Présent dans le peloton professionnel depuis seize ans, Tony Gallopin découvre encore de nouvelles courses. “C’est la première fois que je dispute le Tour de Romandie. J’avais demandé à l’équipe de venir”, indiquait à DirectVelo, ce samedi matin au départ de Sion, le coureur de la Trek-Segafredo. Lors des deux premières étapes, le Francilien est arrivé au sein du peloton qui s’est joué la victoire mais il n’a pas réussi à trouver l’ouverture pour décrocher un résultat significatif. Qu'importe, l’essentiel est désormais ailleurs pour lui. 

« À MON TOUR D’AIDER LES JEUNES »

Au sein de la WorldTeam américaine, où il avait fait un premier passage en 2012 et 2013 avant de revenir l’an dernier, il n’a plus les mêmes responsabilités que par le passé. “J’ai un nouveau rôle, j’ai complètement switché dans le rôle d’équipier. Je m’épanouis bien dans cette fonction”, confie-t-il. Au point que l'ancien vainqueur de la Clásica San Sebastián reconnaît ne plus vraiment avoir d’ambition personnelle. “J’ai fait beaucoup de courses avec les jeunes, notamment Mattias Skjelmose. C’est agréable, l’équipe marche. On fait un super début de saison. Honnêtement, c’est plutôt bien”.

Pour lui, le basculement a lieu en 2020 alors qu’il porte les couleurs d’AG2R La Mondiale. “Après le Covid, ça a été dur de revenir. Il y a eu le confinement, j’ai eu cette année-là aussi deux fractures, une au scaphoïde en février et l’autre au poignet, au Giro, en octobre”. Quand il a signé chez Trek-Segafredo, le deal était clair entre les deux parties. “Le staff voulait un coureur expérimenté car il y a beaucoup de jeunes dans l’équipe. J’avais envie de partager. J’ai tout connu dans ma carrière. Je suis passé pro très jeune en courant dans de plus petites équipes. J’ai progressé année après année. J’ai commencé à avoir ma chance à 23-24 ans. Puis on arrive à 32 ans et on se rend compte qu’on ne progresse plus. C’est à mon tour d’aider les jeunes”.

« JE N’AURAIS JAMAIS PENSÉ FAIRE TOUT ÇA »

Et la mayonnaise a bien pris entre lui et la jeune génération. “À 34 ans, on n’a bien sûr pas les mêmes centres d'intérêt qu’un gars de 20 ans. C’était déjà le cas quand je suis arrivé chez les pros. Je n’ai jamais eu de soucis avec le capteur de puissance mais les anciens avaient du mal. Le vélo a beaucoup évolué ces dernières années, notamment avec la nutrition. Je me sens un peu déconnecté par rapport à tout ça mais les jeunes sont très pros, c’est une très bonne chose”.

L’ancien maillot jaune du Tour de France se dit “très heureux de [sa] carrière. Je n’aurais jamais pensé faire tout ça quand j’ai commencé”. Et il a encore bien l'intention d’en profiter notamment lors du prochain Tour de France. “Il y a encore de belles choses à faire cette saison, l’équipe me fait confiance. Je m’entends très bien avec les leaders, ils sont satisfaits de mon travail”. S’il commence à penser à la suite, Tony Gallopin assure n’avoir rien fixé à ce jour.