Aklilu Arefayne a déjà trouvé ses marques

Crédit photo James Odvart - DirectVelo

Crédit photo James Odvart - DirectVelo

Le Tour d'Italie débute ce samedi et l'Erythrée aura trois représentants au départ : Henok Mulubrhan (Green Project-Bardiani CSF-Faizanè) et le duo de Trek-Segafredo Natnael Tesfatsion et Amanuel Ghebreigzabhier. Symbole d'un cyclisme érythréen en pleine croissance sur la carte du cyclisme mondial, incarné par Biniam Girmay. Un autre pourrait s'ajouter à cette liste : Aklilu Arefayne. Lors de sa première course UCI avec son équipe, Circus-ReUz-Technord, il a marqué les esprits en terminant, lundi dernier, 3e d'Eschborn-Francfort Espoirs. Son coach Christophe Prémont est le premier surpris. "Je sais que c'est un bon coureur mais de là à faire un si beau sprint...", admet-il à DirectVelo.

LE SOUTIEN INDISPENSABLE DE BINIAM GIRMAY

Pour le coureur, la surprise est encore plus grande. "Selon moi, je sais un peu tout faire, mais de là à déjà décrocher un podium sur une course UCI, c'est au-delà de mes espérances". Il s'est retrouvé à sprinter par hasard. "De base, on roulait pour notre sprinteur Alessio Delle Vedove mais il a été enfermé. J'ai dû reprendre son rôle in extremis. J'aurais peut-être même pu faire mieux mais c'est déjà magnifique". Cette prestation justifie bien les recommandations de Biniam Girmay. "Sans Biniam, je ne serais pas chez Circus-ReUz-Technord. Son soutien est indispensable". Christophe Prémont le reconnait également. "Il avait laissé entrevoir de belles choses au Tour du Rwanda et à la Tropicale Amissa Bongo mais c'est Biniam Girmay qui nous l'a ramené".

Aklilu Arefayne a attrapé le virus du vélo en regardant la Grande Boucle. "En juillet 2015, j'ai vu Daniel Teklehaimanot devenir le premier coureur érythréen à porter le maillot à pois du Tour de France, deux jours après mon onzième anniversaire." Deux ans plus tard, il a enfourché sa première bécane dans le but de disputer la course de ses rêves, le Tour de France. Les résultats sont vite arrivés. En Junior 1, il finit 2e du Championnat national de contre-la-montre. L'année suivante, il devient Champion continental à la fois sur le chrono (individuel et par équipes) et termine 2e de la course en ligne, tout comme sur son Championnat national. En outre, il remporte une épreuve régionale à Asmara, la capitale érythréenne, où des courses sont organisées tous les week-ends. Ce jour-là, il bat Biniam Girmay, certes en roue libre avant le Tour d'Italie.

VIVRE SEUL POUR TOUT APPRENDRE

Depuis un mois, Aklilu Arefayne vit seul à Aubel en Belgique où il doit tout apprendre : la langue, les coutumes, le climat et, ce qu'il espère, son futur métier. "J'ai encore du mal avec la météo froide. Le fait d'être loin de la famille n'est pas simple à gérer, mais je garde des contacts réguliers. Communiquer n'est pas simple. Néanmoins, c'est une belle découverte. Chaque jour est un apprentissage nouveau pour moi".

Son entraîneur Christophe Prémont prend soin de lui. "Dans un premier temps, on travaille la base. On lui établit des schémas d'entraînement. On est sur du long terme avec lui. En première partie de saison, on ne s'attarde pas trop sur les résultats. On verra ça par après", expliquait-il au soir de Liège-Bastogne-Liège Espoirs, loin de s'imaginer qu'il décrocherait un podium deux semaines plus tard à Eschborn-Francfort Espoirs. Peut-il dès lors briller sur la difficile Flèche Ardennaise et ses 17 côtes ce dimanche ? "Il a le gabarit adapté mais sur le papier, ce sera difficile, imagine Christophe Prémont. Nous y allons avec plusieurs cartes dans l'équipe (Francesco Busatto et Alexy Faure Prost, NDLR). Il y va sans pression dans un rôle d'équipier". Comme lundi dernier à Francfort...

Mots-clés

En savoir plus

Portrait de Aklilu AREFAYNE
Portrait de Biniam GIRMAY