Grève des coureurs en Guadeloupe

Crédit photo Kéké J'N-Photographie

Crédit photo Kéké J'N-Photographie

Au départ de la troisième manche du Grand Prix du Conseil départemental de Guadeloupe, à Pointe Noire, ce dimanche, les coureurs ont refusé de prendre le départ. Déjà la veille, ils avaient manifesté et retardé le départ de la deuxième manche à Anse-Bertrand. Ils avaient obtenu le retrait d'un tour de circuit et exigé une réunion avec le Comité régional ce mardi 9 mai.

Plusieurs coureurs, dont Boris Carène (Team CAMA CCD) et Loïc Laviolette (Team Madras Cycling), ont pris la parole pour exprimer leurs doléances et leur opposition à Frédéric Théobald, le Président du comité régional des Îles de Guadeloupe, présent sur place à Pointe Noire. Boris Carène s'est adressé à Frédéric Théobald, relayé par Radio Haute Tension Guadeloupe : "Les coureurs en ont marre (...). Le cyclisme va très mal. Il faut que tu dises « mettons-nous autour d'une table », ce que nous te demandons depuis plusieurs mois".

Après un débat tendu, Loïc Laviolette a annoncé : "au nom de tous les coureurs, nous ne prenons pas le départ ce matin". Le président de jury et le président du comité ont proposé aux coureurs qui voulaient courir de s'élancer. Finalement, le Conseil départemental a décidé de neutraliser la course de dimanche et réserve sa réponse sur la poursuite de son épreuve qui compte encore trois manches à disputer de vendredi à dimanche prochains. Le classement général s'établit aux points, comme pour l'Essor Basque, les Plages Vendéennes ou la Ronde Finistérienne. Larry Lutin (Team Madras Cycling) est en tête du général.

GRILLES DE PRIX ADAPTÉES À LA SITUATION DE LA GUADELOUPE

Le triple vainqueur du Tour de la Guadeloupe a présenté les revendications des coureurs : "l'amélioration des conditions des coureurs cyclistes en Guadeloupe". Cela passe selon eux par une augmentation de la grille des prix et par une révision de la difficulté des parcours, notamment du Championnat de Guadeloupe 2023. "Nous voulons des grilles de prix minimales adaptées à la situation de la Guadeloupe", dit-il. Kendrick Clavier (JC des Abymes) illustre cette particularité des Antilles. "En métropole, ils ont des vélos de service, nous, nous devons acheter tout notre matériel, un boyau c'est 120 euros", dit-il à RHT.

Boris Carène, porte-parole du peloton, a pris l'exemple du Grand Prix du Conseil départemental pour illustrer le manque de prix en course. "Il n'y a que deux classements annexes : le général (aux points) et le classement des jeunes", alors qu'il y en avait sept aux 6 Jours du Crédit Agricole qui se déroulent selon la même formule que le Grand Prix du Conseil départemental. Frédéric Théobald lui a rétorqué qu'il y a "14 000 euros de prix pour les six manches et le général".

Le comité régional, les représentants des coureurs, des présidents de club et le Conseil départemental doivent se retrouver ce mardi pour discuter des problèmes du cyclisme en Guadeloupe. Les coureurs annoncent se constituer en association, l'Amicale des coureurs, présidée par Joann Ruffine, selon RHT. Du résultat de cette réunion dépendra de la reprise, ou non, du Grand Prix du Conseil départemental qui compte encore trois manches à courir à partir de vendredi.

Mots-clés

En savoir plus

Portrait de Boris CARÈNE
Portrait de Kendric CLAVIER
Portrait de Loïc LAVIOLETTE
Portrait de Frédéric THÉOBALD