Simon Pellaud : « Je pensais que c'était fini »

Crédit photo Michaël Gilson - DirectVelo

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Le Tour de Bretagne a failli basculer ce samedi au bout de 85 kilomètres de course. Alors qu’un quatuor ouvre la route, une bonne partie du peloton se relève pour satisfaire un besoin naturel. Parmi eux, cinq sociétaires de la formation Tudor dont le leader de la course Simon Pellaud. Treize éléments décident de sortir en contre tandis que tout le monde n’avait pas encore retrouvé sa place dans le peloton. Une situation totalement incompréhensible au sein de la seule ProTeam engagée sur l’épreuve. “C’est à l’opposé des valeurs du sport, peste au micro de DirectVelo le directeur sportif Morgan Lamoisson. Il y a eu beaucoup de bagarre pendant 80 kilomètres. Tout le monde avait envie de souffler et de satisfaire un besoin naturel. La moitié du peloton s’est arrêtée et là, des coureurs se permettent de sortir alors qu’il y a plus de deux minutes d’écart”.

Rapidement, le contre comprenant plusieurs concurrents placés au général se rapproche à 50 secondes de la tête, pendant que le peloton se retrouve relégué une minute plus loin. “Ça devait être l’étape la plus facile à gérer sur le papier et c’était finalement la pire, souffle Simon Pellaud. Certains n’ont pas joué le jeu. C’est un des gestes les plus antisportifs que j’ai eu l’occasion de voir et de vivre. Je ne suis pas souvent leader d’une course par étapes et c’est sur moi que ça tombe“. Heureusement pour lui, son coéquipier Aloïs Charrin avait suivi ce coup et n’a pas hésité à perturber les relais. “Je lui mets un 10/10“. Derrière, ses quatre autres collègues ont assumé la poursuite. “Ils ont fait un travail de fou. À un moment, j’étais défaitiste, je pensais que c’était fini. Si ça s'était terminé comme ça, ça aurait fait mal“.

« JE N’AI ABSOLUMENT PAS AIMÉ »

Finalement, les choses sont revenues dans l’ordre et le contre a été repris à une soixantaine de bornes de l’arrivée après trois-quarts d’heure de bagarre. “On reprenait les coureurs un par un. Je les ai félicités pour leur acte de bravoure, ironise Simon Pellaud. Une vingtaine de coureurs sont venus vers moi pour me dire que c’était honteux ce qui s’était passé et qu’ils n’avaient jamais vu ça. Après, je ne peux pas en vouloir aux treize qui sont devant. Quand il y en a un qui casse le barrage, un deuxième y va, puis un troisième et c’est reparti. C’est une Classe 2”.

Mais pour le Suisse, il y a des codes d’éthique qui sont à respecter. “On le voit très rarement, heureusement d’ailleurs, dit de son côté Morgan Lamoisson. Apparemment, il y en a encore qui le font. J’avais remarqué dernièrement qu’il y a de moins en moins de respect entre les coureurs“. Simon Pellaud trouve une telle situation dommageable. “Je n’ai absolument pas aimé. Ils regretteront leurs actes. Ça aurait pu décider du sort du Tour de Bretagne…. Je ne suis pas souvent énervé, je suis beaucoup trop gentil. Je ne pense pas que je mérite ça“. Malgré cette journée stressante, Simon Pellaud a tout de même gardé sa place de leader à deux jours du terme. Mais il est désormais prévenu que le danger peut arriver à tout moment.

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