit photo Michaël Gilson / DirectVelo

On pouvait imaginer Simon Pellaud ravi de sa journée et satisfait de la très belle opération qu’il vient de réaliser au classement général. Mais le premier intéressé promet qu’il n’en est rien. Venu sur le Tour de Bretagne (2.2) d’abord à reculons, alors qu’il espérait disputer son Tour de Romandie, au niveau WorldTour, l’Helvète n’est pas passé loin de son objectif de remporter une victoire d’étape en terres bretonnes, ce jeudi, mais il a été devancé par son dernier compagnon d’échappée, le Danois Mads Kristensen, qu’il n’est pas parvenu à distancer dans la dernière petite difficulté du parcours. Voilà tout de même l’expérimenté coureur de la formation Tudor qui passe du rouge au vert et dans la peau du nouveau leader de l’épreuve (voir classements). Pense-t-il pouvoir tenir jusqu’à lundi, désormais ? Entretien pour DirectVelo.

DirectVelo : Tu n’es pas passé loin de la victoire mais te voilà leader du Tour de Bretagne !
Simon Pellaud : Je suis déçu, je suis venu sur ce Tour de Bretagne pour gagner une étape. Je pense que j’étais le plus fort de l’échappée dans les bosses mais le circuit final n’était pas assez sélectif pour moi. Le plus fort mais peut-être aussi le plus bête (sourire), vu que je n’ai pas gagné. J’ai essayé de finir seul car je ne me pensais pas le plus rapide. À la trentaine, on perd un peu de giclette (sourire).

« AU FINAL, CE N’EST PAS GRAND-CHOSE »

Vous avez réalisé un joli numéro pour résister au peloton…
Même si on a essayé de bien s’entendre jusqu’au bout en se partageant les bonifications, notre avance a vraiment fondu dans les deux derniers tours. 38 secondes, au final, ce n’est pas grand-chose. Faire un résultat, pour la première fois depuis un an et demi, me fait quand même du bien moralement. J’ai pu jouer devant, je n’avais pas connu cette adrénaline de jouer la victoire depuis longtemps. Si je fais du vélo, c’est pour essayer de gagner des courses. Mais ce n’est pas facile. Quand tu n'es ni un sprinteur ni un grimpeur, il faut avoir tout le monde à l’usure.

Dans quel état physique as-tu abordé la course ?
J’ai accumulé beaucoup de fatigue depuis Tirreno-Adriatico, notamment à cause d’allergies au pollen. Normalement, j’étais prévu au Tour de Romandie, c’était une déception de ne pas y être mais je montre que j’honore quand même ma présence ici, au Tour de Bretagne, en faisant le travail et en donnant le meilleur de moi-même, peu importe la course où je suis aligné.

« CE N'EST PAS UNE COURSE ÉVIDENTE À CONTRÔLER »

T’imagines-tu capable de défendre le maillot de leader jusqu’au bout désormais ?
Jouer le général n’était pas du tout l’idée en arrivant ici. Je n’ai jamais été un coureur de classement général, même si j’ai gagné le Tour de la Mirabelle. Il reste encore quatre étapes très accidentées, ça va courir dans tous les sens. Ce n’est pas une course évidente à contrôler. On va voir ce qu’on peut faire mais ce maillot sera lourd à porter. J’aurais préféré gagner l’étape, avoir ma photo avec les bras levés et ne pas avoir le maillot ce soir, clairement (rires). On fait du vélo pour gagner des courses, pas pour faire 2e.

Tu devrais pouvoir compter sur un collectif solide à tes côtés ! 
Mes collègues sont très costauds. On a des spécialistes de Classe 2. On va essayer de faire les choses bien. Je n’étais pas désigné pour le général mais maintenant, j’ai de l’avance. L’équipe Leopard est solide aussi, c’est sûrement le plus gros collectif ici avec nous. Ils savent courir en Classe 2, ils en ont l’habitude, ils ont récemment gagné le Circuit des Ardennes. Je les connais bien. On s’est marqué sur cette étape, c’est d’ailleurs comme ça que je me suis retrouvé devant, ça devrait continuer dans les prochains jours.

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