Van Rysel-Roubaix Lille Métropole : « Personne n’a baissé les bras »

Crédit photo Freddy Guérin - DirectVelo

Crédit photo Freddy Guérin - DirectVelo

Roubaix Lille Métropole est sauvé. Après un début de saison avec Go Sport, avant que l’entreprise ne soit placée en redressement judiciaire, la Conti nordiste a trouvé chaussure à son pied avec l’arrivée de Van Rysel. Un soulagement après plusieurs mois de difficultés. À la sortie des 4 Jours de Dunkerque où Samuel Leroux a porté le maillot rose de leader, et à l’entame des Boucles de la Mayenne, Arnaud Molmy, directeur sportif, est revenu avec DirectVelo sur cette période difficile à gérer, tant pour les coureurs que l’encadrement. Avec l’espoir que cette situation soit du passé, et que les coureurs puissent enfin penser vélo uniquement.

DirectVelo : Avec quelles ambitions l'équipe arrive aux Boucles de la Mayenne ?
Arnaud Molmy : L'ambition est de continuer la bonne dynamique. Se projeter à l'avant dès qu'on le pourra, c'est ce qu'on a fait aux 4 Jours de Dunkerque. En allant de l'avant on ne sait pas ce qui peut nous tomber dessus. Donc jouer les classements annexes, ça nous permet d'exister, et ça permet d'avoir un coup d'avance sur les favoris quand la bagarre se déclenche. On a aussi des coureurs qui marchent comme Samuel Leroux. Donc sur une étape comme aujourd'hui il peut voir à la pédale ce que ça donne avec les meilleurs. Thomas Boudat, s'il passe bien la journée, ça peut être une arrivée intéressante. On a des objectifs divers, mais d'abord être representé devant, et voir où on en est physiquement avec les meilleurs pour certains.

On a vu la bonne forme aux 4 Jours de Dunkerque...
Avec l'arrivée du nouveau sponsor ça a mis un coup de boost à tout le monde. Depuis le début de l'année, malgré les difficultés je pense qu'on s'est montré offensif. On a eu des belles journées avec les meilleurs à la pédale comme Vitré ou Denain. C'est plus qu'encourageant. Aux 4 Jours on était devant tous les jours, on a eu le maillot rose. Il a manqué un gros résultat sur une étape. On l'avait entre les mains à Cassel mais Samuel a un ennui mécanique et ne peut pas vraiment jouer sa chance. Maxime Jarnet avait dû faire un accessit, mais on loupe peut-être le gros résultat sur une étape ce jour-là. Mais on ne peut pas être partout. Vis à vis de notre nouveau sponsor, donner un peu de visibilité est un objectif intéressant. Mais je n'ai pas l'habitude de fixer des limites aux coureurs. Il y a des ouvertures pour aller chercher des belles choses. Il n'y a pas de raison de ne pas voir grand.

« QUAND ON SERA DANS DES MOMENTS COMPLIQUÉS, ILS REPENSERONT À CE QU’ON A VÉCU »

Comment as-tu fait pour maintenir tout le monde sous pression pendant la période difficile ?
On avait une deadline, c'était cette période. On pouvait aller jusqu'aux 4 Jours sereinement, et éventuellement Cassel mais en supprimant des courses. Ça a été compliqué parce qu'on a dû en supprimer pas mal. Des coureurs étaient à la maison trois semaines de suite. Maintenant je dirais que ça fait aussi un effet inverse où chaque coureur arrivait sur les courses avec l'envie d'y être, de se montrer. Ils savaient qu'il pouvait y avoir des week-ends à la maison. Les coureurs ont traversé la France pour aller faire des Elites. Chapeau à eux, ça leur a fait travailler des filières qu'on ne fait pas chez les pros. Au final ça a été un mal pour un bien, même si ça a été difficile par moments quand même. Mais je n'ai jamais eu une équipe qui avait un retard physique, c'est intéressant. Psychologiquement, les gars ont été très solides, c'est tout à leur honneur.

Le fait qu'ils aillent individuellement courir à droite à gauche montre aussi leur motivation...
Tout à fait ! Certains se disaient parfois « mince, encore 15 jours ou trois semaines à patienter ». Et ils demandaient des nouvelles si ça avançait ou pas. Quand vous prenez votre voiture pour faire quatre heures de route pour aller sur une Elite, vous n'avez pas forcément le matériel niveau dépannage etc. Il faut avoir envie. Je pense à Maxime Jarnet, Maximilien Juillard, Célestin Guillon, Jérémy Leveau... Ils ont multiplié les Elites et au final quand on voit leurs résultats en revenant avec nous, leur comportement aussi, on voit que les efforts ont payé. Maintenant, avec un calendrier plus normal, je pense que ça va leur servir. Et quand on sera dans des moments compliqués, ils repenseront à ce qu'on a vécu. Personne n'a pas baissé les bras pendant cette période.

« IL Y A TOUT CE QU’IL FAUT POUR CONTINUER »

C'est une sorte de nouveau départ ?
C'est un début de saison plus libéré que ce qu'on a connu en janvier, en tout cas. Mais il ne faut pas oublier tout ce qu'on a fait jusqu'ici, il y a eu du bon. Ça permet de rapidement travailler sur la suite, ça met un coup de boost. Et on se sent soutenu par notre nouveau partenaire, il y a pas mal de choses qui se mettent en place, c'est intéressant et motivant.

Et avec un sauvetage en cours de saison, c'est aussi la preuve que Roubaix a une bonne image !
Oui, et c'est aussi la belle histoire aussi avec Van Rysel et Décathlon qui est basé dans le Nord. On a Roubaix qui est là depuis 2006 dans les pelotons. On est une équipe qui compte. Certes on n'est pas celle qui gagne le plus, bien sûr, et en Continental il y a des équipes de formation qui arrivent, mais on a le mérite d'exister. C'est important pour des gens qui sont passés à travers les mailles du filet plus jeune, ou qui n'ont pas eu la chance de rester au niveau supérieur. Je pense qu'on est dans un créneau qui mérite d'exister, le boulot est fait. Il y a tout ce qu'il faut pour continuer, et on remercie Van Rysel et Norauto qui sont venus à notre secours. On espère leur rendre tout ce qu'ils ont fait pour nous, au moins pour cette fin de saison.

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