Les courses pros, passage obligé pour gagner en Espoirs

Crédit photo Alexis Dancerelle - DirectVelo

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Depuis le début de la saison, les neuf courses d'un jour UCI réservées aux Espoirs (Youngster Coast Challenge, la Kattekoers, le Trophée Piva, le Tour du Belvédère, le Grand Prix Palio del Recioto, Liège-Bastogne-Liège Espoirs, le Grand Prix de l’Industrie, le Grand Prix de la Libération et Eschborn-Francfort Espoirs) présentent une caractéristique commune : le vainqueur a disputé au moins une course pro avant de s’imposer. Le nombre d’équipes réserve a augmenté ces dernières années et le panachage entre la structure de développement et la WorldTeam/ProTeam permet aux jeunes coureurs d’aiguiser les dents sur les courses pros. Deviennent-elles donc le passage obligé pour gagner des épreuves Espoirs ? "C’est la nouvelle normalité”, estime le directeur sportif de Lotto-Dstny DT Wesley Van Speybroeck. "Le niveau des courses augmente. Ces courses peuvent être presque considérées comme des épreuves professionnelles à présent. Finalement, c’est le statut de stagiaire amélioré, sauf qu’avant ça commençait en août", illustre le manager sportif d’Israël-Start Up Nation Rik Verbrugghe.

Pour la WorldTeam, "la Devo permet aussi de dépanner. Il y avait beaucoup de blessures et de maladies. La réserve permet d’aider dans ces cas-là. Mais avant tout, il faut une bonne coordination entre la Conti et les pros, c'est primordial”, assure Kevin Van Melsen. Avec Paris-Roubaix dimanche, doit-on s’attendre au même type de vainqueur ? "Cette manière de travailler, c’est l’avenir. Ça devient un passage obligé pour les faire grandir. On voit depuis le début de saison. Ça marche, on le voit avec des coureurs comme Francesco Busatto, Roel van Sintmaartensdijk, Jelle Vermoote et d’autres. Ils marchent déjà bien avec les pros, et quand ils reviennent sur des Classe 2, on observe qu’ils ont passé un palier", souligne le directeur sportif de Circus-ReUz-Technord Kevin Van Melsen, soutenu par son collègue Rik Verbrugghe. “Il n’y a pas une meilleure préparation pour un objectif chez les Espoirs que de prendre du rythme chez les pros.”

ATTENTION AUX PLUS JEUNES

Néanmoins, "ça roule toujours différemment chez les Espoirs et chez les pros. Il y a davantage de chutes, c’est plus nerveux. Parce qu’ils sont encore jeunes. Quand on a 18-19 ans, ils ont moins l'habitude des très gros pelotons. Une des différences entre les Espoirs et les pros, c’est l’habileté. Puis, comme les courses Espoirs, c’est moins contrôlé, ça amplifie le danger", rappelle Rik Verbrugghe. De plus, "’il ne faut pas le faire avec tout le monde. Il faut faire attention aux plus jeunes. Ceux-ci ne doivent pas se précipiter. Beaucoup oublient qu’il faut envisager les choses étape par étape. Certains pensent qu’il faut faire des résultats tout de suite, mais c’est faux. La catégorie Espoirs a un niveau élevé et il faut laisser du temps. C’est normal qu’ils ne fassent pas de gros résultats directement", met-il en garde. Kevin Van Melsen abonde dans son sens. "On tient à ne pas cramer les Espoirs 1. Ils ont déjà les capacités pour y aller, mais notre volonté, c’est vraiment de ne pas brûler les étapes. Une carrière, ça se construit sur le long terme. Donc, on pense plutôt à les intégrer avec les pros sur des stages d'entraînement, mais pas sur des compétitions."

Les clubs peuvent-ils faire une croix sur un bon résultat sur les épreuves 1.2U ou 2.2U du calendrier ? "Pour les petites structures, ça va être de plus en plus dur de faire un résultat", admet Wesley Van Speybroeck. Mais ça reste possible. La semaine dernière, au Tour des Carpates, première 2.2U de la saison, la victoire est revenue au Slovène Gal Glivar, battant Giulio Pellizzari (Green Project-Bardiani CSF-Faizanè), sorti tout droit du difficile Tour des Alpes où il a terminé 3e d'une étape. À Liège Espoirs, Antoine Huby de Vendée U a pris la 2e place. "C'est bien la preuve que quand on roule bien organisé, les uns pour les autres, il y a moyen de faire un résultat contre les grosses armadas", soulignait son coéquipier Nicola Marcerou. De plus, "cette augmentation de niveau sur les Classe 2 peut aider certains clubs sur des Interclubs. Ils vont chercher du rythme sur des Classe 2 à gros niveau pour être bien sur des Interclubs", termine Rik Verbrugghe. Et si cette nouvelle configuration convenait à tout le monde ?

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