Alpes Grésivaudan Classic : « Ne pas être trop pressé »

Crédit photo Aurélien Regnoult - DirectVelo

Crédit photo Aurélien Regnoult - DirectVelo

L’organisation de l’Alpes Grésivaudan Classic (1.1) peut difficilement rêver mieux depuis la création de l’épreuve l’an passé. Ce dimanche, c’est la Jurassienne installée en Isère Evita Muzic qui a inscrit pour la deuxième fois son nom au palmarès de l’épreuve organisée, comme l’Alpes Isère Tour et la Classique des Alpes, par le COTNI. Mais derrière la joie de voir triompher l’ancienne Championne de France, Michel Baup a bien conscience qu’il faudra un peu de temps à sa course pour passer un cran supplémentaire comme il l’explique à DirectVelo.

DirectVelo : Quel regard portes-tu sur l’édition 2023 de cette Alpes Grésivaudan Classic ?
Michel Baup :  On est plutôt content. Le déroulement a été à peu près celui qu’on avait prévu. Evita Muzic a doublé la mise après sa victoire de l’année dernière (voir classement). Elle arrive toute seule, elle gagne à la pédale. C’est une fille qui a du potentiel, qui fera encore de beaux résultats ces prochaines semaines, notamment au Tour de France. Ça c’est le beau constat. Après bien sûr, on observe que la fréquentation a été insuffisante. Il y avait seulement quinze équipes au départ, ce n’est pas ce qu’on projette. En avril, on avait 20 équipes prévues et puis il y a eu des défections en raison des maladies, des chutes, des coupures… Les effectifs sont peu importants et ça a des conséquences. C’est la petite déception de cette édition même si dans l’ensemble c’est une belle réussite.

Comment faire évoluer la course pour avoir un plateau plus important et plus homogène ?
Il faut réagir à tête reposée pour savoir ce qu’on doit faire. Ça va dépendre aussi de comment le cyclisme féminin va continuer d’évoluer. Il faut reconnaître que des choses ne sont encore pas prêtes, les équipes ont besoin d’être encore plus professionnelles. Je pense que ça va prendre encore un peu de temps, ce qui va faire qu’on ne doit pas être trop pressé de notre côté pour avoir le résultat immédiat de ce qu’on souhaite. Compte tenu des moyens qu'on met en place pour cette épreuve-là, on pense qu’on mérite d’avoir un peloton plus étoffé et plus compact. Mais la course a été belle. Ça s’est fait à la pédale, les meilleures étaient devant donc ça signifie que c’était une belle course.

AVOIR DES ARRIVÉES EN ALTITUDE

Tu souhaites organiser cette course dans la foulée de l’Alpes Isère Tour et de la Classique des Alpes mais la date n’est-elle pas un handicap ?
Le fait de l’organiser dans la foulée des autres courses permet une mutualisation des moyens techniques, des bénévoles, des gens mobilisés… C’est une vraie facilité pour nous. Et changer de date pour quoi faire ? Le calendrier UCI va encore beaucoup bouger. Si c’est pour se retrouver face à une course qui a eu la même idée que nous, on aura les mêmes problèmes. Je ne suis pas sûr que ce soit la solution. Comme je le disais, il ne faut pas être trop pressé car le cyclisme féminin va tarder à être totalement opérationnel à tous les niveaux. Ça risque de prendre un peu de temps pour avoir des effectifs plus complets et plus de moyens techniques.

La course est très exigeante, n’est-ce pas aussi un frein ?
L’idée est de faire en sorte que l’épreuve parte sur du plat et arrive en altitude. On veut mettre ça en place dans les années futures, que ça ait un vrai sens. C’est une course montagneuse, c’est plus sympa qu’elles arrivent en montagne même si l’arrivée sur le plat à Crolles ce dimanche était plutôt bien. On souhaite avoir plus de plat en début de course pour que les filles en profitent plus et pas que certaines soient lâchées après cinq bornes. C’est frustrant pour elles et je comprends qu’elles ne soient pas ravies de faire ce type de course si c’est trop dur d’entrée. Ça fait partie des éléments sur lesquels on peut travailler pour se rapprocher de quelque chose qui soit satisfaisant.

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