Christophe Laporte : « J’ai eu peur de me faire enfermer »

Crédit photo Nicolas Mabyle / DirectVelo

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Christophe Laporte repart sur des bases très élevées. Après une période des Classiques plus que réussie - deux succès lors de Gand-Wevelgem et d’A Travers les Flandres et de nombreuses places d’honneur sur les épreuves les plus prestigieuses du printemps -, le Varois n’avait plus disputé la moindre course depuis Paris-Roubaix. Il reprenait la compétition ce dimanche à l’occasion du grand départ du Critérium du Dauphiné, dans le Puy-de-Dôme, pour sa première course par étapes de la saison - il n'affichait que huit (!) jours de course jusque-là cette année -. Et n’a pas loupé ce qui semblait être, de son propre aveu, sa meilleure occasion de briller de la semaine. “L’équipe m’a fait confiance aujourd’hui. On a roulé pour cette arrivée au sprint toute la journée, je suis content de récompenser le collectif. Déjà en stage, on pensait à cette étape, on m’avait dit que l’on jouerait ma carte pour cette première journée”.

Le sprinteur-puncheur de la Jumbo-Visma s’est nettement montré le plus rapide le long du Lac de Chambon, sous la pluie auvergnate, à environ 1000 mètres d’altitude. Et pourtant, il s’en est fallu de peu pour qu’il soit privé de victoire par… Rune Herregodts. Le courageux baroudeur flamand, parti à l’avant de la course avec quatre compagnons d’échappée dès les tout premiers kilomètres, n’a rendu les armes qu’à quelque… 20 mètres de la ligne d’arrivée et termine d’ailleurs sur le podium de l’étape (voir classement). “C’était un peu chaud ! Il avait encore quinze secondes en bas de la descente, il allait vraiment bien. Il était très fort. À trois bornes de l’arrivée, j’ai eu peur que ça ne le fasse pas. Heureusement, Jonas (Vingegaard) a fait le dernier kilomètre à fond”.

LE JAUNE COMME SUR PARIS-NICE

Alors que certains des sprinteurs les plus rapides du peloton avaient été distancés sur le circuit final, Christophe Laporte avait confiance en sa pointe de vitesse. “J’étais confiant pour le sprint. J’avais juste peur de me faire enfermer. J’ai attendu le dernier moment pour lancer mon sprint, je n’avais pas trop le choix, j’ai fait comme j’ai pu et ça a été suffisant”. Comment l’ancien coureur de l’AVC Aix-en-Provence puis de la Cofidis explique-t-il que le peloton a été à deux doigts de se faire piéger par un attaquant ? “La pluie a joué. On ne peut pas prendre trop de risques dans le peloton, dans les descentes, sur les routes mouillées. C’est plus simple pour un homme seul dans ces conditions-là”.

Voilà donc Christophe Laporte premier maillot jaune de ce Critérium du Dauphiné, lui qui avait déjà connu le bonheur de porter le maillot jaune de Paris-Nice l’an dernier. “Ça fait plaisir, c’est toujours un honneur de porter ce beau maillot sur des épreuves comme celle-là, en France”. Et pour la 2e étape, il lance un appel : “il va falloir rouler. Mais si d’autres équipes de sprinteurs veulent prendre leurs responsabilités pour favoriser une arrivée au sprint… Je pense que c’était la plus dure des trois premières étapes. Ce sera aux autres de voir ce qu’ils veulent faire”. Pas sûr que la Jumbo-Visma souhaite encore contrôler la course tout au long de l’étape, alors qu’il y aura encore du pain sur la planche jusqu’à dimanche prochain, avec l’ambition de remporter le général pour le leader danois Jonas Vingegaard.

 

 

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